- Il est sept heures trente, c’est l’heure des infos, avec Lee Jordan.
- Oui, merci Demelza. Bonjour à tous ! Nous sommes le deux mai 2008, et cela fait déjà, seulement dix ans que Voldemort, le mage noir de sinistre réputation, est mort face à Harry Potter, lors de la Bataille Finale qui s’est tenue à Poudlard...
De nombreuses célébrations sont prévues à travers le pays, et notamment à Poudlard, où les officiels sont attendus plus tard dans la matinée.
- Vous-même y serez, je crois, Lee ?
- Oui, tout à fait et je vous raconterai tout cela au bulletin d’informations de midi…
Tracey se retourna et éteignit son poste de radio. Elle détestait le deux mai, comme chaque année depuis dix ans.
Lors de la Bataille Finale contre Voldemort, elle était déjà majeure. Le soir du premier mai, elle avait été réveillée pour une convocation exceptionnelle dans la Grande Salle.
Certains élèves avaient interrogé le professeur Slughorn, qui était venu les chercher, mais il avait éludé les questions, les pressant de faire au plus vite. Quand ils avaient atteint leur destination, Tracey avait constaté que les professeurs se tenaient tous derrière leur table, ainsi que des adultes qu'elle ne connaissait ni de Morgane, ni de Merlin. Le directeur était absent, ainsi que les deux mangemorts qui leur donnaient des cours.
Le professeur McGonagall avait alors pris la parole pour annoncer que Voldemort et ses mangemorts allaient attaquer Poudlard et que les élèves seraient évacués au plus vite. Tracey avait entendu Gregory Goyle pousser une exclamation de joie, suffisamment fort pour que ses camarades les plus proches l'entendent, suffisamment bas pour ne pas se faire remarquer des professeurs.
Tracey s'était un peu éloignée d'eux. Elle n'avait jamais souhaité prêter allégeance au Seigneur des Ténèbres, contrairement à plusieurs de ses camarades. Elle avait, à l'époque, planifié de ne surtout pas se prononcer tant qu'elle n'aurait pas à le faire et, une fois ses diplômes en poche, de disparaître tant que cela serait nécessaire.
Tracey s'était posé la question : devait-elle rester se battre pour protéger son école, malgré sa terreur, ou devait-elle partir ? Finalement, Pansy Parkinson avait résolu ce dilemme : en exigeant de livrer Harry Potter, toute la maison de Serpentard avait été invitée à quitter l'école.
Légèrement rassurée, Tracey avait suivit le mouvement, derrière Mr Rusard et Mrs Pomfresh, qui géraient l'évacuation des élèves. Elle avait rejoint le septième étage, où une salle totalement inconnue était grande ouverte. De là, elle avait emprunté un couloir en terre battue faiblement éclairé. Ils était arrivés dans la salle principale de la Tête de Sanglier, à Pré-au-Lard.
Pendant un long moment, le chaos avait régné. Des gens avaient transplané directement dans le bar, les enfants s'étaient jetés dans les bras de ceux qu'ils reconnaissaient. Certains adultes étaient repartis mettre leurs enfants à l'abri. D'autres venaient pour aller se battre. Quand le barman avait rajouté au chaos en râlant que son bar était trop petit pour autant de monde, Mrs Pomfresh avait demandé que les élèves qui savaient transplaner rentrent immédiatement chez eux. Tracey n'avait pas attendu plus longtemps et avait visualisé sa chambre. Une fois chez elle, bien à l'abri, elle s'était effondrée.
Avec ses parents, elle avait écouté toute la nuit la RITM. Comme Tracey, Mr et Mrs Davis n'avaient jamais souhaité s'engager auprès du Seigneur des Ténèbres. Ils avaient été approchés par des mangemorts, quelques semaines plus tôt. Mr Davis avait réussi à éluder la question cruciale de son ralliement ou non à leur cause. En entendant Tracey expliquer que Harry Potter était à Poudlard et que les Mangemorts s'apprêtaient à tenir le siège de l'école, Mr Davis avait blêmit. Si les Mangemorts n'étaient pas revenus les chercher, lui et son épouse, c'était sûrement parce que le Survivant leur donnait du fil à retordre. Pas parce qu'ils ne les intéressaient pas.
