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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


SI VIS PACEM PARA BELLUM par Roxane-James

[12 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

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Note d'auteur :

J'avais déjà posté cette histoire il y a quelques temps, mais je l'ai supprimée pour la retravailler. J'ai eu envie de m'y remettre récemment (je devrais réviser mes partiels, mais non) donc je vous livre le premier chapitre sans attendre. Les quatre suivants sont en cours de relecture/réécriture et je planche sur le sixième. Comme d'hab', pas de publication régulière. J'espère néanmoins que cette histoire trouvera grâce à vos yeux !

Le pairing principal est un Marcus Flint x Olivier Dubois, cependant ces deux personnages ne seront pas les uniques protagonistes de cette fanfiction. De nombreux personnages secondaires y figurent, notamment Katie Bell qui, si j'ose dire, est aussi un personnage "central". Ici, il sera question de la période de l'après-guerre (cette histoire suit en effet le Canon), de la notion de reconstruction. L'amitié et la romance y ont donc des places importantes.

Pour rappel (skippez si vous connaissez HP sur le bout des doigts) :

Olivier Dubois est un Gryffondor âgé de trois ans de plus que le Trio. Il a été Gardien dans l'équipe de Quidditch, et Capitaine. Il a intégré le Club de Flaquemare après l'obtention de ses A.S.P. I . C s . Il a participé à la Bataille de Poudlard.

Marcus Flint est un Serpentard âgé de quatre ans de plus que le Trio. Il a été Capitaine et Poursuiveur de son équipe de Quidditch. Il a redoublé sa Septième Année.

Terence Higgs est un Serpentard dont on ne sait quasiment rien. Il a été Attrapeur de l'équipe de sa maison durant la première année d'Harry (1991-1992) et remplacé par Drago Malefoy l'année suivante.

Katie Bell est une Gryffondor âgée d'un an de plus que le Trio. Elle a été Poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch depuis sa deuxième année. Elle a participé à la Bataille de Poudlard. Elle a été une victime collatérale de Drago Malefoy (voir "Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé" : affaire du collier ensorcelé). Elle est très amie avec Angelina Johnson et Alicia Spinnet (qui ont un an de plus) et une certaine Leanne dont le nom de famille est inconnu.

Percy Weasley est un Gryffondor âgé de trois ans de plus que le Trio. Il est le troisième fils de la fratrie Weasley et a été successivement nommé Préfet puis Préfet-en-Chef au cours de sa scolarité avant d'intégrer le Département de la Coopération Magique Internationale sous les ordres de Croupton (voir "Harry Potter et la Coupe de Feu"). Il n'a pas tout de suite cru au retour de Voldemort, mais a fini par participer à la Bataille de Poudlard avec sa famille. Son frère, Fred Weasley, y est décédé.

La Bataille de Poudlard a eu lieu du 1er au 2 mai 1998 à Poudlard, ainsi que son nom l'indique. Elle fait de nombreuses victimes, dont l'un des jumeaux Weasley : Fred, Voldemort et Bellatrix Lestrange.

Je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture et à vous remettre entre les mains de Katie Bell pour ce premier chapitre. L'histoire commence au début du mois d'octobre 1998.

 

Chapitre 1 : Le début de la fin

« Cher Monsieur Dubois,

J'ai le regret de vous annoncer que, conformément au Code du Travail Magique et aux législations en vigueur, nous vous avons convoqué hier à un entretien préalable à votre éventuel licenciement fixé aujourd'hui.

Ne vous étant pas présenté à cet entretien, nous avons le regret de vous notifier par la présente votre licenciement.

Comprenez bien que cette décision est rendue indispensable en raison de votre absence à votre poste de travail de façon continue depuis le 30 juin 1998. Date à laquelle l'hôpital de Ste Mangouste vous a fourni un formulaire pour attester de votre remise sur pieds suite à votre participation à la Bataille de Poudlard ayant eu lieu du 1er au 2 mai 1998.

Cette absence s'est effectuée sans autorisation de notre part et sans fournir de justificatif et ce, en violation des dispositions du règlement intérieur de notre entreprise, Le Club de Quidditch de Flaquemare, et malgré notre courrier de relance du 30 juin 1998 et celui du 29 août 1998.

Votre rémunération vous sera réglée aux échéances habituelles.

