1. La forêt désolée.
Avec douceur, Newt Scamander posa sa main sur l'épaule de son petit-fils, Rolf. Assis sur le perron de la petite maison avec un air renfrogné, l'adolescent était apparemment occupé.
- Toujours en train de jouer avec les potions de ton père à ce que je vois ?
Le garçon de treize ans sursauta et leva un regard coupable vers son grand-père : en face de lui gisait le corps d'un écureuil récemment assommé.
- C'est très dilué, marmonna Rolf en rangeant rapidement la seringue qu'il venait sans doute d'utiliser, il va se réveiller dans quelques minutes.
- Je pense que tu peux mieux occuper ton temps, assura Newt d'un ton assuré. Allez, suis-moi, on va faire une petite randonnée.
- Euh... Quoi ?
- Ne t'inquiète pas, poursuivit l'ancien Poufsouffle, tes parents sont d'accord avec moi. Il est grand temps que tu cesses de t'apitoyer sur ton sort - surtout avec les dons que tu as.
Rolf eut alors une drôle d'expression, a mi-chemin entre l'amertume et le dédain, mais Newt préféra l'ignorer. D'accord, son petit-fils était cracmol, très bien. Et il comprenait que chaque année en septembre, alors que tous ses amis le laissaient derrière avec des regards de pitié, il n'avait aucune de raison de se réjouir. Mais Rolf avait pour lui d'autres choses que le talent magique... Confiant, il s'adressa à l'adolescent sur un ton autoritaire :
- Ne te charge pas trop, on va devoir marcher un peu. Et n'oublie pas d'embrasser tes parents !
Il se sentit observé quelques secondes, puis Rolf résigné se leva et s'engouffra dans la maison. Il revint vite, uniquement chargé de la sacoche dont il ne se séparait jamais et qui contenait tous ses outils de prédilection. Sans même se tourner, Newt lui tendit son bras.
- Accroche-toi bien surtout, recommanda-t-il.
- Je sais.
Le mage visualisa sa destination, puis il transplana, Rolf fermement accroché à lui. Reprenant leur souffle, ils se redressèrent pour observer le décor autour d'eux : il n'y avait plus la moindre habitation. A la place, les deux Scamander étaient encerclés par de hauts arbres à la cime sombre, eux-mêmes contenus par des collines. Le ciel maussade y avait l'air particulièrement bas, et une bruine légère leur tombait dessus. Rolf cligna des yeux plusieurs fois.
- Où sommes-nous ? Demanda-t-il.
- Dans la région de Lakeland, au Nord de l'Angleterre, répondit Newt en se mettant en route. Cette région est la plus marécageuse... Fais attention à l'endroit où tu mets les pieds d'ailleurs.
- Ah, euh... Et pourquoi on y va au juste ? Fit l'adolescent en emboîtant le pas de son grand-père.
Newt marchait vite, d'un pas décidé. En arrivant devant un rocher aux angles tranchants, il agita sa baguette d'un geste sec. L'atmosphère humide parue alors frémir tandis qu'ils s'enfonçaient plus loin sur le sentier tortueux.
- Je viens de nous faire franchir la barrière magique qui empêche les curieux de s'aventurer ici, expliqua-t-il devant l'air interrogatif de son petit-fils. Quant à notre présence ici, elle est due à cette lettre.
Sans cesser de marcher, il sorti une lettre très abîmée de son manteau et la tendit à Rolf. Pendant que celui-ci lisait, il continua ses explications :
- On m'a signalé l'activité d'un ou de plusieurs Povrebines ici - ce qui est anormal. Les Povrebines influent le désespoir aux personnes qu'ils décident de suivre pour les attaquer, alors leur présence est particulièrement réglementée. Et comme cette zone est très appréciée par les randonneurs moldus, tu te doutes que le Ministère n'en laisserait pas traîner par ici !
- Attends, attends... Fit Rolf qui venait de finir sa lecture. Ursula Carmen... Tu n'avais pas dit que c'était une harpie ? s'exclama-t-il en redressant la tête.
- Si. Elle vit dans cette forêt, et la présence d'un...
- D'accord, donc les Povrebines posent problème, mais pas une harpie dévoreuse de chair humaine ? coupa le jeune homme dégoûté.
