-Allan, où es-tu? appela Mary McDonald légèrement inquiète.
Depuis que le Poudlard express était arrivé, elle avait échangé deux phrases avec Allan avant de le perdre de vue. Il faisait toujours ça lorsqu'il arrivait de Poudlard et la jeune femme commençait à s'agacer d'un tel comportement. Elle aperçut une chevelure blonde qu'elle connaissait bien. Elle avança en gardant cette chevelure dans son champ de vision et ne fit pas attention où elle allait, elle se cogna contre un homme, elle s'excusa rapidement tout en réprimant un frisson. Elle s'était cognée contre Lucius Malefoy qu'elle savait être un ancien mangemort, le rictus quand il la vit ne lui avait pas échappé mais elle avait plus urgent à faire que de s'inquiéter de Malefoy. Enfin, elle trouva Allan derrière un poteau à l'autre bout du quai.
-Allan, pourquoi te caches-tu? Ne veux-tu pas rentrer à la maison?
-Ce n'est pas maison! C'est la tienne et celle de Maryline!
-Tant que tu seras sous ma tutelle, ma maison sera ta maison, plus tard, quand tu seras plus grand, elle sera toujours ta maison car tu fais parti de ma famille.
-Non! Je ne suis pas ton fils!
-Pense comme tu veux, mais tu es mon fils. Pourquoi tu me rejettes? Tu ne faisais pas ça avant!
-Les autres ont une maman et un papa mais moi j'en ai pas.
-Tu m'as moi, ce n'est pas suffisant? demanda Mary, en sentant son estomac se nouer .
Allan la regarda et se sentit coupable d'attrister sa mère adoptive.
-Si c'est suffisant, j'ai beaucoup de chance de t'avoir, se rattrapa Allan.
-Allan, si tu ne veux pas considérer ma maison comme la tienne, sache que tu as une maison depuis ta première année.
Allan se tourna vers Mary, très surpris et curieux de connaitre plus de détails.
-Tes parents vivaient en location donc ils n'ont pu te léguer une maison mais ta tante, Marlène, partageait un cottage avec son fiancé et elle te l'a légué comme elle n'avait pas d'enfant.
-Tante Marlène?
-Oui! Viens, Allan, je vais te montrer ce cottage.
-Et Marilyn?
-Elle est en vacances chez mon père.
Allan prit la main de Mary et ils se transplanèrent au haut d'une colline, près de la mer. Mary, la boule au ventre, ouvrit la porte avec appréhension, cela faisait dix ans qu'elle n'y avait pas mis les pieds. Elle entendit le bruit rassurant de la mer et son odeur. Dix ans plus tôt, elle avait fêté l'anniversaire de Marlène entourée de ses amis. Une bouffée de nostalgie s'empara d'elle et sans la présence d'Allan, elle aurait pleuré.
-Mary, c'est elle Marlène? demanda le garçon en fixant une photo représentant Marlène et son fiancé.
-Oui, c'est Marlène avec Fabian Prewett, son fiancé.
Mary ne put s'empêcher de sourire en voyant la ressemblance entre Allan et sa tante, ils avaient tous les deux la même teinte de blond, le même regard vif, la même forme de visage et la même énergie.
-Pourquoi je suis allé chez toi, Mary?
Cette question, il l'avait posée plusieurs fois mais à chaque fois, Mary refusait d'y répondre mais ce jour là, elle se dit qu'elle devait répondre à ses interrogations, elle le lui devait.
-Quand tes grand-parents paternels, tes parents et ta tante ont été tués par des mangemorts, ils ne restaient plus que tes grand-parents maternels. Or ces derniers étaient moldus et ne se voyaient pas élever un enfant sorcier alors j'ai proposé de te garder et je suis partie avec toi aux Etats-Unis pour te mettre à l'abri.
-Merci, Mary d'avoir fait ça pour moi.
Mary eut une bouffée d'affection pour ce petit garçon orphelin, la même qu'il y a dix ans quand elle avait vu ce bébé dans les bras de Frank Londubat qui annonçait à tout le monde qu'il était le seul survivant du massacre des McKinnon. Sa tante l'avait caché dans une armoire et lui avait ainsi sauvé la vie.
-Mary, tu n'as pas connu mes parents?
-Je les ai vus plusieurs fois mais je n'étais pas proche d'eux, je l'étais de Marlène.
-Mary, raconte tout ce que tu sais sur tante Marlène.
-Tout?
Mary réfléchit et se demanda si l'heure était venue de parler de Marlène à Allan. Après tout, il avait douze ans et entrerait bientôt dans l'adolescence, Mary voulait à tout prix éviter une crise liée à ses origines alors elle prit sa décision, l'heure était peut-être venue de lui raconter l'histoire de sa tante.
-Installe-toi confortablement sur le canapé.
Allan s'assit sur le canapé, se cala entre des coussins et attendit que Mary ne commence son récit.
-C'était, il y a bien longtemps, dans une petite ville, commença Mary en faisant chevroter sa voix.
-Mary, raconte la vraie histoire! ordonna Allan en rigolant.
La jeune femme sourit, se plongea un instant dans ses souvenirs et commença son récit dans le silence le plus total, Allan l'écoutait religieusement. Tout ce que Mary savait, elle le tenait de ses amies, de sa propre vie et surtout du journal de Marlène. Marlène donnait toute sa vie dans ses carnets, Mary avait l'intention de les donner à Allan le jour de sa majorité.