Le Renard Bleu. Il était entré dans ce pub totalement au hasard. Il avait l'impression d'être suivi. Était-ce eux ? Ces satanés Mangemorts l'avaient-il suivi jusque dans ce village moldu perdu au fin fond du Yorkshire ? Il s'assit à une table et jeta de petits coups d’œil autour de lui en se cachant derrière un menu.
- Vous avez choisi ?
Il sursauta presque lorsque la serveuse lui adressa la parole.
- Euh... Oui... Bien sûr ! Je vais prendre un... « Irish coffee ».
Il avait choisit absolument au hasard. Il ne connaissait pas la moitié de ces boissons.
- À 10 heures du mat' ? Votre journée commence mal on dirait...
- Oui... On peut dire ça.
La jeune femme partit. Il retourna rapidement à ses observations. L'établissement était vide et il y avait peu de passants. Il se détendit un peu. Il passa l'heure suivante à siroter son Irish coffee – qui était effectivement beaucoup trop fort pour un début de journée – en rêvassant. Le pub était modeste mais chaleureux. La jeune femme semblait s'en occuper seule. Il ne connaissait pas grand chose au monde moldu mais il constata avec plaisir que celui-ci contenait des endroits charmants de ce type.
Un grand fracas le sortit brusquement de ses rêveries. La porte s'était ouverte à la volée et un Mangemort débarqua dans le pub.
- Tu es là, Larch ! Ça fait un moment que je te cours après ! Mais là, tu ne m'échapperas pas.
Larch fit une grimace et sortit sa baguette, mais le Mangemort la lui fit sauter des mains avant qu'il n'ait pu s'en servir. « Ça y est. C'est la fin » pensa-t-il alors que l'homme encapuchonné s'avançait en pointant sa baguette vers lui. Il s'arrêta de respirer. Il s'apprêtait à fermer les yeux lorsqu'il aperçut la serveuse s'avancer dans le dos du Mangemort.
- PAS DE VIOLENCES DANS MON ÉTABLISSEMENT !
BLAM. Elle abattit une énorme batte en bois sur le crâne de celui-ci qui s'effondra sur le coup.
Larch éclata de rire devant l'absurdité de la scène.
- Ma chère, vous venez de me sauver la vie, affirma-t-il entre deux hoquets.
- Vous sauver la vie ? N'abusez pas non plus. Il vous menaçait avec un bout de bois.
Après avoir observé l'homme étendu par terre, elle ajouta :
- Et puis c'est qui ce clown ? Un usurier ? Qu'est-ce qu'il fout habillé comme ça ? Ils font du cosplay les mafieux maintenant ?
- Euh... oui apparemment, répondit le sorcier au hasard.
- Qu'est-ce qu'il vous voulait ?
- Ma mort probablement.
- Ah, mais vous êtes sérieux en fait ! Pourquoi... Non mais qu'est-ce que vous avez tous avec les brindilles ? demanda-t-elle abasourdie en le voyant ramasser sa baguette.
- Ils me traquent à cause de mon sang, expliqua-t-il en ignorant la remarque.
- Votre sang ?
- Mes ancêtres, si vous préférez.
- Aaaaah... C'est des racistes en gros ! Des néo-nazis en cosplay, non mais on aura tout vu... Bon. Ne bougez pas, je vais appeler les flics.
Elle se rendit dans une salle à l'arrière de l'établissement. Larch en profita pour transplaner avec le Mangemort inconscient jusqu'au milieu d'une quelconque forêt. Il le laissa sur place et revint au pub ni vu ni connu.
- Bah ! Où est-ce qu'il est passé ? s'étonna-t-elle.
- Il est parti. Je n'ai rien pu faire.
- Bon, bah j'ai plus qu'à rappeler les flics, dit-elle en levant les yeux au ciel. Si je les dérange encore pour rien, ils vont gueuler. Au moins vous n'avez rien.