Ce n'est pas dans mes habitudes de laisser des notes au sujet de mes histoires, mais pour celle-ci c'est nécessaire. En effet, en voyant le titre, ou même en lisant les chapitres si le cœur vous en dit, vous remarquerez que cette dernière ne respecte pas la trame de la saga des Animaux Fantastiques. Ne vous inquiétez pas, c'est tout à fait normal.
Albus et Elphias étaient restés environ un mois dans la Grosse Pomme, découvrant avec étonnement et émerveillement la vie des Moldus américains avant de partir visiter le reste du pays et ses principales métropoles. Cependant le temps de rentrer au Royaume-Uni et de reprendre le cours de leur vie là où ils l'avaient laissée fini par arriver. Les deux amis avaient d'ailleurs d'ambitieux projets.
Elphias souhaitait poursuivre son tour du monde pour effectuer des recherches et des explorations afin d'étudier l'ensemble des pratiques médicinales passées et présentes, ceci dans le but de devenir Médicomage. Albus, quant à lui, envisageait une carrière politique.
Une voie totalement rendue possible grâce aux excellents résultats qu'il avait obtenus durant les examens des BUSE et ASPICS passés dans la célèbre école de sorcellerie Poudlard. Car bien que la rupture soit consommée depuis longtemps entre Gellert Grindelwald et lui, le jeune homme aimait toujours autant le pouvoir. Il allait donc entrer au Ministère de la Magie.
Ainsi presque un an après avoir quitté les bancs de l'école, les deux amis se séparèrent à leur retour à Londres pour poursuivre leurs destinées respectives.
Albus gravit rapidement les échelons de l'institution jusqu'à devenir membre du Magenmagot puis Président de cette assemblée judiciaire. Une nomination aussi rapide que surprenante étant donné son âge et l'importance du poste.
Tout allait donc pour le mieux dans leurs vies jusqu'à ce que le passé de ce dernier ne refasse surface en la personne de Gellert Grindelwald et qu'un conflit n'éclate en Europe. Conflit qui deviendra bientôt mondial...
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Chapitre 1 - Stratégie
Londres, Angleterre, Jour 31 du mois de Juillet 1914
Cela faisait déjà plusieurs mois qu'Albus était établit dans ses nouvelles fonctions en tant que Président du Magenmagot, et comme tous les matins avant d'aller travailler il relisait l'article de Skeeter parut dans la Gazette du Sorcier.
Celui-ci, malgré que le journaliste ne soit absolument pas connu, avait fait un bruit tonitruant provoquant une envolée de rumeurs les plus folles sur les principaux intéressés et projetant sous le feu des projecteurs l'auteur du papier. Depuis lors chacune des personnes ayant lu ou entendu parlé de ces quelques lignes y allait de son hypothèse et de son petit commentaire. Cela énervait Albus qui ne pouvait rien faire pour y mettre fin ou même calmer les choses. D'autant plus que depuis d'autres papiers – ou torchons comme il les appelaient – étaient sortis, répétant sans cesse les mêmes informations et tenant en haleine les lecteurs avides de sensations fortes.
Ainsi le journal prenait un malin plaisir à lâcher sans coup férir des rumeurs basées, le plus souvent, sur des sources douteuses dans le seul but de faire augmenter ses ventes. Une stratégie payante car dès que les noms d'Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald apparaissaient sur la première page, ou sur une simple manchette, les acheteurs se jettaient dessus tels des vautours avides de viande fraîche.
Dire que la vie d'Albus était devenue un enfer ne serai pas de trop. Bien au contraire. Cependant là n'était pas son plus gros souci, tout du moins il ne s'agissait pas du principal.
En effet pour la majorité des personnes cette affaire en cachait une autre, bien plus dérangeante : et si le jeune Albus Dumbledore avait usé de ses obscurs talents pour se propulser à la tête des instances judiciaires magiques afin d'y régner en maître ? Une idée particulièrement inquiétante pour la communauté magique, d'autant plus que d'après l'article de la Gazette du Sorcier il entretenait d'étroites relations avec le mage noir Gellert Grindelwald.
