Sa tête claqua contre le mur en pierre du château.
Les élèves autour de Lily Luna Potter se retournèrent, d’abord surpris, puis pris de panique. Du sang coulait le long de son visage, se mêlant à ses boucles rousses. La professeure McGonagall arriva, en alerte, donnant des instructions. Un élève partit chercher l’infirmière Mrs Pomfresh sur ordre de l’adulte. Les élèves ne comprenaient pas, ils essayaient de savoir ce qui se passait en regardant par les portes et en sortant des salles de cours. Lily perdait de plus en plus de sang. McGonagall envoya un Patronus à St Mangouste. L’infirmière arriva, baguette à la main. Lily ne respirait plus. L’infirmière lui lança plusieurs sortilèges de réanimation. Un, deux, trois. Les guérisseurs débarquèrent et emmenèrent Lily en urgence à l’hôpital. La nouvelle de son accident se répandit très vite au sein de l’établissement. Tous se regardaient, certains disaient s’inquiéter pour elle, d’autres affirmaient avoir assisté à tout le déroulé, les autres écoutaient et commentaient tranquillement, comme si rien de grave ne s’était produit.
Hugo Granger-Weasley s’en voulait. Il l’avait poussé sans faire exprès pour récupérer le souafle que lui envoyait James. S’il l’avait simplement laissé rebondir, Lily serait certainement en classe, avec eux, et ils auraient fait leur cours d’histoire de la magie comme tous les lundis. Mais il avait fallu que James lui envoie ce putain de souafle. Et que lui, idiot comme il est, essaie de le rattraper sans penser aux conséquences, comme d’habitude.
James Sirius Potter-Weasley ne s’en voulait pas, ce n’était pas de sa faute. Pourquoi n’avait-il tout simplement pas laissé le souafle là ou il devait être ? Parce qu’il avait prévu de faire un Quidditch avec Hugo, Albus, Scorpius et Louis. Pourquoi l’avait-il lancé à Hugo ? Pour jouer, il ne savait pas que Lily serait bousculée par son ami. Lui non plus ne devait pas le savoir. Ils ne pouvaient pas prévoir toutes les conséquences de leurs actes. Rien ne justifiait que ça finirait comme ça. On dit que le hasard fait bien les choses. Pas là.
Albus Severus Potter-Weasley ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était passé. Il n’arrivait pas à concevoir que Lily est pu tomber. Qu’elle soit maintenant aux urgences, peut-être morte. L’idée était inconcevable. Lily était une femme forte. Elle ne pouvait pas succomber après une petite chute. Avec qui discuterait-il à table si elle n’était pas là ? Quelle vie de merde, il aurait dû se tuer la dernière fois.
Louis Weasley-Delacour avait littéralement détruit le souafle. S’il ne pouvait accusé aucun de ses amis, qui n’avaient fait que subir l’action, le souafle était responsable de tout. Pourquoi fallait-il que ce foutu souafle ai été créé ? Pourquoi James n’avait pas amené un vif d’or, comme tous les lundis ? Pourquoi avait-t-il fallu qu’il prenne son souafle de merde ? Il n’allait plus jamais faire de Quidditch de sa vie.
Scorpius Malefoy-Greengrass était indécis. La faute de qui ? Il ne savait pas. Pourquoi ? Il ne savait pas. Que se serait-il passé si James n’avait pas lancé le souaffle ? Il ne savait pas. Peut-être que c’est lui, qui aurait bousculé Lily, finalement. Il savait au moins deux choses: ce n’était la faute d’aucun d’entre eux et Lily devait survivre. Si elle mourrait, les deux seules choses qu’il savait s’envoleraient définitivement.
Rose Granger-Weasley n’en croyait pas ses yeux. C’était tout bonnement impossible. Lily n’était si fragile ! Elle se souvenait avoir entendu des cris de stupeur, une grande panique envahir l’endroit. Elle s’était précipitée vers la porte, curieuse comme elle est, pour voir la cause de tant d’agitation. Elle l’avait regretté. La vue du sang dégoulinant sur le visage de Lily serait à jamais implanté dans son esprit. Dire que les gars étaient impliqués dans l’histoire… Elle se doutait qu’ils n’avaient rien fait envers elle mais elle n’arrivait pas à leur pardonner. C’était trop demander. Il faut d’abord savoir si elle va survivre.