Le résultat de la bataille finale déterminerait donc le sort de leur famille. Mr Davis avait envisagé d'aller lui aussi à Poudlard, pour se battre aux côtés des professeurs et des étudiants restés sur place. Mais la terreur qu'il avait lue dans les yeux de sa femme et de sa fille l'avait fait changer d'avis. Il était resté à leurs côtés, dans l'angoisse de l'attente, planifiant malgré lui leur fuite, si jamais Harry Potter perdait la bataille.
Enfin, en début de matinée, la nouvelle était tombée : Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était mort. Définitivement mort, cette fois-ci. Tracey avait pleuré de joie, dans les bras de ses parents. Hébétés mais heureux, ils avaient écouté la suite des informations, attendant de savoir comment leur monde allait se reconstruire, et comment ils pourraient participer.
Malheureusement pour la famille Davis, les réjouissances furent de courte durée. Dès le surlendemain, des Aurors vinrent frapper à leur porte, pour les interroger. Ils furent abasourdis de voir des Aurors sur leur palier ; n'avaient-ils pas mieux à faire, que de venir interroger des sorciers qui n'avaient même pas participé à la Bataille de Poudlard ?
Les Davis n'avaient pas aidé de sorciers en fuite. Ils ne s'étaient jamais opposés aux Mangemorts. Ils n'avaient pas non plus cherché à soutenir Harry Potter.
Comme beaucoup d'autres sorciers.
De même, Tracey n'avait pas aidé les élèves traqués par les Mangemorts dans Poudlard, pendant l'année qui venait de s'écouler. Elle n'avait pas non plus cherché à s'opposer au régime de terreur qui s'installait dans l'école.
Comme beaucoup d'autres élèves.
Mais ce qui avait fait la différence, c'était les accusations portées contre eux par différents Mangemorts et aspirants Mangemorts qui avaient été arrêtés. Ils avaient tous eu la certitude que leur Maître était définitivement mort, cette fois-ci. Aussi, certains avaient dénoncé leurs camarades pour s'attirer la clémence des juges.
Et le nom de Tracey était sorti, plusieurs fois. Le nom de Mr et Mrs Davis également.
Tracey poussa un soupir et sortit de son lit. Ce jour-là était un jour férié pour tous les sorciers depuis une dizaine d'années ; les années précédentes, elle avait passé la journée au lit, en essayant de ne pas trop broyer du noir. Elle n'avait rien à célébrer et de toute façon, sa communauté ne l'avait jamais invitée aux célébrations.
Mais cette fois-ci, elle avait promis à Stephen de l'aider. Le vieil Abelforth Dumbledore était décédé au cours de l'été précédent, laissant le bar de la Tête de Sanglier abandonné. L'ami de Stacey l'avait repris en octobre et les affaires n'allaient pas trop mal. En temps normal, il se débrouillait aisément tout seul. Mais il avait reçu la visite, la semaine précédente, d'une petite sorcière qui proposait ses services pour la journée du deux mai. Il avait ainsi découvert qu'Abelforth avait l'habitude de l'embaucher, ainsi qu'une autre sorcière, pour assurer le service, particulièrement chargé.
L'autre serveuse habituelle du deux mai ne souhaitait pas travailler cette année-là, et Tracey s'était proposée pour la remplacer.
Sous la douche, elle laissa l'eau couler sur elle, elle essayait de ne pas penser à tout ce qui avait suivi son arrestation, dix ans auparavant. Les journées d'incarcération où elle avait cru devenir folle, à ne pouvoir rien faire de ses journées si ce n'était angoisser des résultats de l'enquête. Les interrogatoires, menés par un Auror qui n'hésitait pas à déformer ses propos pour les faire coller à l'histoire qu'il voulait garder.