Cordialement,

Antonio Bellows,

Directeur et entraîneur officiel du Club de Flaquemare, membre de la fondation Quidditch International et superviseur des locaux de Bristol. »

Katie Bell replia le courrier de son colocataire et meilleur ami, Olivier Dubois, le teint pâle et les doigts tremblants, puis se laissa choir sur la chaise la plus proche dans un bruit assourdissant. Derrière elle, le robinet de la cuisine continuait d'arroser le monticule de vaisselle sale entassé dans l'évier. L'eau malodorante dans laquelle elle baignait était à l'image de la météo du jour : grise, et peu engageante. Il ne pleuvait pas, mais de fortes rafales de vent faisaient trembler les vitres de l'appartement. Cela ne saurait tarder, songeait Katie, pessimiste. Il fallait au moins une averse pour parfaire cette épouvantable journée tout juste amorcée.

Katie enfouit sa tête entre ses mains avant de pousser un profond soupir. Elle ne pouvait pas rester ici toute la journée, à se morfondre sur le chaos de sa situation ou celle d'Olivier. Il fallait qu'elle se secoue, et qu'elle se présente à ce rendez-vous au Ministère de la Magie. Elle avait besoin d'un emploi. D'autant plus qu'à présent, si l'on en croyait cette missive signée au nom du Club de Flaquemare, Olivier ne serait plus en mesure de rapporter ses précieux Gallions à la maison.

Katie lança un coup d'œil alarmé à la pile de factures impayées qui trônait sur l'unique buffet de la cuisine. Sa hauteur avoisinait le sommet de l'Everest. Formidable. Katie hésita brièvement à détruire la lettre de congédiement d'Olivier - de toute manière, il ne la lirait pas - mais décida de la laisser bien en vue sur la table de la cuisine. Si jamais Olivier abandonnait ses oreillers pour farfouiller dans les placards - vides - de la cuisine, il la trouverait. Bien sûr, cela n'arriverait pas. Katie avait fini par se faire une raison. Olivier allait mal. Très mal. Il ne mangeait plus, refusait de sortir de son lit, refusait de sortir tout court, d'ailleurs, et refusait d'adresser la parole à qui que ce soit qui ne fut ni Katie, ni Alicia Spinnet, ni Angelina Johnson. Même la voisine du deuxième palier qui avait un jour retrouvé Olivier prostré sur son paillasson après une crise de somnambulisme n'avait pu lui soutirer un mot. Ce qui relevait du miracle étant donné que la vieille Moldue était plus bavarde qu'une armée de pies à crêtes rouges du Mexique.

Son état angoissait Katie. Olivier n'était plus le même depuis les évènements qui avaient dévasté l'Angleterre. D'abord, Olivier avait perdu ses parents. Puis, Voldemort oblige, le Club de Flaquemare avait fermé ses portes. Olivier et Katie s'étaient alors retrouvés sur la route durant ce que les sorciers nommaient couramment « L'Année des Ténèbres ». Ils avaient intégré un réseau de résistance aux côtés de leur ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal, Remus Lupin, et d'autres encore. Ils avaient fui. Les Mangemorts, les Rafleurs, les ennuis. Alicia Spinnet, Angelina Johnson et les jumeaux Weasley s'étaient joints à eux, finissant de souder les liens qui les unissaient depuis de nombreuses années. Puis, le 1er mai 1998, ils s'étaient rendus à Poudlard comme des centaines d'autres magiciens. Ils s'étaient battus, jusqu'au lendemain, jusqu'à ce que Fred Weasley meure dans un tragique accident, jusqu'à ce qu'Harry Potter ôte la vie du célèbre mage noir à l'aide d'un simple mais inattendu « Expelliarmus ».

Katie et Olivier avaient été séparés durant les combats. Ils ne s'étaient revus que deux jours plus tard. Olivier venait d'être transféré à l'hôpital : il s'était retrouvé pris au piège dans un éboulement provoqué par Bellatrix Lestrange, et ne pouvait plus ni marcher ni parler. La première fois que Katie l'avait visité à Ste Mangouste, elle s'était effondrée en sanglots sur son lit, mais il n'avait pas bougé. Il s'était contenté de la regarder d'un air absent, couvert de bandages et de plâtres. Plus tard, Katie avait compris la raison de son apathie. Les Médicomages ne l'en avaient pas informée sur le moment, mais désormais, Olivier serait sujet à des absences et à des maladresses. La guerre avait marqué son esprit au fer blanc. Quant à sa main droite, elle mettrait du temps à se remettre du choc.