Roxanne Weasley-Johnson pleurait. Elle ne voyait pas Lily autant que Rose mais elles s’étaient toujours bien entendues. Elles avaient pleins de points communs et adoraient écouter des musiques pendant les pauses. Elle n’avait rien vu, mais ce qu’elle avait entendu lui avait bien suffit. Les cris des guérisseurs résonnait encore dans sa tête. Que deviendrait les pauses musique sans elle ?
Dominique Weasley-Delacour regardait dans le vide. Elle aurait pu intervenir. Elle était à côté de Lily au moment où c’est arrivé. Elle avait juste à la rattraper et le tour était joué. Sauf qu’elle n’avait rien fait et que Lily était morte. Elle ne voulait pas se faire de faux espoirs. Elle a bien compris que l’espoir ne fait pas vivre, il tue.
Fred Weasley-Johnson II s’était foutu de sa gueule. En voyant tombé Lily, il avait ri. Et elle était comme morte. Un rire de trop et tout par en vrille. Dire que quelques secondes avant, elle riait, elle aussi. Il savait bien que son rire n’a rien changé à l’accident mais il ne pouvait l’imaginer mourir alors que le dernier souvenir qu’elle aura de lui, c’est son putain de rire. Ou bien, elle ne pense déjà plus.
Victoire Weasley-Delacour regrettait. Elle regrettait de ne pas être restée plus temps avec Lily, ces derniers jours. Elle regrettait de ne pas avoir profité de sa présence. Elle aurait dû savoir que la vie était courte et le monde injuste. Elle aurait dû se douter que ce putain de Dieu, s’Il existe, n’est qu’un salaud entre mille. Ce n’est pas jurer qui la ramènerait. Elle savait Lily morte. Il n’y a pas de justice dans le monde. Si elle survivait, elle en payerait le prix.
Lucy Weasley-Milleycow jurait. Pourquoi avait-elle décidé d’aller dans ces foutus chiottes ? Si elle avait été là, peut-être aurait-elle pu intervenir, empêcher les gars de jouer à côté de Lily, reprendre le souafle pour arrêter le jeu. Elle était préfète, et elle n’avait pas su bien faire son boulot. Pourquoi avait-elle voulu se laver les mains à l’eau chaude ? Qu’est-ce qu’elle en avait à foutre que l’eau soit chaude ou tiédasse ? Pourquoi merde Molly était avec eux ? Elle aurait très bien pu tomber, elle aussi. Comme Lily.
Margot Lesoliviers était sous le choc. Elle venait d’arriver en Angleterre et déjà une des seules personnes qui acceptait de l’aider s’était mortellement blessée. Elle n’avait pas tout compris. Que s’était-il passé précisément ? C’était quoi, cette histoire de souafle ? Quel rapport avec l’accident de Lily ? Pourquoi personne ne pouvait lui expliquer ce qu’il s’était passé de manière compréhensive ? Il y a bien des gens qui parlent français, à Poudlard, non ? Que lui était-il arrivé, bordel !
Molly Weasley-Milleycow II suffoquait. Elle avait fait une crise. Choc émotionnel, d’après les experts. Ça lui arrivait souvent, mais jamais de façon si violente. Elle avait eu mal. Mal pour Lily. C’était la première fois qu’une chose pareille lui arrivait. A elle, madame malheur ! Elle ne se rappelait plus de grand-chose de l’accident, seulement que plus rien ne serait comme avant.
Luna Flower comptait les marches. Puis les secondes. Ensuite, le nombre de planches. Elle devait s’occuper l’esprit. Ne plus penser à ça. A Lily. Dire que quelques heures plus tôt, elle mangeait tranquillement à la cantine avec elle ! Elle se rappelait, elles parlaient de Harry Potter avec Roxane. Mais quand elle l’avait vu tomber, au travers de la porte, alors qu’elle entrait en cours, elle avait cru vomir son repas de midi. Un, deux, trois. Le nombre d’essai pour l’arracher de la mort.
Teddy Lupin-Tonks respirait profondément. Pour se calmer. Lily allait survivre, il s’inquiétait pour rien. Pourquoi en serait-ce autrement ? Elle n’avait rien fait qui puisse justifier un tel sort ! Elle allait sortir de l’hôpital, en pleine forme, quoi qu’avec une petite bosse à la tête, là où elle s’était cognée et tout irait pour le mieux ! Comme dans un conte pour princesse. Si seulement c’était la vérité…
Harry Bones-Flinch était en pleine réflexion. Il détestait ne pas prévoir ce qui allait se passer à l’avance. Tellement de choses aurait pu être évité, ainsi ! Bien sûr, il pensait surtout à l’accident de Lily. C’était la première fois qu’il voyait ce genre de chose. D’habitude, ce droit était réservé aux films moldus ou aux légendes, ça ne se passait pas réellement dans une école magique comme les autres. Ça ne pouvait être qu’un rêve ! Il se pinça. Ce n’était pas un rêve, c’était un cauchemar.
