Victoire déboucha sur la voie 93/4 envahie par la fumée de la locomotive, et là, comprit à quel point la situation était irréversible. Elle allait devoir dire au revoir à sa famille pour de bon. Oh, bien sûr elle reviendrait pour les vacances mais entretemps... ils prendraient un autre rythme, palliant son absence. La jeune sorcière avait vraiment hâte de partir pour Poudlard, on lui en avait parlé toute sa vie, elle pourrait enfin y être pleinement elle-même au milieu d'autres sorciers comme elle ! Mais, ... cela voulait dire laisser derrière elle le quotidien qu'elle entretenait avec sa famille : leurs plaisanteries à table, les câlins de Louis de 6 ans son cadet, la proximité de ses parents, et... par-dessus toutes les confidences qu'elle échangeait avec Dominique. En effet, les deux sœurs n'avaient que 14 mois d'écart, ce qui leur avait permis d'établir un lien d'amitié très fort : ne pouvant pas confier leur nature de sorcière aux moldus avec lesquels elles partageaient leur école, chacune des jeunes filles était devenue la gardienne des secrets de l'autre. Le train siffla pour prévenir les derniers retardataires qu'il serait bon de se dépêcher. Victoire étreignit sa mère longuement avant de faire de même avec son petit frère qui ne cessait de gémir :
- Veux pas toi partir ! S'exclama-t-il tandis que de grosses larmes commençaient à poindre au coin de ses yeux.
Curieusement, Louis était celui de la fratrie qui avait le plus hérité du côté vélane de leur mère et quand il fixa Victoire avec ses grands yeux chocolat suppliant, elle sentit le charme se développer malgré lui. Cependant, possédant elle aussi ce charme, elle y résista sans peine. Mais même sans magie, les yeux de son frère étaient plus que persuasifs.
- Je sais mon cœur, lui répondit-elle en essuyant les prémisses du déluge, mais c'est comme ça. Et un jour toi aussi tu iras à Poudlard et tu verras, je suis sûre que c'est génial, je vais y apprendre un tas de trucs sur la magie.
Les échanges au sein de la famille se faisaient en français. En effet, afin que ses enfants soient bilingues, et qu'elle puisse continuer à parler se langue natale, Fleur l'avait imposé à la maison. Bill avait fini par s'y faire, et, même s'il commettait encore parfois des fautes, il s'en sortait admirablement. Après avoir rassuré le petit garçon qui tentait à présent de retenir ses larmes pour faire le grand, Victoire se tourna vers sa sœur. Dominique, se jeta dans ses bras, noyant ses yeux dans une masse de cheveux blonds argentés comme les siens et exigea d'elle qu'elle lui promette de lui écrire au moins une fois par semaine, à défaut de deux et de surtout, toujours tout lui dire de sa nouvelle vie afin qu'elle ait l'impression d'y être avec elle. Victoire promit. Sa mère l'étreignit à son tour très fort en lui souhaitant bonne chance. Ce fut à ce moment que son père revint vers eux :
- C'est bon, la valise est dans le train, déclara-t-il en prenant son aînée dans ses bras, courage pour la suite, tu vas voir, c'est génial, tu vas adorer, lui jura-t-il en la regardant droit dans les yeux.
La jeune fille acquiesça en silence avant de monter dans le train depuis lequel elle adressa un dernier signe de main à sa famille restée à quais. Sa mère tenait Louis de sa main gauche tout en agitant l'autre, le petit garçon, lui fermait et ouvrait son autre main bien levée au-dessus de sa tête, en signe d'au revoir. Dominique, quant à elle était appuyée contre son père et tous deux lui faisaient de grands signes. La dernière image que Victoire emporta du quai fut le clin d'œil de son père.
***
La grande salle s'ouvrait à présent devant elle. La jeune fille n'avait jamais rien vu d'aussi magique. Bien sûr ses parents exerçaient souvent à la maison et aux réunions de familles, ses grands-parents, oncles et tantes s'en donnaient à cœur joie, mais jamais dans de tel proportion. On avait beau lui avoir maintes fois parlé du plafond enchanté, elle n'en resta pas moins bouche bée. Toute l'appréhension qui la rongeait depuis l'été s'envola : elle sentit qu'elle serait ici chez elle. Elle remonta l'allée en silence en jetant des coups d'œil amusés aux né-moldus qui contemplaient la salle avec un regard plus qu'émerveillé.