Après une courte période dans le service de rééducation, Olivier était finalement sorti de l'hôpital. Entre temps, Alicia et Angelina avaient aidé Katie à trouver un appartement bon marché en périphérie de Bristol. Puis elles avaient appris qu'Olivier serait incapable de vivre seul pour un moment, alors elles s'étaient arrangées. Le temps que Katie aille rendre hommage à sa famille décédée pendant la guerre, Angelina et Alicia avaient pris soin de leur ami, sans oublier d'en faire de même avec George Weasley. Katie était rentrée après un mois passé auprès des siens, et avait proposé à ses amis d'emménager avec elle. Angelina avait refusé : George avait besoin d'elle, pour l'heure. Ils seraient mieux au Terrier, entourés des Weasley. Alicia avait tenu deux semaines dans le minuscule pied-à-terre avant de partir à son tour : on lui avait proposé un poste vacant à Zurich. Après moult tergiversations, elle avait sauté sur l'occasion pour s'éloigner de la Grande-Bretagne et remettre ses affaires en ordre. Katie et Olivier s'étaient donc retrouvés seuls dans un logement ridiculement laid situé au niveau de la banlieue nord de Bristol.

Olivier avait reçu un courrier de son équipe professionnelle de Quidditch, le Club de Flaquemare, à sa sortie de Ste Mangouste. Antonio Bellows - le superviseur de l'équipe - l'informait de sa réadmission au sein de leur ligue, et ce en dépit des nouveaux handicaps du gardien. Cependant, Olivier n'avait jamais remis ne serait-ce qu'un orteil sur un terrain de Quidditch depuis la Bataille de Poudlard. Il n'avait pas non plus touché à sa collection de balais haut de gamme depuis que Katie l'avait aidé à la ranger dans son armoire. En fait, la jeune femme n'était même pas certaine qu'il ait fait quoi que ce soit si ce n'était dormir depuis son installation.

Il ne se réveillait que lorsque Katie venait ouvrir ses rideaux pour lui porter son petit-déjeuner au lit, chaque matin, ou quand ses amis lui rendaient visite. Celles-ci - de visites - n'étaient guère concluantes : Olivier parlait peu et gardait les yeux dans le vague lorsqu'on abordait un sujet touchant de près ou de loin à Poudlard et au règne de Voldemort.

Et puis il y avait des nuits, comme celle dont venait de se réveiller Katie, où Olivier était saisi par des crises de somnambulisme. Parfois, il restait simplement planté au beau milieu du salon, les bras ballants, et retournait se coucher quelques minutes plus tard. D'autres fois, il investissait l'immeuble, descendait dans le jardin de la résidence, et patientait là pendant des heures, jusqu'à ce que quelqu'un ne l'éveille pour le reconduire chez lui. La plupart du temps, c'était Katie qui le trouvait. Après quoi, elle était incapable de retrouver le sommeil et finissait immanquablement par échouer dans les bras d'Olivier, les yeux larmoyants. Et il la serrait contre lui, muet, comprenant sa douleur silencieuse comme seule une âme en peine en était capable. Alors ils s'endormaient ensemble, bercés par leurs cauchemars, leurs regrets, leurs remords et leur chagrin, puis tout recommençait.

La journée, Katie faisait les courses, rédigeait des petites annonces pour la Gazette du Sorcier, épluchait les offres d'emploi, discutait avec la vieille Moldue du deuxième palier, nourrissait les chats faméliques du gardien d'immeuble et errait dans les rues sordides de la ville, jusqu'à ce que ses jambes la fassent souffrir le martyr et que les réverbères grésillent. Puis elle rentrait, obligeait Olivier à prendre une douche, lui demandait quand il comptait recontacter le Club de Flaquemare pour reprendre son poste de gardien (ce à quoi il répondait par un regard las), confisquait sa baguette une fois sur trois (pour l'empêcher de sortir la nuit), examinait son état, passait un coup de cheminette à ses amis et allait se coucher.