Ginny Heepok revivait ses sombres souvenirs. La mort de son oncle l’avait traumatisée. Elle ne pouvait en supporter une deuxième. C’était trop. Margot lui avait demandé ce qu’il s’était passé, mais elle ne l’écoutait pas. L’image de son oncle venait interférer dans toutes ses pensées. Déjà qu’elle ne dormait pas beaucoup ! La petite voix dans sa tête lui répétait encore et encore que c’était de sa faute. Elle disait la même chose pour la mort de Lily. C’était de sa faute, il ne fallait pas chercher plus loin.
Lorcan Dragonneau-Lovegood avait assisté à l’accident de loin. Il s’amusait à jeter des olives sur Kim, Patricia et Lyra. Il n’avait même pas vu la chute de Lily. Mais il se souvenait très bien du visage de Hugo. Un mélange d’horreur, de surprise et d’une grande culpabilité. Cette image là l’avait terrorisé. Certains avaient assisté à toute la souffrance de la scène, lui, il avait vu un visage. Son ami ne serait plus jamais le même, et c’était ça qui l’attristait le plus, pas la peut-être mort de Lily.
Kimberley Fox avait encore du sang sur ses chaussures blanches. Elle n’avait pas encore eu le courage de les laver. C’était le sang de Lily, la dernière chose qu’il restait et qu’il resterait d’elle. Les olives devenues rouges n’étaient plus sur le sol. Elle avait pu en récupérer avant qu’on ne les enlève. Elle vengerait Lily. Qui que soit le coupable.
Josh Flamel tremblait. Il était très sensible à ce qu’il s’était passé. Il avait même cru voir la mort emmener Lily, un moment. Il se doutait bien que ce n’était que son imagination, mais c’était pour dire comme cela l’a affecté. Il était innocent. Il n’avait jamais matait de culs, baisé, il ne s’était jamais bagarré, et la mort n’était pour lui que des meurtres. On ne peut pas tuer par accident ! Il se trompait. Il n’avait jamais vu autant de sang d’un coup. C’était comme une éruption volcanique. Comme quoi, la mort n’est pas toujours voulu.
Patricia Parkinson n’avait jamais vraiment aimé Lily. Elle la trouvait trop elle-même. Trop différente des autres. Lily était tout ce qu’elle aurait voulu être. Indépendante, douée, confiante, et surtout, elle assumait complètement son corps. Elle était jalouse. Il fallait toujours que se soit les meilleures personnes qui aient les pires fins. Elle aurait au moins aimé lui dire pardon.
Lyra Greengrass n’avait jamais vraiment remarqué Lily, jusque là. Tout ce qu’elle savait d’elle se résumait en trois mots : elle était intello. Elle lui avait fait de l’ombre, d’ailleurs. Lily avait voulu être préfète, et elle aussi. Mais la directrice préfère les petites intellos faibles que celles qu’on pense trop « populaire » pour assurer ce rôle. Voilà comment finissent les élèves trop parfaits. Six pieds sous terre.
Ronald Zabini-Pereña méditait. Il était malade. Il n’avait pas assisté à l’accident, mais ce qu’on lui avait résumé était à glacer le sang. Il ne comprenait pas pourquoi c’était arrivé à Lily. Elle ne jouait pas au Quidditch, encore moins hors du terrain ! Comment se fait-il qu’elle se soit fait cogner par le souafle ? A moins qu’on ne l’ai poussée ? Il ne savait laquelle de ces hypothèses était la plus proche de la réalité, mais il n’avait pas vraiment envie de savoir. Il était très bien chez lui.
Hermione Bloom ne comprendrait plus jamais les potions. Harry et Lily les lui expliquaient toujours, elle n’était pas très douée. Mais Harry utilisait des termes compliqués que Lily simplifiait, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Ce qui était peut-être le cas. Elle était toujours impliquée quand il fallait aider les autres. Elle était très protectrice. Mais seulement envers les autres, apparemment.