Le professeur McGallor, qui guidait leur petit groupe, s'arrêta devant un simple tabouret sur lequel était posé le fameux choixpeau. Victoire frissonna, toute sa famille, du moins paternelle, était passée par Gryffondor et si son père lui avait dit que la maison où elle serait reçue importait peu, elle ne pouvait s'empêcher de se ronger les sangs en s'imaginant la tête qu'ils feraient tous si elle était admise à Serpentard. Les noms se mirent alors à défiler tandis que la voix du professeur McGallor retentissait dans la grande salle : Jane Biwell... Jack Davis... Judy Walsh, Victoire Weasley. La jeune sorcière s'avança jusqu'au tabouret, s'assit, et retient son souffle dès qu'on lui posa le choixpeau sur la tête. A l'annonce de son nom la plupart des bavardages s'étaient tus, et la grande majorité des élèves la fixèrent avec curiosité. Bien qu'ayant grandi dans le monde moldu, l'adolescente avait suffisamment été en contact avec celui des sorciers pour être habituée à devenir le centre de l'attention chaque fois que son nom était évoqué : elle ne pouvait pas le donner dans un magasin du chemin de Traverse sans que toutes les personnes présentes à portée d'oreille se mettent à la dévisager.
Heureusement cette fois-ci son supplice fut de courte durée, après quelques infimes secondes de réflexion le choixpeau s'écria : « SERDAIGLE ! » Victoire se leva alors et rejoint la table de sa maison sous les applaudissements de celle-ci. Ses sentiments étaient mitigés : oui, elle aurait adoré entrer à Gryffondor pour appartenir pleinement à sa famille mais avec son esprit aiguisé et sa forte curiosité les siens avaient toujours plus ou moins avancé qu'elle serait acceptée à Serdaigle.
Tandis qu'elle faisait le point sur son ressenti en fixant la table, un léger coup de coude lui fit lever les yeux vers sa voisine. Celle-ci lui indiqua d'un signe de tête la table des Poufsouffles. Elle remarqua alors un jeune homme aux cheveux turquoise qui faisait de grands signes pour attirer son attention : Teddy Lupin. Victoire le connaissait pour l'avoir croisé aux fêtes de Noël qui se déroulait au Terrier, il y venait avec sa grand-mère : la famille Weasley n'avait jamais rechigné à accueillir de nouveaux membres et avait tout naturellement adopté le filleul de Harry et la femme qui l'élevait. Le fringant deuxième année lui fit un grand sourire puis lui indiqua la table des Gryffondors avant de se monter lui puis la table des Poufsouffle et enfin le choixpeau en faisant une grimace. Victoire comprit qu'il cherchait à lui dire qu'il avait partagé sa déception. Cependant il conclut en se désignant lui, la table de sa maison et en levant ses deux pouces en l'air avant de l'indiquer elle et sa table en lui adressant un clin d'œil. La jeune fille lui sourit alors et lui communiqua un léger signe de tête pour le remercier. Il lui sourit à son tour et rompit le contact en se tournant vers son voisin.
- Tu le connais ? la voix de sa propre voisine la ramena à sa table. Métisse à la peau mate et aux longs cheveux noirs et lisses, elle la fixait de ses grands yeux verts légèrement en amande.
- Oui, c'est un ami de ma famille.
- Ah... donc tu savais que cet endroit existait, dit-elle en parcourant la salle du regard.
- Bien sûr qu'elle le savait c'est une Weasley ! leur voisine d'en face avait visiblement envie de se joindre à la discussion.
- Et ? demanda la première
- Ma famille est célèbre dans le monde des sorciers à cause du rôle qu'elle a joué dans la guerre qui a eu lieu il y a 12 ans.
- Ah oui, la fameuse guerre... et donc Weasley t'as un prénom ou toi et ta famille vous ne formez qu'une seule et même entité ? Lui demanda-t-elle avec humour.
- Je m'appelle Victoire, se présenta-t-elle avec un sourire.