Son quotidien morne commençait à lui donner de l'urticaire. Katie ne supportait plus cette routine infernale. Elle avait l'impression de se traîner dans sa tristesse, jour après jour, sans jamais discerner une lueur d'espoir à l'horizon. Alors aujourd'hui, malgré le temps merdique, malgré les nouvelles merdiques (le licenciement d'Olivier, la somme astronomiques de factures à régler, le mutisme de son meilleur ami, l'éloignement de ses amis, le décès de sa famille...), malgré le montant merdique qui sommeillait sur son compte en banque, malgré ses doutes et ses peurs, elle allait tenter sa chance au Ministère de la Magie. Si l'espoir ne venait pas à elle, alors elle viendrait à lui.

Katie carra la mâchoire. Elle sentait poindre en elle une curieuse détermination. Elle n'avait plus éprouvé ce sentiment depuis bien longtemps. Elle redressa la tête, coupa le filet d'eau qui s'écoulait du robinet, lança un sort de nettoyage approximatif à la vaisselle, et s'aperçut qu'en dépit de son incompétence habituelle en matière de sortilèges ménagers, celle-ci était plus brillante qu'à l'accoutumée. Elle finit de ranger les couteaux dans les tiroirs (sans l'aide de la magie, cette fois : elle ne voulait pas finir avec un doigt en moins) et inspecta l'étanchéité relative des fenêtres du salon avant de troquer son pyjama étriqué au profit d'une robe de sorcière propre et bien repassée. Elle hésita un bref instant à s'enquérir de l'état d'Olivier, mais délaissa rapidement cette idée : annoncer à son meilleur ami qu'il était congédié dès le matin n'avait rien d'agréable. Elle le ferait ce soir. Si elle en avait le courage.

Katie traversa le couloir central, jeta une combinaison de sorts de protection autour du logement, et claqua la porte d'entrée derrière elle avant de dévaler les trois étages qui la séparaient de l'extérieur. En chemin, elle croisa la vieille Moldue du deuxième palier, occupée à vernir sa poignée de porte.

« Bonjour Miss Bell, pépia-t-elle d'un ton espiègle. Je ne savais pas qu'on fêtait Halloween en début octobre... »

Katie fronça les sourcils, désarçonnée, avant de comprendre que la vieille femme faisait allusion à ses vêtements sorciers.

« C'est une nouvelle mode, déclara-t-elle avec emphase. Ça fera les magazines de la saison prochaine, vous verrez.

-      Ah ? ça n'a pourtant pas l'air bien pratique, votre espèce de cape moyenâgeuse, comment faites-vous pour aller aux toilettes avec ça ? Enfin, les jeunes, de nos jours... ils ne savent plus quoi inventer ! »

Katie sourit, salua la Moldue, et reprit sa course dans les entrailles de l'édifice avant de déboucher sur un parking délabré. Le sol goudronné était jonché de cadavres de bouteilles de bière et de morceaux de verre brisé. Katie fit mine d'aller inspecter les bégonias près d'une vieille voiture aux portières cabossées, puis transplana dans un « pop » retentissant en visualisant le Ministère de la Magie, à Londres.

*.*.*

« Mais enfin, c'est ridicule, puisque je vous dis que j'ai rendez-vous dans les bureaux de la Coopération Magique à moins le quart...

-      Je suis désolée, je ne peux vous autoriser à pénétrer au sein du Ministère de la Magie sans procéder à un contrôle de vos documents d'identité. Ce sont les nouvelles normes de sécurité, Miss Bell. »

Katie haussa les épaules avant de chercher ses papiers à l'intérieur de sa besace en cuir. Elle ne les y trouva pas.

« Je les ai laissés chez moi.

-      Montrez-moi votre baguette, dans ce cas. »

La jeune femme soupira. Néanmoins, elle se plia au règlement avant de pénétrer dans l'atrium du Ministère qui avait été entièrement reconstruit pendant l'été. Pour commencer, cet abject monument évoquant des Moldus écrasés par la suprématie sorcière et portant le délicat titre « La Magie est Puissance » avait été évincé, tout comme les pancartes de propagande représentant le visage inexpressif de Pius Thicknesse (qui avait été placé sous Impérium par Voldemort durant la guerre, faisant office de Ministre de la Magie aux yeux du peuple). A la place de quoi, une statue de commémoration des victimes de la guerre avait été érigée au centre de la vaste pièce.