- Oh, il y a longtemps que les harpies ont cessé de manger les humains, répondit Newt avec un léger sourire. Et j'ai d'ailleurs aidé Ursula Carmen à faire face à ce genre d'accusation il y a une dizaine d'année. Elle sait ce qu'elle me doit, et c'est pour ça qu'elle m'a alerté moi au lieu du Ministère. Tout ce qu'elle veut, c'est qu'on la débarrasse du Povrebine : les harpies y sont très sensibles.
Rolf fit une moue. De toute évidence, il n'était pas convaincu... Mais il admit néanmoins :
- En tous cas, je suis d'accord avec toi. Y a un truc louche dans cette histoire.
Newt hocha simplement la tête, et les deux Scamander poursuivirent leur chemin au sein de la forêt. Ils cheminèrent sans parler, de plus en plus sur leur garde à mesure qu'ils s'enfonçaient. Une lumière opaline parvenait à passer entre les ramures, et pourtant, la piste sinueuse avait quelque chose d'oppressant.
Ils avancèrent malgré tout, jusqu'au moment où la sensation d'étouffement fut proche de l'accablement. Alors, Newt s'arrêta net, et se tournant vers l'adolescent, il demanda :
- Tu sens ?
Rolf acquiesça.
- C'est bien un Povrebine, et je crois que nous sommes tout proche, dit Newt. Bon, un sortilège d'allégresse devrait suffire à nous protéger de son influence.
Le sorcier lança donc le sortilège, et aussitôt, une sensation de réconfort prit la place du fort malaise qu'ils ressentaient. Ainsi protégés du Povrebine ils se remirent en marche dès que Newt eût lancé un sort de détection, guidés par un filet de lumière.
Tous deux restaient néanmoins sur leurs gardes : le jeune homme était attentif au moindre bruit tandis que Newt agrippait fermement sa baguette.
Et ils avaient raison, car après quelques minutes de marche à peine, ils entendirent des éclats de voix qui les fit sursauter. Or, personne n'aurait dû être présent à cet endroit... Se figeant derrière un tronc, ils tendirent l'oreille pour écouter la dispute :
- Et qu'est-ce tu vas en faire de ces satanées bestioles, hein Dave ? Me demande bien c'que tu f'rais sans moi...
- Ferme-là. Tu peux gagner beaucoup, tu le sais non ?
- Tu parles...
- Oh, arrêtes ça Mondingus. Je croyais que tu voulais ce blé !
- Ben...
- Alors ferme-là, et aide-moi ! Je joue gros moi...
Newt fronça les sourcils. Ce n'était bien sûr pas la première fois qu'il tombait sur ce type d'escroquerie, mais pour des Povrebines ? Décidément, toute cette affaire avait quelque chose d'étrange. A un détail près : il n'était pas du tout surpris par la présence de Mondingus Fletcher.
Inspirant profondément, il se prépara à jaillir d'entre les arbres. Avant cela, il chuchota avec empressement :
- Rolf, je veux que tu restes ici.
- Mais...
- Ne bouge pas !
Avant que son petit-fils n'ait eut le temps de répliquer, il s'élança vers les deux hommes, et sa baguette pointée sur eux il hurla :
- Stupéfix !
Mondingus, un petit homme crasseux aux jambes arquées, cligna stupidement des yeux alors que le dénommé Dave évitait prestement le sort. Il brandit à son tour sa baguette, une expression de pure horreur peinte sur le visage.
- Impedimenta ! Expelliarmus ! Impedimenta ! Mondingus, fils de cognard, je te jure que si tu m'as vendu au Ministère... Impedimenta !
Avec une vivacité étonnante, Newt slaloma entre les sorts sans être touché. Un regard lui permit de vérifier que Mondingus était bien figé au sol - malheureusement, c'était la seconde d'inattention que l'autre sorcier attendait :
- Confundo !
Le sortilège le frappa de plein fouet et lui coupa le souffle. Incapable de maîtriser ses jambes, Newt s'effondra sur le sol mouillé. Du coin de l'œil, il aperçu une cage magique où trois Povrebines étaient serrés les uns contre les autres. Les créatures velues observaient le combat d'un air avide, apparemment déçues de ne pas pouvoir dévorer le perdant.