Pour Albus c'était bien la pire des choses que l'on puisse dire de lui, malgré la part de vérité qu'elle contenait et dont il admettait l'existence. Néanmoins il ne pouvait tolérer que l'on remette en cause la réelle légitimité de son ascension professionnelle. Après tout s'il était parvenu à ce poste prestigieux c'était bien à force de travail et d'acharnement, et non pas au moyen d'obscur subterfuges. S'il avait choisi le Département de la Justice Magique c'était dans le but de redorer le blason familial et de rendre justice à ses proches qui en ont été les victimes.
Rien de plus, rien de moins.
Pour Perceval qui fut condamné à perpétuité dans l'ignoble prison d'Azkaban pour avoir défendu sa fille Ariana de violents jeunes Moldus. Pour cette dernière qui suite à cela développa une affection qui finit de briser la famille et provoquer la mort de Kendra, leur mère.
Tous étaient des victimes collatérales.
Pourtant Albus savait qu'il ne pouvait utiliser la vérité pour se défendre car le temps était parvenu – dans une certaine mesure – à faire oublier le passif de sa famille. Le remettre sur le devant de la scène ne ferai qu'alimenter le feu des ragots.
Il subissait donc en silence l'outrage des mots, mettant tout en œuvre pour en tirer autant de force que possible, et il devait admettre que cela fonctionnait plutôt bien.
N'en déplaise à se détracteurs.
En effet depuis qu'il avait son entrée au Ministère de la Magie il avait étoffé le système législatif à grand coups de réformes, souvent décisives. Pourtant malgré tout cela il restait, au fond, un désir secret qui ne l'avait jamais quitté. Un désir qui s'était renforcé avec le temps jusqu'à devenir irrépressible. Le pouvoir. Encore et toujours. Pour lui il n'y avait qu'une solution pour l'obtenir et ce serai en devenant Ministre de la Magie. Si il y parvenait il aurait enfin toutes latitudes pour accomplir sa destinée et mettre en marche les actions nécessaires au plus grand bien de la communauté.
Désormais il devait consacrer son énergie à la suite de sa quête, une énergie qu'il irai puiser directement dans le camp ennemi... Sa décision prise, il profita d'une journée de congé pour aller trouver la personne à l'origine de ce marasme médiatique directement dans les locaux de la Gazette du Sorcier.
Gazette du Sorcier, Londres, Angleterre, Jour 8 du mois d'Août 1914
À son passage les gens s'écartaient, affichant sur leurs visages un mélange étrange de crainte, de respect et de surprise. Albus jubilait, savourant ouvertement l'effet qu'il produisait sur ceux qu'il croisait.
Il atteignit enfin d'une grande salle à la porte ouverte où plusieurs dizaines de personnes s'afféraient et s'arrêta dans l'encadrement de la porte, attendant sans mot dire qu'on le remarque et qui ne tarda pas d'arriver.
Monsieur Dumbledore, bonjour. Que puis-je faire pour vous ? Dit une jeune femme à lunettes d'une voix à peine audible en s'approchant de lui.
- Je cherche monsieur Skeeter, répondit-il froidement sans lui accorder un regard.
- Oh ! Oui bien-sûr. Il est là-bas. Je vous en prie. Balbutia-t-elle avant de disparaître aussi vite que possible de son champ de vision.
Albus suivit l'indication que la jeune femme lui avait fournie, avançant d'un pas silencieux jusqu'à atteindre un petit bureau miteux et encombré sans même une porte pour camoufler la misère affichée. L'ombre du sorcier s'allongeât dans l'embrasure, grandissant à mesure qu'il approchait du journaliste, jusqu'à presque faire disparaître toute la lumière qui y était diffusée.
Surprit de la soudaine obscurité, le pigiste releva la tête pour découvrir la raison de ce phénomène et voyant le fonctionnaire un réflexe de peur passa sur son visage, si vite que personne d'autre ne l'aurait remarqué.
- Monsieur Dumbledore. Finit-il par dire après un instant de silence. Que me vaut l'honneur de votre visite ?