Elle était heureuse de voir la manière dont sa voisine prenait les choses : la façon qu'elle avait eu de lui demander son prénom indiquait clairement que son nom de famille lui importait peu. Victoire, n'avait jusqu'à présent certes pas beaucoup expérimenté la célébrité mais elle avait retenu une chose de son exposition ponctuelle : elle détestait ça. Cette célébrité familiale parmi les sorciers était une des choses qui lui avait fait redouter son entrée à Poudlard. L'autre était son sang de Vélane ; en effet, à cause de lui elle dégageait une sorte d'aura, moins forte que celle de sa mère certes, mais qui avait tout de même tendance à provoquer deux sortes de réaction chez les filles : le rejet de ce magnétisme qui pourrait les éclipser ou l'adoration de ce même magnétisme qu'elles voudraient obtenir. Mais sa voisine, elle, ne semblait pencher ni pour l'un ni pour l'autre, ce qui la rassura.
- Et toi ? lui demanda-t-elle.
- Helen Jones.
- Moi c'est Judy O'connor. Les informa leur empressée voisine d'en face. Dis-moi, le mec au cheveux turquoises qui te faisait des signes c'était bien Teddy Lupin ?
- Effectivement, lui répondit Victoire sur ses gardes.
- D'accord merci, répondit-elle avant de se plonger dans la contemplation de la salle comme si elle chercher à deviner l'identité de chaque personne présente.
La directrice McGonagall se leva alors et énonça son discours de bienvenue. Elle présenta ensuite chaque membre du corps enseignant. Visiblement le professeur McGallor était le nouveau professeur de métamorphose et directeur de la maison Gryffondor.
***
- Mais comment veut-elle qu'on retienne tout ça ?!
Helen et Victoire échangèrent un sourire : Judy et son expansivité faisaient désormais partie de leur quotidien. Ses grands gestes catastrophés faisaient valser ses boucles auburns tandis que son froncement de nez faisait danser des tâches de rousseurs qui n'auraient pas pâli d'une comparaison avec celles des cousins de Victoire. Si la jeune fille avait d'abord eu peur de la curiosité de cette dernière et de sa promptitude à propos de sa propre famille, elle savait à présent que Judy aimait juste savoir et montrer qu'elle savait, mais elle ne le faisait pas de manière orgueilleuse. Helen, elle, était plutôt du genre directe et taciturne : elle parlait beaucoup moins que Judy mais quand elle ouvrait la bouche l'ironie et le sarcasme étaient généralement les premiers à sortir, cependant ils étaient tellement empreints d'humour que ses interlocuteurs ne se vexaient que très rarement. Toutes trois partageaient le même dortoir et étaient actuellement en train de sortir du cours de potions et se rendaient à celui de botanique. Le professeur, Mme Davis, leur avait bourré la tête avec toute un tas de plantes à retenir ainsi que leurs différentes vertus et exigeait qu'ils en retiennent plus du double pour la semaine suivante.
- Et encore ! Nous nous sommes des Serdaigles ! Les érudits ! Pense un peu aux élèves des autres maisons ! Fanfaronna William Stewart en arrivant à leur hauteur.
- Les pauvres.... Eux, ils n'ont aucune chance ! Plaisanta Michael Lee en arrivant derrière son compagnon de dortoir.
- Va savoir, ils ont peut-être ouvert les manuels avant la rentrée eux ! Les rembarra Helen.
- Pour se gâcher la surprise de la rentrée et s'ennuyer en cours ? Où est l'utilité ? s'exclama William avec une grimace.
Le petit groupe éclata de rire tout en atteignant la classe du cours suivant. Du fait qu'elles partageaient le même dortoir, les trois jeunes filles ne s'étaient plus séparées depuis leur rencontre lors de la rentrée, et quelques jours plus tard elles s'étaient toutes trois installées dans leur salle commune pour étudier. Or il s'était trouvé que la seule table où il restait trois places était également occupée par William et Michael. C'est ainsi qu'ils avaient fait connaissance. Les deux garçons faisaient approximativement la même taille mais le premier était châtain clair et plutôt du genre turbulent et fanfaron, tandis que le deuxième était brun, discret et calme. Victoire passait à présent ses journées avec eux quatre et se sentait parfaitement heureuse. Ce sentiment se ressentait dans les lettres qu'elle envoyait à sa famille et elle avait bien sentie dans les réponses de Dominique qu'il lui hâtait de connaître la même félicité. Indubitablement le départ de sa sœur lui pesait dans ce monde où elle ne pouvait être complètement elle-même.