Luttant contre le sort qui lui embrouillait les idées, Newt parvint à se redresser sur les genoux, et à lancer d'une voix peu assurée :
- Experlliarmus...
Par miracle, il réussit à atteindre le dénommé Dave qui se hâtait de rassembler ses affaires et les Povrebines. La baguette sauta hors des mains de l'escroc qui regarda Newt, un air paniqué sur le visage.
- Incarcerem ! lança Newt en tentant de se relever.
Mais cette fois-ci, il rata sa cible de peu - seul l'un de ses bras fut touché. L'homme tenta aussitôt de s'en débarrasser, ce qui donna un peu plus de temps à Newt pour viser :
- Incarc...
- Stupéfix !
Surpris, l'ancien Poufsouffle se sentit propulsé sur plusieurs mètres de terre humide, les muscles raidis. Visiblement Mondingus s'était finalement relevé, et avait secouru son comparse. Immobilisé, il ne put qu'observer avec impuissance les deux malfaiteurs embarquer la cage enchantée. Puis ils fuirent en transplanant dans un craquement rempli d'urgence.
- Grand-père !
Le hurlement retentit dès que le lieu fut déserté, et bientôt Newt put voir Rolf accourir vers lui, le visage très pâle.
- Je vais bien, ça va...
Avec une grimace et l'aide de l'adolescent, il parvint à se remettre debout. D'un regard, il embrassa la scène : les deux sorciers avaient définitivement disparus, emportant les Povrebines avec eux. A ses côtés, Rolf se tordait les mains.
- Je... Je suis désolé, je n'ai rien pu faire... Et le sort, il faut que nous allions... Que nous retournions...
- Il faut que nous retrouvions les Povrebines, le coupa Newt. Ne t'inquiètes pas pour le sortilège de confusion, Mondingus l'a lancé trop vite et les effets s'estompent déjà.
- Mais...
Devant le regard flamboyant que le sorcier lui adressa, Rolf se tut... Uniquement pour mieux rétorquer :
- Même en imaginant qu'un cracmol et un vieux comme toi soient les mieux placés pour courir après ces types, ce qui est débile, comment tu comptes t'y prendre ? On a rien ! Pas l'ombre d'une piste !
Newt ouvrit la bouche, mais ne dit rien : aucune idée ne lui venait. Autour d'eux, la bruine continuait à tomber doucement, et le temps passait... Les Povrebines devaient déjà se trouver loin. Mais au moment où le mage se résignait...
- Je sais où ils sont, croassa une voix rocailleuse.
Une voix de harpie.
Bonjour à tous ! Voici ma première fanfiction sous ce profil. :)
Il s'agit de ma réponse à un concours sur un autre site HP, dont les consignes étaient celles-ci : "Vous obtiendrez la clef de cette porte en imaginant la vie de Norbert Dragonneau après ses exploits dans le premier film des Animaux Fantastiques. Anticipez le prochain film ou faites un bond dans le temps plus conséquent, libre à vous de choisir !
- Votre fiction devra faire au maximum 3 chapitres et au maximum 5 000 mots au total en respectant le sujet choisi. Les OS (un chapitre unique) sont autorisés.
- Attention, votre fiction doit être tout public et ne comporter ni mentions, ni Lemon.
- Une seule participation par personne est autorisée."
Comme je n'avais que 5000 mots et que je me suis lancée le défi de faire une histoire avec de l'action, j'ai dû faire des choix... Par exemple, j'ai choisi de ne pas mentionner l'âge de Newt (oui oui, je garde le nom anglais ici X'D), tout simplement parce que si Dumbledore est capable de nager la brasse mieux que Harry (cf tome 6), je pense que Newt peut passer une journée à cavaler sans que ce soit trop étrange. :) Oui, je le précise ici, parce que ça manque quand même au texte. X'D Breeef, j'aurais pu rallonger cette fic pour ce site, mais je sais pas, je l'aime bien comme elle est... Donc je l'ai laissé telle quelle. Enjoy !
Merci beaucoup d'avoir jeté un coup d'oeil à cette fic ! J'espère qu'elle vous plaira.
Je vous laisse découvrir le premier chapitre...
Voici pour ce premier chapitre. J'espère qu'il vous aura plu ! ♥