Cedric Lunch chassait ses idées noires. Lily l’avait toujours intrigué. Par sa manière d’être, de vivre, de se comporter. Elle avait tout pour elle mais elle ne faisait rien comme les autres. Et savoir qu’elle était certainement morte… Il avait abattu son poing contre la table, quand c’était arrivé. Il n’avait pas vu sa chute, mais le cri d’horreur qui avait échappé à Louis ne l’avait pas manqué. Quelle horrible scène !
Helena More avait tout vu au ralenti. Le souafle lancé par James était passé par dessus Louis, Albus, Scorpius et Dominique avant de foncer vers Hugo et Lily. Hugo avait pris le souafle et elle était tombée. Lily avait d’abord écarquillé grands les yeux. Elle avait tendu les mains vers Dominique dans l’espoir qu’elle la rattrape. Puis sa tête avait claqué contre le mur. Elle s’était effondrée, toujours au ralenti, et s’était évanouie par terre. Et enfin, tout le reste s’était accéléré.
Arthur Print-Time n’avait pas d’avis. Il n’avait pas envie de savoir de qui c’était la faute, pourquoi, que s’était-il vraiment passé. Il voulait juste oublier. Il voulait avoir une vie tranquille et innocente, et la mort de Lily ne devait pas en faire partie. Il allait tout simplement oublier. L’oublier, elle. Ainsi que tout ce qui la reliait. Le plus simple était de déménager.
Luke Monkey ne voulait pas entendre parler de ça. Il voudrait bien rassurer les autres mais dire « Ce n’est pas grave, ça arrive à tout le monde, tu t’en remettras. » ne pouvait pas les aider. Ils allaient tous devoir vivre avec ça. Et penser, et parler de ça. Pour Lily. Pour lui rendre hommage.
Mary Yoyo était le binôme de Lily. Elle allait devoir la remplacer. Elle n’arrivait pas à penser à autre chose. Pourtant, quelque chose d’affreux s’était produit ! C’était sa manière de se protéger. Si ses parents la savaient impliquée… Elle n’avait pas envie de savoir ce qui l’attendait en rentrant. Lily n’était plus là. Il allait falloir s’y faire.
Diana Ly se demandait qui accuser. Louis accusait le souafle. Rose en voulait aux garçons. Les autres sombraient. Tout le monde était en faute. Dominique de ne pas être intervenu, James d’avoir lancé le souafle, Lily d’être morte, Hugo de l’avoir tué. Et elle de s’en foutre complètement.
Suzy Jones avait menti à Lily. Elle ne l’aimait pas. Elle lui avait piqué Hugo. Elle était plus triste pour sa mère que pour elle. Ginny Potter-Weasley avait été son éducatrice lors de son stage de journalisme. Elle l’aimait beaucoup. Lily faisait du théâtre. Elle avait toujours voulu être connu, dans sa mort. Elle avait dit vouloir mourir jeune et avait ajouté que ce serait à elle de trouver le meurtrier. Mais quel meurtrier ? C’était un accident.
Pandora Yaxley n’avait rien vu venir. Tout s’était passé en un éclair. James avait lancé le souafle et Lily était tombée, presque morte. Sa mort était presque spectaculaire, comme s’il fallait que cela se produise de cette façon. Sa mort était digne d’un Agatha Christie moldu. La dernière chose que Lily ai dit, avant de mourir, elle l’avait entendue. Elle était pas loin d’elle, à ce moment là. Elle avait dit : « Je sais qu’il sait. C’est à toi, ma belle. » Puis elle était tombée.
Jean Carrow savait que les coïncidences n’existent pas. Si Lily était morte, c’est qu’elle l’avait voulu. Elle avait assisté à la scène. Elle était entre Hugo et Lily. Et Hugo ne l’avait jamais touché. C’est elle qu’il avait bousculé. Lily était tombée toute seule, comme une grande. Elle n’avait jamais eu d’envie suicidaire, qu’elle sache. Pourquoi donc était-elle tombée, alors ?
Lysander Dragonneau-Lovegood savait. Lily aurait été une bonne actrice. Elle s’était toujours donnée en spectacle. Elle l’avait fait de manière si silencieuse et discrète que personne d’autre n’avait dû le remarquer. Elle avait tout prévu. Tout devait être dans la mise en scène. Elle avait joué son rôle jusqu’au bout, à la perfection. Et il en était le seul témoin.