La Gazette de Poudlard, n°325, Rubrique "Faits Divers"
Pour toute demande de souscription, veuillez envoyer un hibou à Mr. Justin Finch-Fletchey, Salle Commune de Poufsouffle, fauteuil vert.
Pour toute demande d'annulation de l'abonnement, veuillez envoyer un hibou (sans bombabouses ou autres cochonneries) à Miss Mandy Brocklehurst, Salle Commune de Serdaigle, quatrième bureau sur la droite.
Si votre exemplaire vous parvient froissé, abîmé, ou encore inondé de jus de citrouille, il est inutile de porter plainte, nous ne pourrons rien faire sur vous. En revanche, nous pouvons vous conseiller d'emprunter son numéro à l'un de vos camarades, en évitant soigneusement de vous faire remarquer par Tête-de-Crapaud ou Rusard.
Hello les p'tits sorciers,
Lundi est déjà là et vos cernes de trois kilomètres de long ne sont pas loin dans son sillage. Après avoir passé la majeure partie de votre samedi au lit et votre dimanche entier à esquiver vos trente-quatre rouleaux de parchemin à rendre pour le lendemain, il est temps de reprendre le chemin des salles de torture. Vous hésitez entre vous noyer dans votre chaudron en cours de Potions et vous faire sauter la cervelle en cours de sortilèges, mais, pas de chance, vous voilà coincé en Histoire de la Magie, et le seul moyen de faire passer le temps est de vous lancer dans une partie endiablée de pendu sorcier... oui, on sait, dès le lundi matin, ça craint du lutin.
Pas de panique, cependant, l'équipe de la Gazette de Poudlard a prévu le coup pour vous remonter le moral, à grand renfort de bruits de couloirs savoureux. Alors relevez vos manches, nouez votre cravate et rangez votre baguette car l'heure est venue de déguster notre nouveau numéro du journal de l'école sous le nez huileux de notre professeur favori, j'ai nommé : Severus Rogue !
De l'eau dans le Polynectar, à Poudlard ?
C'est ce qu'il semblerait en tout cas. Suite à une équipée laborieuse censée nous apporter des réponses quant à une entreprise de grande envergure (à savoir, connaître les sujets des examens de Métamorphose qui attendent les Cinquième Année en mai...), mon équipe (c'est-à-dire moi et moi-même) s'est retrouvée au cœur d'un échange corsé entre l'héritier des Malefoy et l'un des innombrables rouquins de la famille Weasley.
Piques et maléfices se sont enchaînés d'un bout à l'autre du couloir, provoquant un bazar monstre dans le secteur des cachots. Âmes sensibles s'abstenir de le traverser, fort risque de giboulée de crottes de nez et de pluie de larves de Doxys. (Il vous est aussi, par la même occasion, fortement déconseillé de croiser Rusard sur cette partie du territoire, au risque de finir cloué la tête en bas... un sorcier averti en vaut deux !)
Nous avons mis notre bravoure à contribution et avons recueilli vos précieux propos.
Une interviewée raconte : « J'ai eu si peur, j'ai cru qu'ils allaient s'entre-tuer ! [...] Malefoy paraissait déterminé à scalper Ron-Ron. Il lui a lancé plusieurs fois le sortilège de Diffindo à la tête, qui, comme vous le savez, a pour effet de découper ou de trancher certaines choses... »
Si l'inquiétude et les larmes de Clabbert semblent dominer dans le témoignage précédent, celui qui suit est plutôt virulent :
« Il l'a cherché », nous lance Hermione Granger sans oublier de nous fusiller du regard - il semblerait que nous l'ayons interrompue dans ses révisions pour les BUSEs - « ça fait des semaines que je lui dis de ne pas chercher Malefoy mais Ronald n'en fait qu'à sa tête. Il était évident que leur retenue allait dégénérer... »
Ainsi donc, cette animosité flamboyante aurait connu son apogée suite à une retenue dans les cachots de ce couloir ? « Oui », nous confirme Luna Lovegood, de passage dans le secteur, « quoique les Joncheruines aient aussi leur rôle à jouer dans cette histoire... »
Si nous n'avons pas réussi à en savoir plus sur ces fameux « Joncheruines », croyez bien que nous n'en sommes pas restés là. En voulant découvrir l'objet de la querelle opposant Malefoy à Weasley, nous nous sommes approchés de l'un des grands amis de ce dernier, Harry Potter. Malheureusement, celui-ci n'a pas voulu répondre, arguant que nous ferions bien « d'aller voir chez les trolls » si nous y étions. Énervé le Petit Pote Potter ? Il semblerait que oui...