- 10 points pour Serdaigle ! s'exclama le professeur McGallor face au sortilège parfaitement réalisé par Victoire qui au lieu de son encrier vide tenait désormais dans les mains un magnifique rouge-gorge.
La jeune fille se tourna alors tout sourire vers Judy qui elle ne savait visiblement pas comment s'y prendre correctement :
- Attends je vais te montrer, finit-elle par répondre en riant à un des regards désespérés de sa voisine.
- Zut ! s'écria soudain Will derrière elles, sursautant elles se retournèrent : au lieu de devenir pleinement oiseau, l'encrier du jeune Serdaigle s'était seulement vu pourvu d'ailes et tentait à présent de s'envoler en courant sur le bureau ; seulement les petites ailes destinées à porter un léger petit oiseau ne parvenaient pas à hisser le lourd encrier. A côté de lui, Helen se mordait les lèvres pour ne pas rire.
- Réparifagex ! lança-t-elle finalement au pauvre encrier qui perdit ses ailes avant d'ensorceler le sien qui, sans se faire prier, devint dans la minute une mésange charbonnière : tu vois Will, ça peut servir d'ouvrir des livres quelques fois ! se moqua-t-elle. Le jeune garçon lui tira rapidement la langue avant d'exécuter lui aussi parfaitement la métamorphose :
- J'ai simplement été déconcentré, déclara-t-il avec détachement.
- C'est ça... répondit Judy en roulant des yeux.
- Je te signale que toi non plus tu n'en es pas à ton premier essai et je ne vois toujours pas d'oiseau, lui rétorqua-t-il.
- Je voulais éviter que tu te sentes seul, lui dit-elle en haussant négligemment les épaules.
- Très bien : alors vas-y ! la mit-il au défi.
Judy se tourna de concert avec Victoire vers leur bureau. Son amie lui montra comment exécuter le geste discrètement. La jeune Serdaigle se tourna alors vers son encrier et lança les quelques mots et... à son grand soulagement, celui-ci se changea également en mésange. Elle se tourna alors tout sourire vers William qui lui répondit par une grimace.
***
- Fou en E8 ! ordonna Victoire à l'échiquier.
Cela faisait à présent deux jours qu'elle était rentrée pour les vacances de Noël. Elle avait retrouvé la chaumière aux coquillages, sa maison, comme si elle ne l'avait jamais quittée, dès qu'elle était revenue la famille avait repris ses habitudes. A présent elle disputait une partie d'échec avec Dominique sous le regard intrigué de Louis. Perché sur les genoux de son aînée qu'il ne quittait quasiment plus depuis son retour, il fermait les yeux chaque fois qu'une pièce était explosée par une autre. Soudain la voix de leur mère retentit depuis le rez-de-chaussée :
- Les enfants ! On se prépare, il faut que l'on parte dans une heure si on veut être à l'heure !
Une heure plus tard toute la famille avait revêtu ses habits de fête et se tenait devant la cheminée. Victoire fut la première à arriver au Terrier, suivie de près par sa sœur, sa mère et enfin son père qui tenait son frère. Il régnait déjà dans la demeure familiale une ambiance chaleureuse et une forte odeur de gâteau. Une grande partie de la famille était déjà réunie, remplissant le Terrier de bruits de toutes sortes. Un petit garçon aux yeux verts arriva à leur rencontre un morceau de saucisson à la main. En se penchant pour saluer son cousin, Victoire manqua de se faire renverser par une tornade. Son cousin James passa en courant à côté d'elle suivi de prêt par Fred et Lucy. Tout trois âgés de 7 ans, ils semblaient encore tramer un mauvais coup. Les regardant disparaître dans les étages, elle ne vit pas sa grand-mère arriver.
- Victoire ! Ma chérie ! lui dit-elle en lui pinçant les joues comme quand elle avait 4 ans.
- Bonjour grand-maman, lui répondit-elle en l'étreignant.
