La Famille
Drabble 2 : L'Autorité
Vingtième jour de décembre, an mil neuf cent cinquante-neuf.
Walburga, reine Autorité, regarde Sirius, Chiot Liberté, dans le berceau.
L'enfant pleure peu ; il pleurniche beaucoup après sa mère. Il n'est pas malheureux, il n'a pas faim. Mais il veut son attention, et c'est un caprice. La mère dit que c'est un caprice, une bêtise. La mère le laisse pleurer, un peu, puis elle vient. Elle reste, un peu, peste, aussi, et l'enlace, enfin. Mais la mère repousse ensuite, s'épuise inutilement à ignorer.
Car Autorité doit se faire sourde à la bêtise, intransigeante.
Drabble 3 : Le Chasseur
Dix-septième jour de janvier, an mil neuf cent soixante.
Orion, noble Chasseur, regarde aussi Sirius, Chiot Liberté, qui pleure.
L'enfant pleurniche selon la mère ; il ne pleure pas. Le père n'est pas d'accord, il est attentif. L'enfant est petit ; il est protégé par son père. Mais le père est Chasseur, ni dresseur, ni tendre maître. Il sait bien chasser la mère dans la chambre conjugale. Il sait porter l'argent, l'honneur et l'idéologie. Il ne veille pas sur les fils, il les surveille.
Alors, pour faire taire la mère, vient un autre fils.
Drabble 4 : Le Petit Roi
Dix-neuvième jour d'octobre, an mil neuf cent soixante.
Regulus, fidèle Petit Roi, préfère, lui, être toujours en avance. Pour la première avance, il arrive deux mois trop tôt. Pendant deux mois, il fait craindre un désastre aux parents. Chaque étoile est précieuse dans la Nuit Noire du monde. Aucun astre ne doit mourir, éclater et se pulvériser avant. Avant la victoire, avant l'honneur et avant le pouvoir. Regulus tient bon, il est choyé par la mère Autorité. Il réconcilie même Autorité avec cette maternité venue trop tard.
Mais, si Regulus est roi, il n'est pas aîné.