- Une question bien imprudente pour un homme dans votre situation...
- Oui, bien-sûr. Pardonnez-moi, c'était stupide. S'empressa de dire Skeeter. Que puis-je faire pour arranger les choses ?
- Rien. Malheureusement pour vous, asséna Albus. Le mal qui a été fait ne peut être réparer. À cause de vous je dois subir cette tempête injustifiée.
- Comment puis-je faire, alors, pour me faire pardonner ?
Même l'âme la plus charitable de ce monde ne saurai vous accorder ce privilège, persifla-t-il.
Le pauvre journaliste ainsi acculé tel une proie dans une voie sans issue par un prédateur, ne savait plus quoi dire pour tenter de se défendre ou de se justifier. Cela valait sans doute mieux car la moindre parole pouvait le conduire à subir toute la fureur que son interlocuteur contenait mais qu'il percevait malgré tout.
Sage décision.
Albus ne se laissa pas abuser par cette apparence de soumission que montrait sa victime. Il savait pertinemment que ce rat de gratte-papier ne regrettait pas le moins du monde d'avoir exposé aux yeux de tous la sombre vérité sur la famille Dumbledore. Lisant dans son esprit, Albus se rendit compte que le journaliste ne regrettait qu'une chose : avoir signé de son nom propre ce qui avait conduit à cette entrevue infernale.
- Voilà ce qu'il va se passer... Finit par dire Albus après un très long silence.
Skeeter sursauta légèrement et se tendit sur sa chaise branlante dans l'attente de la sentence prononcée par son bourreau.
- ... vous arrêterez d'écrire sur mon nom et celui de mon entourage. À chaque fois qu'un sujet, quel qu'il soit, s'en approchera vous ne le traiterez pas...
- Mais ça causera ma ruine ! Intervint vivement le journaliste.
- Comme vous avez causé la mienne, sans parler de la souillure que vous avez répandu sur mon nom. Répliqua Albus d'un ton sans appel. Et ne m'interrompez plus.
Le journaliste, effrayé, se ramassa sur lui-même, tentant sans doute de disparaître.
- Si vous osez tenter de passer outre, par n'importe quel moyen, vous le regretterez amèrement ...
Sur ces mots, l'aîné des Dumbledore se retourna et partit, dissipant en même temps l'ombre qu'il avait installé et laissant sa victime prendre la mesure de ses paroles. Sa stratégie avait fonctionné à merveille.
Les jours suivants il vérifia scrupuleusement dans les pages de la Gazette du Sorcier si le gratte-papier respectait bien leur accord imposé, mais il n'y avait rien, pas même une ligne de ce qui pouvait être signé d'un pseudonyme ou d'un collègue ayant récupéré l'affaire juteuse. L'homme, contre toute attente, avait respecté les directives. Désormais il fallait seulement patienter le temps que la population, et les autres feuilles de choux, se désintéresse du sujet et qu'Albus puisse enfin retrouver la quiétude de sa simple vie londonienne.
Heureusement celle-ci ne fut pas longue à venir, ou plutôt moins que ce qu'il aurait crût.
En effet, au bout de seulement quelques dizaines jours, la majorité des gens n'accordaient plus vraiment d'intérêts à ces commérages car un autre sujet, bien plus inquiétant, accaparait l'esprit de tous.
La guerre.
La guerre en Europe avait recommencé depuis plusieurs semaines et s'annonçait plus destructrice et meurtrière que la précédente. Une guerre déclenchée par l'action d'un seul homme jusqu'alors inconnu de tous. Un Serbe qui, par conviction politique et idéologique, assassinat l'archi-duc François-Ferdinand et sa femme dans la ville de Sarajevo le 28 juin 1914. L'homicide de ce seigneur, héritier de la couronne austro-hongroise, conduisit l'empereur d'Autriche François Joseph Ier à attaquer la nation du terroriste. Voyant cela le tsar de Russie, Nicolas II, soutenu par la France, apporta son soutien au pays assaillit tandis que l'Allemagne se rapprochait de l'empire.