Il faisait de même avec les parents de Tracey, voulant à tout prix les inculper pour avoir été des mangemorts actifs. Finalement, ils avaient été relâchés, mais Tracey vivait depuis avec le malaise diffus que sa famille n'avait jamais été réellement innocentée.
La jeune femme arriva à Pré-au-Lard en transplanant. Stephen n'avait pas encore ouvert et passait un coup de balai dans la grande salle. Il avait conservé l'âme de l'établissement, avec l'immense tête de sanglier empaillée qui ornait le mur derrière le bar et le portrait d'Ariana Dumbledore. Il était de notoriété publique que le passage entre le bar et l'école avait été condamné, mais ce portrait restait un symbole très fort de la Bataille. Elle fit la connaissance de Barbara, l'autre serveuse pour la journée.
- Nous n'aurons plus de couverts à servir, ce midi, constata Stephen en tout début d'après-midi. Prenez donc votre pause, les filles.
- Merci, patron ! répondit Barbara en souriant.
Elle attrapa Tracey par le bras et l'emmena à l'extérieur.
- Je pensais rester, tu sais...
- Ta ta ta ! répliqua Barbara. Dans la restauration, quand tu peux prendre une pause, tu la prends. Tu verras : ce soir, tu ne verras pas le temps passer !
Tracey suivit sa nouvelle amie. En dehors des Trois Balais et de la Tête de Sanglier, toutes les boutiques de Pré-au-Lard étaient fermées. Elles regardèrent tout de même les devantures, flânant tranquillement jusqu'à la gare. Tracey pensait qu'elles feraient demi-tour pour retourner aider Stephen, mais Barbara avait une autre idée en tête.
Le Poudlard Express venait d'entrer en gare et les invités à la cérémonie du souvenir étaient en train de se regrouper sur le quai, avant de monter dans les diligences tirées par les Sombrals. Sans vergogne, la jeune femme s'adossa contre un mur et observa tous les officiels qui allaient et venaient.
- J'ai toujours trouvé leur arrivée fascinante.
- Ah, répondit Tracey, qui ne savait pas bien ce que Barbara leur trouvait.
- Surtout comparer avec mes souvenirs des années passées. En 99, par exemple, ils se saluaient à peine, regardaient par terre... Regarde, aujourd'hui... Ils bavardent, se saluent... Le changement est vraiment impressionnant.
- Peut-être...
- Ah, voilà la famille Potter !
- Où ça ? répondit Tracey par automatisme, car elle n'avait aperçu personne qui puisse correspondre à Harry Potter ou Ginny Weasley-Potter.
- Par là, regarde ! Tu vois la femme rousse qui a un bébé en écharpe de portage ? C'est Ginny Potter. Et à côté, il y a Harry et leurs deux garçons.
Tracey savait qu'ils avaient trois enfants, chaque naissance ayant fait la une de la Gazette du Sorcier, mais elle ne s'était pas intéressée plus que ça au phénomène Potter.
D'autres sorciers avaient remarqué la petite famille et plusieurs personnes les hélaient pour attirer leur attention, en particulier les journalistes. Les Potter faisaient semblant de ne pas entendre et essayaient de rejoindre les calèches.
Soudain, une voix aiguë perça à travers la foule :
- Monsieur Potter ! Quel plaisir de vous voir aujourd'hui. Évidemment, vous êtes venu, que serait cette cérémonie sans vous ?
Harry Potter marmonna quelque chose que Tracey ne comprit pas.
- Et c'est votre petite Lily, bien sûr, qu'elle est jolie ! Mignonne comme un cœur!
