« Dabadabadabadam…
- Qu’est-ce que tu chantonnes ? »
Adam tourna vers Victoire un regard énigmatique et elle explosa de rire.
« Je chantonne le chant de la conspiration, Mrs Reinhard. »
Mrs Reinhard… Elle ne s’y faisait toujours pas. Non pas qu’elle n’aime pas son nom ou qu’elle doute de leur mariage ou de leur amour, c’était simplement que Weasley faisait bien trop partie de son essence.
Adam saisit sa main et l’entraina dans les couloirs de Poudlard, se taisant pour laisser place aux claquement de ses talons sur le sol de pierre.
« Bon, programme de cette visite improvisée et top secrète : tu as vu la Grande Salle, c’est bien dommage qu’elle soit aussi défigurée par leur décoration… Je t’assure qu’elle est magnifique dans sa simplicité, avec uniquement les quatre tables des maisons. Tout ça pour l’anniversaire d’une victoire vieille de plus de trente ans… Tu devrais leur faire un procès pour te priver de cette expérience !
- Dans quelle maison penses-tu que j’aurais été, si j’étais allée à Poudlard ? »
Adam ralentit le pas, glissant un regard vers sa femme.
« A Serdaigle, évidemment !
- Comme toi, évidemment.
- Evidemment. »
Elle se laissa porter par un rire, ivre de l’excitation de découvrir le château dont elle avait tant entendu parler.
« Mon père était un Gryffondor, comme la majorité des Weasley.
- C’est vrai que tu es courageuse, mais nous n’aurions jamais eu l’occasion de nous rencontrer si tu avais été une Gryffondor.
- Tu crois ?
- Je n’en fréquentais aucun ! et tu as un an de moins que moi…
- Tu m’aurais fréquenté, moi.
- J’aurais essayé, mais me serais-je démarqué au milieu de tous les prétendants de la magnifique Victoire Weasley ?
- Je t’aurais trouvé, Adam. Qu’importe l’univers, qu’importe la situation, je t’aurais vu et je t’aurais aimé, de la même manière qu’aujourd’hui je t’aime. »
Le brun se figea au beau milieu du couloir, le regard sombre et Victoire se sentit rougir violemment. Pourtant, elle maintint son regard plongé dans le sien.
Gryffondor. Elle aurait été Gryffondor. Ou Serpentard.
Ou Serdaigle peut être.
Elle n’eut pas le temps de penser à Poufsouffle qu’Adam l’attirait contre lui, l’embrassant comme un fou. Son cœur s’emballa comme au premier jour. Ça n’arrivait plus à chaque fois, leurs deux enfants et le quotidien les privant de plus en plus de ces instants… Mais aujourd’hui encore, ils parvenaient à voler un peu de temps.
Une poignée de secondes au détour d’un couloir, entre deux rendez-vous, juste avant de s’endormir comme des souches.
Ils s’aimaient comme au premier jour.
Non. Il s’aimaient bien plus qu’au premier jour. Terriblement plus fort.
Adam la relâcha la respiration haletante et, avec un petit rire, Victoire entreprit d’enlever les traces de rouge à lèvres qu’il lui avait volé. Il garda ses mains solidement arrimées à sa taille, la retenant dans un étau solide.
« Je voulais t’emmener faire un tour de balai sur le terrain de Quidditch mais…
- Adam ! Tu sais bien que j’ai peur du vide.
- Tu dis ça à chaque fois, et puis tu me suis quand même. Tu adores t’envoyer en l’air avec moi, Victoire, il serait temps de te l’avouer !
- Tu n’es qu’un…
- Un amour, oui, je sais. Bref, je voulais rendre la soirée inoubliable grâce à un tour de balai, mais finalement je vais la rendre romantique.
- Et comment comptes-tu réussir cet exploit ? Je te rappelle que nous sommes ici pour commémorer la mort de centaines de personnes.
- As-tu déjà entendu parler de la mythique salle de bain des préfets ?
- Et qui y a-t-il de mythique dans cette salle de bain des préfets, au juste ?
- Pas grand-chose, si ce n’est une énorme baignoire, une tonne de bulle, et une soirée tous les deux. Rien que tous les deux. »