Molly la serra un moment avant de passer au reste de la famille. Attiré par les cris de la matriarche, grand-père Arthur, tante Ginny, tante Audrey, oncle Percy, oncle Charlie et oncle George arrivèrent à la suite. Oncle Harry finit lui aussi par sortir de la cuisine tenant la petite Lily de 3 ans qui ne semblait pas vouloir lâcher son père. Après de rapides embrassades, Ginny se posta en bas de l'escalier :
- James ! Viens dire bonjour ! cria-t-elle en direction de l'étage.
Mais au lieu de voir la tête brune de l'aîné des Potter poindre en haut de l'escalier, ce fut celle de leur cousine Molly qui apparut.
- Dominique ?! s'écria-t-elle avant de dévaler les escalier quatre à quatre.
A la vue des boucles rousses de sa cousine du même âge qu'elle, le sourire de la sœur de Victoire s'élargie. Mais tante Ginny ne se laissa pas avoir par la diversion :
- James ! Descends tout de suite dire bonjour ou je monte !
Devant une menace d'une telle puissance le fils de l'élu ne put qu'obtempérer.
- Fred, c'est pareil pour toi ! s'écria George à son tour faisant apparaitre deux têtes rousses ; Lucy avait visiblement compris que son tour serait le suivant.
C'est ce moment que choisirent les Granger-Weasley pour franchir la porte :
- Salut tout le monde ! s'exclama oncle Ron en passant le seuil, accompagné de sa fille. Je suppose que nous sommes les derniers ?
- Pas tout à fait, l'informa George, Angie et Roxane ne devraient plus tarder.
- Il manque aussi Andromeda et Teddy, ajouta Harry.
- Ne l'encouragez pas ! s'exclama tante Hermione qui arrivait à son tour et tenant Hugo par la main, sinon la prochaine fois il va encore moins se dépêcher !
Devant l'air outré de son oncle Victoire sourit. Elle salua rapidement les nouveaux venus avant de suivre sa sœur et sa cousine dans les étages.
La suite du repas se fit sans encombre. Une fois tout le monde arrivé, ils s'étaient tous mis à table. Pour que tout le monde puisse s'assoir grand-mère Molly avait dressé deux tables : celle des adultes et celle des enfants. Trop heureux de retrouver leur grand frère adoptif les trois enfants Potter avaient eu du mal à laisser Teddy s'asseoir. Lily n'avait accepté de lâcher son père qu'une fois que l'adolescent fut arrivé. Ou plutôt... elle avait sauté des bras de son père dès que le jeune Poufsouffle avait franchi la porte sans un regard en arrière. Après d'âpres négociations, Albus avait préféré prendre place en face de Rose et Teddy avait pu s'attabler entre Lily et James tandis que Lucy et Fred s'asseyaient respectivement en face de leur ami et de l'adolescent aux cheveux turquoises. Hugo réussit à grimper sur sa chaise à côté de Fred, aidé de sa sœur qui s'installa près de lui. Louis prit place face à Roxane, tous deux âgés de 4 ans et les trois grandes cousines prirent le bout de table. Molly et Dominique, faisant leur rentrée l'année suivante ne cessait de questionner Victoire qui répondait en riant, ravie de pouvoir parler de ses amis.
Sitôt le repas finit, James, Lucy et Fred sautèrent de table pour se ruer vers le jardin en empoignant des balais :
- Hop, hop, hop.... Vous allez où comme ça ? leur demanda oncle George. Assis en bout de table, près de la porte il avait tendu le bras pour les empêcher de sortir.
- Teddy a dit qu'il allait nous montrer de nouvelles techniques ! lui expliqua son fils ravi.
- C'est le goal de l'équipe de Poufsouffle ! s'écria à son tour James
- Moi aussi je veux venir ! s'exclama Rose en descendant de sa chaise, imitée par Albus.
Molly se tourna vers ses deux cousines :
- Ça vous dit ?
Dominique haussa les épaules tandis que Victoire acquiesçait. Les voyant rejoindre le mouvement Harry s'adressa à elles :
- Ça vous ennuierait d'aider Teddy à les tenir à l'œil ?
- Non, pas de soucis, lui répondit l'aînée dans un sourire.
C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous à voler sous le ciel neigeux de décembre. Louis et Roxane s'étant joint à eux, ils étaient néanmoins obligés de voler bas et doucement. Le trio intrépide avait pesté mais avait vite rendu les armes devant le regard de leur idole.