Ginny Potter repositionna aussitôt un pan de l'écharpe sur le visage de l'enfant et Harry Potter poussa un photographe qui essayait de faire un portrait. Il reprit ensuite la main d'un des garçons et se dirigea vers une calèche, sans saluer quiconque et en poussant certaines personnes pour aller plus vite. Il s'attira l'exaspération des journalistes et de plusieurs observateurs, dont Tracey.
Elle avait toujours trouvé Harry Potter particulièrement arrogant, et cette scène ne la faisait pas changer d'avis.
Tracey et Barbara restèrent sur le quai jusqu'à ce qu'il fut vide puis elles retournèrent tranquillement à la Tête de Sanglier. Stephen fumait une cigarette devant la porte, le bar était désert.
- On ne dirait pas que l'on aura tant de monde que ça, remarqua-t-il à l'intention de Barbara.
- Ils arrivent dans la soirée, répondit l'intéressée. Les officiels repartent généralement vers dix-huit heures, c'est à ce moment-là que nous aurons le plus de travail.
Effectivement, peu après dix-huit heures, les premiers sorciers arrivèrent au bar pour prendre un verre. La plupart prenaient le temps de saluer le portrait d'Ariana Dumbledore. Tracey s'était installée derrière le bar et remplissait les verres pendant que Barbara et Stephen servaient en salle.
- Quelque chose ne va pas ? demanda Barbara après un moment.
- Si, pourquoi ?
- Tu sursautes régulièrement.
- Oh. C'est juste que... J'ai peur des souris.
- Des souris ? Quelles souris ?
- J'ai l'impression qu'il y en a derrière les verres, sous le bar.
- Allons bon ! intervint Stephen, hilare. Tu crois que je suis un si mauvais sorcier que je ne sais pas installer un sort repousse-rongeurs ?
- Oui, je sais, c'est ridicule. Mais je vois toujours des ombres bouger derrière et je sais pas... J'ai l'impression que ce sont des souris. Je vais essayer de me raisonner...
Stephen et Barbara la taquinèrent ensuite régulièrement, chaque fois qu'ils la voyaient sursauter en tendant la main vers un verre propre. Quelques heures plus tard, Tracey était épuisée. Elle avait arpenté les planches derrière le bar de long en large plusieurs dizaines de fois. Le bar ne désemplissait pas, mais les commandes étaient de moins en moins fréquentes.
- Une bièraubeurre, s'il-vous-plaît, réclama un client.
- Tout de suite, répondit-elle.
Elle prit une grande choppe et la remplit avant de la poser devant le client.
- Un gallion, s'il vous plaît.
L'homme lui tendit une pièce d'or et Tracey se rendit compte qu'il s'agissait d'Harry Potter.
- Merci.
Elle ne souhaitait pas spécialement faire attention à lui, mais il tenta de faire la conversation.
- Vous étiez à Poudlard en même temps que moi, non ?
- Oui. Serpentard.
- Ah bon ? répondit-il en fronçant les sourcils. Vous n'avez pas fait partie de la brigade inquisitoriale, pourtant.
- Non, effectivement.
Tracey se rendit compte qu'il tentait surtout d'éviter les quémandeurs d'autographes. Elle n'appréciait pas le bonhomme, mais elle eut soudain pitié de lui. Alors elle précisa :
- Je n'avais pas envie de me battre et encore moins de m'allier à Vous-savez-qui. J'ai juste évité de le dire trop fort dans ma salle commune.
- C'est bien...
- Ce ne fut pas suffisant pour le Ministère, en tout cas, dit-elle avec amertume. Ils ont absolument voulu m'accuser d'avoir collaboré avec les mangemorts. Ils m'ont laissée repartir, mais sans admettre mon innocence.
Harry Potter fronça les sourcils, manifestement perplexe.
- Je ne me souviens pas avoir lu ce genre de dossier. Quoique... Vous vous appelez ?
- Tracey Davis.
- Ah oui, j'ai lu votre dossier, pendant ma formation. Vous devriez le demander.
- Le demander ?
