— Bon, changement de programme annonça Peters, le responsable de formation, habituellement, c'est Grey qui vous enseigne l'occlumentie, mais il est parti en mission spéciale pour 6 mois. Malfoy n'est pas aussi bon pédagogue que lui, mais c'est le meilleur legilimen du service et il a accepté de changer ses plans pour vous former.
—Hum, commença Albus en levant la main. Mr Malfoy et moi nous connaissons, je n'ai pas vraiment envie qu'il aille fouiller dans ma tête.
— Tu as des secrets inavouables Potter ?
— Ce n'est pas ma vie privée que je cherche à protéger. Je vis avec le fils de Mr Malfoy, dit Albus en prenant soin de ne pas prononcer ni le mot coloc ni petit ami, et il y a surement des choses qu'il ne voudrait pas que son père sache.
— Je pense que Malfoy peut gérer le fait de voir son fils ayant trop bu à une soirée. Et ça vous donnera une motivation supplémentaire pour le repousser.
— Mais… tenta le jeune Potter.
— Potter, si vous ne voulez pas assister à ce cours, libre à vous, mais il y a un examen qui est obligatoire pour passer en 3e année d'apprentissage. Faites ce que bon vous semble, mais ne nous importunez plus, le cours va commencer.
Le cours commença et Albus se creusa la tête, pouvait-il trouver un autre professeur ? Grey ne reviendrait pas avant l'examen final. Il ne connaissait personne d'autre capable de lui apprendre l'occlumentie. Et trouver un professeur particulier lui coûterait très cher.
— Potter, c'est à vous dit Peters
N'ayant pas le choix, Albus alla s'installer sur la chaise devant Drago.
— Es-tu prêt ? demanda ce dernier.
— Non, mais allons-y.
— Legilimens !
Drago passa en revu quelques souvenirs d'enfance puis :
— C'était le dernier carton dit Scorpius, il nous reste plus qu'une chose pour que cet appartement devienne notre chez nous.
— Quoi donc ? répondit Albus.
— Le baptiser dit-il avec un sourire charmeur tout en agrippant Albus par la ceinture, il l'embrassa fougueusement et commença à en défaire la boucle puis passa sa main dans le boxer.
Albus réussit à repousser ce souvenir, mais un autre apparu.
Albus et Scorpius étaient en dernière année à Poudlard, tous les deux sur un canapé dans leur salle commune.
— Ça va Albus ? Tu as l'air pensif.
– Oui, oui, c'est juste que je repense à ce qu'a dit Madison tout à l'heure.
— Laisse la parler, on s'en fiche que tu ne sois encore sorti avec personne, ça viendra. Et puis entre toi et moi, il vaut mieux être puceau que d'avoir une réputation comme la sienne.
— Et toi Scorpius, depuis Alice en cinquième année, tu n'es sorti avec personne.
— Il y a bien quelqu'un, mais je suis sûre que cette personne ne pense pas à moi comme ça.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Si tu n'essayes pas, tu ne sauras jamais, et puis même si tu te prends un râteau au moins tu pourras passer à autre chose.
— Et si cela brisait notre amitié ?
— C'est un risque à prendre, je suppose.
Scorpius, le cœur battant la chamade, s'approcha du visage de son ami, posa une main sur la joue du brun, et le regarda droit dans les yeux, n'y trouvant aucune trace de rejet, il ferma l'espace entre leurs deux visages. Il fut soulagé quand Albus lui rendit son baiser, il poussa l'audace jusqu'à mettre la main dans ces cheveux.
— Je suis soulagé, je n'étais pas sûr que tu parlais de moi.
— Et moi je pensais être évident.
La scène changea, le jeune couple était à la mer entrain de pique-niquer et dans les bras l'un de l'autre.
Puis, une autre scène.
Albus et Scorpius étaient en train de diner dans leur salon.
— J'ai croisé ton père au bureau aujourd'hui. Il a encore essayé de pêcher des infos via mon intermédiaire, il veut savoir si tu as une petite amie. Il a l'intention d'inviter la famille Baker ce samedi soir, il veut te présenter leur fille…
—Oh. fût tout ce que pu répondre le blond.
— Scorpius, combien de temps cela va encore durer ? Pour combien de temps, je dois endosser le rôle du meilleur ami slash coloc de son fils ?
— Nos amis savent, ma famille sait, nos camarades d'école savaient. Et s'il l'apprenait par quelqu'un d'autre ? Ou alors s'il se pointe à l'improviste et se rend compte que notre appartement ne comporte qu'une seule chambre ? Tu ne crois pas qu'il mérite de l'apprendre par toi ?
— Ton coming out a surpris tes parents, mais au moins tu n'es jamais sorti avec des filles. Ça va être un grand choc pour lui.
— Je ne sais pas Scorp', mais on a emménagé ensemble dès notre sortie de Poudlard, je ne pensais pas qu'un an et demi après, tu ne lui aurais toujours pas dit.
— Ce n'est pas facile, répliqua le blond.
— Je sais bien.
— Non tu ne sais pas ! Tu as grandi avec une famille ultra tolérante. Mon père n'est pas comme mes grands-parents, mais l'homosexualité n'est certainement pas quelque chose qu'il va accepter facilement, ok ? Et puis, que suis-je supposé lui dire ? Salut papa, je suis gay et fou amoureux d'Albus Potter. Il a déjà eu du mal se faire à notre amitié avec le passif de nos pères, comment veux-tu qu'il prenne bien le fait que son unique fils soit gay, et qu'il ne sera probablement jamais grand-père et encore moins de petits enfants au sang pur ? Depuis la mort de ma mère, il est la seule famille qu'il me reste, je ne veux pas prendre le risque qu'il me renie !
La séance s'arrêta, Albus était sûr que ce n'était pas de son fait, Malfoy avait dû se retirer de son cerveau.
Malfoy avait les yeux fermés, comme s'il ne voulait pas admettre ce qu'il avait vu.
— Je suis désolé, Mr Malfoy, je ne voulais pas que vous l'appreniez comme ça.
— Suis-je un si mauvais père ? dit-il d'une voix tremblante. Que mon fils ne veuille pas me dire qu'il est heureux ? Par ce que c'est ce que j'ai vu dans ta tête Albus, je ne l'ai jamais vu aussi heureux, il n'est pas comme ça quand il est avec moi, il a l'air si libre quand vous êtes à deux.
— Je… commença Albus.
— Le cours est terminé dit Drago et sorti de la pièce.
— Qu'est ce qui s'est passé ? demanda Peters.
Albus soupira.
— Il vient d'apprendre que je suis en couple avec son fils depuis plus de trois ans.
— Ah ! Je comprends mieux votre réticence de tout à l'heure. Je m'excuse Potter, on va te trouver un autre enseignant, on ne voudrait pas que ton beau-père tombe sur son fils s'envoyant en l'air.
Albus grimaça à cette pensée mais hocha la tête, reconnaissant.