- Lily ?
La jeune femme tourna les yeux vers lui. Ses longues boucles rousses cascadaient le long de ses frêles épaules, habillées, elles, d’une simple blouse blanche, cachée par un drap.
Elle est belle, Lily.
Elle avait toujours été belle. Et même encore aujourd’hui, alors que la maladie s’acharnait sur elle, elle restait jolie. Ses grands yeux verts, cerclés de violet le regardaient. Elle ouvrit sa bouche, qui avait auparavant de jolies lèvres roses. Mais elles étaient blanches, désormais. Lily avait l’air d’avoir été décolorée. Comme si toutes les couleurs de son être avaient été passées à l’eau.
- Hugo. Tu es venu me voir ! Viens-là.
Elle tapota de sa main fine, qui paraissait faite en papier de verre, le côté de son lit blanc. Hugo esquissa un mince sourire. C’était tout ce qu’il arrivait à produire. Il s’assit à ses côtés, et elle lui prit la main. Elle était glacée. Ses yeux verts le regardèrent de nouveau.
Elle est vraiment belle, Lily.
Ses boucles rousses accrochèrent, encore une fois, les rayons du soleil. Ils lancèrent des reflets un peu partout dans la chambre froide, qui lui ressemblait si peu.
- Ça fait un deux ans, aujourd’hui.
- Oui.
L’émeraude de ses yeux glissa sur un cadre photo, posé sur la table de chevet.
- Il me manque. En vérité, je crois qu’il ne m’a jamais autant manqué.
Sa main blanche se crispa dans la sienne, plus grande, plus chaude, plus… vivante. Un tourbillon dorée se forma peu à peu dans les yeux de Lily.
Elle est belle, ta Lily.
Un rire nerveux, incontrôlé, la secoua. Mais ce rire n’avait rien de beau. Parce qu’il sonnait faux, parce qu’il se transforma peu à peu en sanglots. Son petit corps, autrefois si énergique, tremblait aujourd’hui comme une feuille. Elle serra un peu plus la main d’Hugo dans la sienne.
- J’aimerais qu’il soit là.
- Moi aussi.
Les yeux bruns de son cousin se fermèrent. Il souffrait. En silence. Mais pas autant qu’elle.
- Tu sais ce qu’il ferait s’il était là.
- Oui, répondit-elle dans un souffle saccadé. Il ferait tout pour détendre l’atmosphère, avec l’une de ses blagues idiotes, qui me feraient sourire malgré tout.
Une larme dévala lentement sa peau diaphane. Ses veines marquaient sa peau comme un burin marquerait la pierre. Hugo énonça alors lentement :
- Tu sais pourquoi il le ferait ? Parce que James ne voudrait absolument pas voir les larmes qui coulent sur tes joues ainsi.
- Je sais.
Pendant un long moment, ils ne dirent rien. Jusqu’à ce que Lily ne dise enfin :
- Hugo ?
- Oui ?
- Comment va Amelia ?
- Elle… ça va.
- Hugo.
Le jeune homme soupira.
- Son état empire chaque jour.
- Oh… Je suis désolée.
Il sourit, avant de regarder sa cousine.
- Et toi ? Comment tu vas ?
Elle ferma douloureusement ses paupières.
- Hugo… Je…
Son cousin comprit immédiatement ce que cela signifiait
- Ne me dis pas que…
- Si. Le médicomage me l’a annoncé ce matin.
Les yeux du brun s’écarquillèrent brusquement. Il retira sa main de celle de Lily, avant de serrer les deux poings.
Oui, elle est belle, Lily.
- Non ! Non, Lily ! Tu ne peux pas ! Tu n’as pas le droit ! Pas après tout ce que nous avons traversé ! Tu as survécu à la bataille, Lily ! Tu as survécu à la guerre ! Tu ne peux pas… Pas aussi bêtement !
La jeune femme eut un rire rauque.
- Hugo. Je ne suis déjà plus de ce monde.
Le jeune homme se raidit immédiatement.
- Quoi ?!
- Hugo… Tu as survécu. Amelia a survécu. Albus a survécu. Mais pas moi.
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Mon coeur s’en est allé en même temps que Scorpius. Ma joie avec James. Mon âme avec la guerre. Je n’ai plus rien. Ma vie est là-bas, Hugo.
- Ne dis pas ça !
Il serra les dents. Lily l’attira doucement vers lui, et le prit un instant dans ses bras.
Qu’est-ce qu’elle est belle, Lily.
Puis, elle le relâcha en lui disant :
- À bientôt, cousin. Reviens me voir, dimanche. Avec un bouquet de lys. Ça égaillera un peu ce malheureux endroit. Et n’oublie pas ! Sinon tu ne rentres pas dans la chambre !
Ce fut sur ces paroles qu’Hugo fut obligé de quitter la pièce.
oOo
Le dimanche qui suivit, Hugo arriva à l’hôpital Ste Mangouste, un bouquet de lys à la main, et demanda la chambre 230. La sorcière de l’accueil le regarda un bref instant, avant de lui permettre le passage. Hugo courut dans les étages, prêt à annoncer à sa cousine qu’il avait les fleurs qu’elle lui avait demandé. Il ne voulait pas traîner. Car désormais, chaque minute en la compagnie de Lily comptait pour lui.
Mais lorsqu’il arriva dans la chambre, tous les membres la famille Weasley/Potter qu’il restait étaient présents, les larmes et la peine au visage. Hugo eut un instant de flottement, pendant lequel il ne réalisa pas. Jusqu’à ce que Rose ne lui tombe dans les bras en pleurant.
Le bouquet de lys blanc s’écrasa au sol, sans un bruit. D’où il était, il pouvait apercevoir le visage si beau, et serein de Lily, entouré de ses longs cheveux. Elle semblait apaisée, et ses yeux verts étaient clos. Oui, encore une fois, Lily resplendissait. Même si cela était la dernière.
Elle est belle, Lily.
Hugo resta là un long moment, pendant lequel il ressassa sans interruption les si merveilleux moments passés avec sa cousine. Moments qu’il n’aurait jamais plus avec elle. Pourtant, aucune larme ne perla au coin de ses yeux. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas, mais il ne pouvait pas. Comme si Lily, de là où elle était, lui interdisait de pleurer. Il sentit les bras frêles d’Amelia l’entourer. Mais il n’y prenait pas garde. Seule comptait Lily. Lily et son visage rayonnant, Lily et ses cheveux, qui encore une fois, accrochaient les rayons du soleil. Lorsque les médicomages arrivèrent pour emporter Lily, et qu’ils firent sortir le jeune homme de la pièce, Hugo ne put s’empêcher de tracer une dernière fois les contours du visage de Lily. Histoire, tout simplement, de ne jamais l’oublier.
Parce qu’au final, elle était belle, Lily.
Un petit texte qui traînait par là... Ce n'est pas joyeux joyeux, je préviens tout de suite ! Mais libre à vous de lire ce petit texte !
Ok, je sais que je suis méchante avec la next gen ! Oui, pour ceux qui se poseraient la question, j'imagine bien une guerre à cette époque. Allez savoir pourquoi !
Donc, ce n'était pas très joyeux, mais s'il vous plaît, que vous ayez aimé ou non ce texte, ayez pitié de moi et dites -moi ce que vous pensez de petit texte ! Ça ne vous prendra seulement quelques minutes de votre vie... please !
Voilà, c'est tout!