- Bien sûr. Vous pouvez demander votre dossier personnel au service administratif du Magenmagot... Bon, je crois que je suis resté assez longtemps. Je vais rejoindre ma femme et mes enfants. Bonne soirée, miss Davis.
- Bonne soirée, monsieur Potter.
Tracey resta songeuse le reste de la soirée. Demander son dossier ? Pourquoi pas, après tout. Même si l'idée l'angoissait terriblement. Elle n'avait aucune envie de se replonger dans ce qu'elle considérait être une terrible injustice.
Le vingt mai, Stacey se présenta au Ministère, au service administratif du Magenmagot. Cela faisait exactement dix ans qu'elle avait été libérée. Elle se présenta au secrétaire qui l'accueillit et, comme le lui avait suggéré Harry Potter, elle réclama son dossier personnel. Quelques minutes plus tard, elle avait un rouleau de différents parchemins dans les mains. Elle n'avait pas vraiment cru Harry Potter quand il lui avait dit que cela ne poserait pas de difficultés. Et pourtant...
Elle rentra chez elle et déroula les copies une par une. Il y avait un compte-rendu de son arrestation, des divers interrogatoires qu'elle avait subis. Poussée par une curiosité malsaine, elle les lut tous, du début à la fin. Et, au fur et à mesure de sa lecture, elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
À l'époque, elle n'était pas encore sortie de Poudlard. Elle n'était qu'une enfant. En lisant ces compte-rendus, elle se rendait compte d'à quel point l'Auror adulte qui était avec elle avait abusé. Il avait orienté ses questions de façon à la piéger, parce qu'il n'avait jamais voulu envisager qu'elle puisse avoir refusé de suivre Voldemort. C'était un abus de pouvoir pur et simple.
Et puis, on lui avait soudainement annoncé qu'elle était libre. Elle se souvenait du bon de sortie, qu'elle avait dû signer. Elle ne l'avait même pas lu.
Cette fois-ci, elle le lut attentivement.
Dans la case « raison de la relaxe », il était écrit vice de procédure.
Vice de procédure. Les trois mots dansaient devant les yeux de Tracey. Qu'est-ce que cela voulait dire ?
Elle regarda l'heure. Le ministère avait fermé ses portes, mais peut-être pas la Gazette du Sorcier. Elle se précipita vers sa cheminée et se rendit aussitôt sur le Chemin de Traverse.
Elle arriva aux locaux du journal essoufflée et demanda les archives de l'époque. Elle lut attentivement tous les journaux et finalement, trouva ce qu'elle cherchait dans un entrefilet, dans le journal du dix-huit mai. L'Auror qui avait été en charge de son dossier s'est avéré être un partisan de Vous-savez-qui. Il avait essayé de faire arrêter des innocents pour protéger ses anciens camarades.
Tracey reposa le journal sur ses genoux. Elle était soufflée.
Ainsi donc, elle avait bel et bien été victime, dix ans auparavant... Elle se demandait ce qu'elle devrait faire. Entamer des procédures ? Prévenir ses parents. Peut-être qu'ils le savaient à l'époque, mais avaient préféré ne pas lui en parler ? Elle devrait peut-être aller poser des questions au Ministère...
Finalement, parmi ce flot d'idées, l'une d'elles fit son chemin. Elle rendit les journaux à l'archiviste et quitta le Chemin de Traverse.
Quelques minutes plus tard, elle poussait la porte de la Tête de Sanglier.
- Tracey ! Ça fait plaisir de te voir, s'exclama Stephen en la découvrant devant son bar.
- Bonsoir, Stephen.
- Alors, ma belle, que puis-je faire pour toi ?
- Sers-moi une bièraubeurre. Non, un whisky pur-feu.
- Ouh là, ça ne va pas qu'il te faille un alcool aussi fort ?
- Non, attends... Sers moi un cocktail festif.
- Festif ?
- Festif, oui. J'ai une victoire à célébrer !