Katie frissonna en repensant à ses dernières allées et venues au Ministère. Elle avait été appelée à se manifester auprès du bureau de la commission d'enregistrement des Nés-Moldus en juin 1997 mais, ayant flairé le danger, n'avait jamais donné suite au courrier inquiétant de Dolores Ombrage. Finalement, elle n'était revenue ici que pour assister aux procès de certains Mangemorts et autres criminels de guerre en tant que témoin et/ou victime pendant les mois de juin, juillet et août 1998, après la Bataille de Poudlard. Cela continuait de hanter ses nuits les plus sombres.

Katie se souviendrait toute sa vie du procès de Drago Malefoy, en particulier. Le jeune homme avait failli causer sa mort alors qu'elle effectuait sa dernière année à Poudlard. Il l'avait soumise à l'Impérium, et lui avait confié un collier empoisonné qu'elle aurait dû apporter au professeur Dumbledore, alors directeur de Poudlard. Seulement, son entreprise hasardeuse avait échoué, et Katie s'était retrouvée à Ste Mangouste durant des mois avant de subir une batterie d'interrogatoires menés par des Aurors réputés. Malgré leurs efforts conjugués, ils n'avaient rien pu tirer de sa mémoire endommagée. C'était Harry qui avait fini par lui expliquer ses découvertes, lui révélant toute l'histoire. Sans lui, Katie n'aurait jamais su que Malefoy avait été son agresseur. Toujours était-il qu'au moment où la famille Malefoy au complet (Lucius Malefoy, sa femme Narcissa et leur fils Drago) avait été conviée au tribunal, Katie était là. Elle avait écouté religieusement le plaidoyer d'Harry qui défendait Narcissa et son fils. Elle avait frémi en même temps que les autres lorsque Lucius Malefoy avait été condamné à Azkaban pour y purger sa peine. Enfin, le jeune Drago avait été apostrophé, et son regard d'acier était tombé sur Katie, comme un couperet. La jeune femme se souvenait avoir senti son souffle se figer dans sa poitrine. Les yeux gris de Drago Malefoy imploraient son pardon plus qu'aucune parole ne l'aurait jamais fait. Katie avait détourné la tête. Leur contact visuel n'avait duré que quelques millièmes de secondes mais il l'avait déboussolée. Depuis, elle n'avait plus jamais recroisé Drago Malefoy : il était confiné dans son manoir familial placé sous haute protection des Aurors pendant un an, elle se terrait à Bristol. Des mois plus tard, Katie ne savait toujours pas si elle serait capable de pardonner son acte à Malefoy. Elle ne voulait pas le savoir : Katie Bell avait d'autres dragons à fouetter.

Katie traversa l'atrium bondé en esquivant les employés du Ministère évoluant à ses côtés. Elle prit un ascenseur, et profita du trajet pour aplanir les mèches de cheveux brunes qui s'échappaient de sa queue de cheval. Derrière elle, un petit homme au crâne huileux commentait à mi-voix les résultats d'un match de Quidditch opposant les Faucons de Falmouth aux Harpies de Holyhead. Katie sourit en pensant à Ginny Weasley, qui venait justement de recevoir un message de la part des Harpies lui proposant d'intégrer la réserve une fois ses A.S.P. I. C. s en poche. En tant qu'amie et ancienne coéquipière de l'équipe de Gryffondor, Katie ne pouvait que la féliciter de cette aubaine. Elle-même avait été contactée à plusieurs reprises par quelques petites équipes, mais l'ancienne Poursuiveuse, bien que fan absolue du sport préféré des sorciers, n'avait jamais désiré en faire son métier.

« Niveau 5 du Ministère de la Magie : Département de la Coopération Magique Internationale », annonça une voix atone dans les haut-parleurs de l'ascenseur.

Katie quitta la cabine et ses occupants pour emprunter l'allée centrale du département. Celui-ci se divisait en plusieurs districts : l'Organisation Internationale du Commerce Magique, le Bureau International des Lois Magiques et la Confédération Internationale des Sorciers : section britannique. Katie tourna à droite pour se rendre au Bureau International des Lois Magiques. Son regard s'attarda en chemin sur le buste de marbre d'Artemisia Lufkin, la fondatrice du département. Elle toqua finalement à la porte d'Harold Rocket, hésitante. Lorsque celle-ci s'ouvrit, elle s'arma de courage et entra.