Et c'est en poursuivant nos investigations que nous avons pu mettre la baguette sur les mots que se sont échangés Weasley et Malefoy entre deux tentatives d'assassinat :
« Malefoy a crié plusieurs fois à Weasley d'aller se faire foutre », rapporte Marietta Edgecombe d'un air ennuyé.
Ce à quoi son amie Cho Chang a ajouté : « Weasley lui a rétorqué que ce serait dommage de s'en priver et il a essayé de l'assommer. »
« Sans résultat », tient à préciser Théodore Nott, en nous dépassant d'un air hautain.
C'est sur ces entrefaites que nous avons décidé de demander aux témoins leur interprétation des paroles de Weasley et Malefoy.
Une goutte de remue-méninge, pour sonder l'affaire ?
« C'est une insulte primaire et dénuée d'originalité », marmonne la cadette des Weasley quand on l'interroge à ce sujet. « Rien qui ne mérite de faire la Une de la presse du château. »
Ce que s'empresse d'approuver Neville Londubat, plongé jusqu'au cou dans la bouse de dragon, qu'il qualifie volontiers de « meilleur engrais au monde pour faire pousser le filet du diable... » Et il ajoute : « Cette plante règle tout, en cas de discorde ! ». Botanistes ou futurs étrangleurs, prenez-en de la graine ! (Ce n'est certainement pas chez Chourave que vous obtiendrez ce genre d'infos...)
« C'est un scandale ! » s'exclame Ernie Macmillan lorsque nous lui donnons la parole à son tour. « Vous devriez vous concentrer sur l'utilisation de la violence et la propagande de Tête-de-Grenouille [le nom a été changé pour des raisons de censure] et ses sbires de la Brigade Inquisitoriale, plutôt que de vous intéresser à ce genre de sujet puéril. »
Ce à quoi nous avons rétorqué que nous étions plus branché « people » que branchies, têtards et compagnie.
Mais il semblerait que nous ayons trouvé une véritable interlocutrice en la personne de Pansy Parkinson, jusqu'alors connue sous le seul nom de « groupie de Malefoy ». Identité dont elle semble s'être définitivement détachée suite à leur rupture, qui a secoué la Salle Commune de Serpentard il y a deux semaines. (Voir aussi : lames et larmes de Pansy Parkinson, article rédigé par Padma Patil dans le dernier numéro de la Gazette de Poudlard).
« Je sais exactement ce que ces deux têtes de chaudrons [Weasley et Malefoy] voulaient dire... », nous révèle-t-elle avec un sourire à faire pâlir un Inferi.
Et lorsqu'on lui demande d'approfondir, elle répond : « Drago a toujours été fasciné par Weasley, vous savez ? Depuis leur première année, il n'en rate pas une pour attirer son attention. Or, tout ces sous-entendus et ces insultes cachent forcément quelque chose de plus... profond, si vous voyez ce que je veux dire... ! Je suis sûre qu'ils ont profité de leur retenue commune pour mettre certaines choses au point, d'une certaine manière. »
Et elle achève cette tirade sur un rire cristallin, qui fait se dresser les cheveux sur la tête d'Hannah Abbott, pas convaincue pour deux noises par la théorie de la Serpentard :
« Le jour où Malefoy sera intéressé par Ron Weasley, Voldemort promouvra l'entente entre les sorciers et les Moldus... »
Alors, qu'en dites-vous ? Malefoy et Weasley sont-ils en couple ou simplement avides d'exercice pour leurs cordes vocales ?
Une cuillerée de Veritaserum ?
En attendant qu'on nous annonce effectivement que Vous-Savez-Qui se lance dans des discours égalitaristes et bienveillants, nous nous penchons vers vous pour vous demander votre avis sur notre petite enquête... Et nous vous retrouverons avec plaisir avec de nouvelles infos (en exclusivité) sur cette affaire lors du prochain numéro de la Gazette de Poudlard !
Votre dévoué stagiaire de la rubrique « Faits Divers »,
Amadeus S.