Harold Rocket était un homme bedonnant arborant constamment un sourire gouailleur. Son ventre proéminent était enveloppé par une salopette vichy qui n'avait rien de sorcier, et qui lui donnait l'air d'un énorme pot de confiture. Il accueillit la jeune femme d'un hochement de tête ravi, et l'invita à s'asseoir en face de lui tandis qu'il organisait la paperasse qui recouvrait son bureau à l'aide de son unique main effective. Katie ne put s'empêcher de lorgner sur son moignon, à demi-masqué par un gros bracelet de cuir brun gravé de runes.

« Vous devez être Miss Bell. Vous venez pour le poste, je suppose ?

-      J'ai vu votre proposition dans la Gazette du Sorcier, confirma Katie en essayant de paraître assurée. Les qualifications requises correspondaient à mon profil. J'ai pensé que ça pouvait être intéressant.

-      Hmm. Je me dois cependant de vous avertir que ce poste n'est pas des plus gratifiants, Miss Bell... et pour une héroïne de guerre comme vous...

-      Ça ne fait rien, l'interrompit précipitamment la jeune femme. Héroïne de guerre ou non, j'ai besoin d'argent, et je ne trouve rien sur le marché du travail en ce moment. Olivier - je veux dire, mon colocataire - et moi faisons face à une situation précaire.

-      J'apprécie votre franchise, Miss Bell. »

Rocket fit coulisser l'un de ses tiroirs, en extirpant une liasse de parchemins annotés. Il la lui tendit en se renfonçant dans le dossier de son fauteuil.

« Nous avons besoin d'aide au Bureau International des lois Magiques pour dépoussiérer certaines autorisations en vigueur au niveau international. Ça n'a rien de très intéressant et il vous faudra vous munir du Code Civil Magique et du Code du Travail Magique pour arranger tout ça...

-      Je suis partante.

-      Tant mieux : figurez-vous que vous êtes la seule personne à vous être présentée à l'entretien. C'est un contrat à durée déterminée, alors ces temps-ci, ça n'intéresse plus personne.

-      Je vois.

-      Dites-moi, Miss Bell, vous comptiez vous orienter dans cette voie après Poudlard ?

-      Absolument pas. En fait, j'envisageais de devenir Auror, mais... »

Elle haussa les épaules, la gorge serrée. Devant elle, le visage du vieil homme se teinta d'une expression compréhensive. Il reprit la parole d'une voix douce :

« Vous aurez toujours le temps de reprendre votre formation lorsque vous en aurez envie. »

Katie hocha la tête. En réalité, la jeune femme n'envisageait pas un instant de reprendre son apprentissage au bureau des Aurors. Elle estimait s'être suffisamment battue pendant la guerre. Pour l'heure, Katie désirait simplement recouvrer une stabilité financière et émotionnelle, prendre soin de son entourage et chercher un autre domaine dans lequel elle se plairait. Comme s'il l'avait comprise en dépit du silence dans lequel elle s'était enfermée, Harold Rocket compléta :

« Ou alors vous vous tournerez vers autre chose qui vous fera tout autant plaisir. Vous savez, être Auror n'est pas l'unique moyen d'aider les gens, Miss Bell... »

Cette simple phrase la soulagea plus que tous les antidépresseurs qu'elle avalait avant de se coucher. Elle fut extrêmement reconnaissante à son nouvel employeur de regarder ailleurs tandis qu'elle essuyait une larme qui venait de perler à ses yeux.

« Merci, dit-elle d'une voix chevrotante.

- Mais je vous en prie, ma chère. Et si nous retournions à nos affaires, à présent ? »

*.*.*

Katie sortit du bureau d'Harold Rocket deux heures plus tard, un sourire réjoui au coin des lèvres. Certes, le poste qu'on lui proposait n'avait rien d'excitant, mais il lui assurerait un salaire mensuel raisonnable suffisant pour payer une grande partie du loyer. De plus, Rocket était un homme débonnaire : sinon enthousiasmant, son travail s'annonçait convenable, et son employeur lui avait permis de moduler à sa guise son emploi du temps afin qu'elle puisse continuer de surveiller les états d'âme d'Olivier. Katie, en effet, n'appréciait guère d'abandonner son meilleur ami à sa solitude pendant un trop long laps de temps. Elle ne l'avouerait jamais à voix haute, mais à chaque fois qu'elle rentrait chez eux, elle craignait qu'il n'ait disparu pour ne pas dire trépassé.

Alors qu'elle traversait le corridor d'un pas vif sur le chemin du retour, Katie sentit une main tapoter son épaule et pivota pour faire face à l'importun... qui se révéla être Percy Weasley. Il lui concéda un demi-sourire, l'air exténué. Des cernes profonds encerclaient ses yeux, que même les verres épais de ses lunettes rondes ne parvenaient à cacher. Ses vêtements retombaient bizarrement de part et d'autre de son corps, comme si Percy avait trop maigri en l'espace de très peu de temps. Ses traits étaient tirés, ses épaules basses, et là où d'aucuns auraient simplement distingué de la fatigue, Katie reconnut l'impact du désespoir dans son attitude. Il ne fallait pas oublier que Percy Weasley avait perdu l'un de ses frères à Poudlard : Fred Weasley, le jumeau de George.

Quoique les deux jeunes gens n'aient jamais été proches à Poudlard, Katie éprouvait à l'égard du rouquin une certaine affection. Elle avait dialogué avec lui à plusieurs reprises alors qu'il était Préfet - puis Préfet en Chef - dans la Tour de Gryffondor, et aux heures des repas. Percy faisait partie de ces personnes qui avaient rendu le château plus hospitalier à son arrivée. De deux ans son aîné (comme Olivier), il avait veillé à ce qu'elle s'y sente bien. Toutefois, leur relation s'était toujours limitée à une cordialité entretenue, et à quelques paroles ici ou là, au gré de leurs humeurs.

« Bonjour Katie, je suis désolé si je t'ai fait peur, je ne m'attendais pas à te trouver là, tu comprends ? Alors je ne voulais pas laisser filer cette occasion...

-      Ne t'inquiète pas, répondit gentiment Katie en serrant la main tendue du jeune homme. Ça me fait plaisir de te croiser. Comment vas-tu ?

-      Très bien. Je... en fait... je voulais te demander...

-      Oui ? »

Percy oscilla sur ses pieds, les lèvres pincées. Son comportement suscita la curiosité de la jeune femme : elle n'avait jamais connu Percy Weasley ainsi. Il était ce garçon légèrement vaniteux, sérieux, toujours présent pour rappeler les consignes à ses cadets, et bienveillant dans le fond, même si maladroit dans ses rapports aux autres.

« Jevoulaissavoirsituavaisdesnouvellesd'Olivier ?

-      Pardon ?

-      Olivier. Je... euh, as-tu des nouvelles de lui ? Je ne l'ai plus revu après qu'il soit venu aux funérailles de Fred. Il paraissait... mal. »

Katie resta paralysée quelques secondes. Bien sûr... comment avait-elle pu être si bête ?

Percy Weasley et Olivier Dubois avaient été très amis à Poudlard. Ils partageaient le même dortoir, les mêmes cours, et Percy était le seul capable de modérer Olivier lorsqu'il était question de Quidditch. Pourtant, les deux garçons s'étaient éloignés après l'obtention de leurs A.S.P.I.C.s. Olivier n'avait jamais daigné en parler avec Katie, mais elle savait que Percy lui manquait. Katie, comme de juste, avait reçu les quelques hiboux de Percy et les avaient bêtement transmis à son meilleur ami en pensant qu'il répondrait à ses messages. Visiblement, les lettres de Percy étaient passées à la trappe, tout comme celles de ses autres amis et de ses coéquipiers du Club de Flaquemare. Un soupir résigné franchit la barrière de ses lèvres. Olivier semblait s'être lancé dans une mission périlleuse : couper tout contact avec le monde extérieur. Katie ne pouvait pas le laisser faire. Et si Percy Weasley l'aidait à mettre un terme à ce bazar ? Katie décida qu'elle en avait assez. Elle devait tenter le tout pour le tout.

« Ecoute, je veux bien tout te raconter, mais cela risque de prendre un petit moment, Okay ? Si nous allions déjeuner ensemble demain ?

-      Avec plaisir, Katie.

-      Parfait. Je passerai te chercher dans ton bureau, à midi. »

Ils se sourirent, échangèrent une poignée de main cordiale, puis Percy rejoignit son bureau et Katie rentra chez elle, bien décidée à en découdre avec les malheurs qui pleuvaient sur ses épaules et celles d'Olivier. L'entrevue prévue pour le lendemain avec Percy Weasley allait tout changer, elle en était persuadée. Du moins, elle l'espérait.

 

Note de fin de chapitre :

Merci de votre lecture.

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