Harry Potter pensait être un garçon comme tous les autres jusqu’au jour où sa lettre d’inscription à l’école des dresseurs Pokélard arriva. Enfin, ce n’avait pas été tout aussi facile mais vous vous imaginez l’histoire lorsqu’on vous dit qu’Harry Potter était un orphelin élevé par une tante et un oncle qui ne voulaient pas entendre parler de Pokémons et prétendaient même qu’ils n’existaient pas. Autant dire qu’Harry, quand l’énorme Hagrid le chercha à dos de Rhinocorne, une bête comme il ne l’avait jamais vu à mi-chemin entre un rhinocéros et un rocher inconfortable au caractère étonnamment affectueux, était resté rond comme une Pokéball.
Hagrid, qui s’était présenté comme le gardien des clés de Pokélard, l’avait emmené faire les étranges courses de rentrée qui étaient notées sur la liste qu’il lui avait tendu. En plus, Harry avait appris que ses parents avaient été de grands dresseurs morts en combattant un ennemi puissant et que lui, il était célèbre. Mais en réalité sa célébrité ne l’intéressait pas un tiers autant que ces drôles de balles rouge et blanche qu’il voyait sur toutes les étiquettes dans la plupart des magasins du Chemin de Traverse et sur les ceintures de la quasi-totalité des passants. C’était tous des dresseurs et il y en avait plein.
– Regarde, Harry, lui montra Hagrid. Voici le plus important de tout ton matériel : ton Pokédex.
Alors, d’après Harry, cet énorme livre ressemblait à un dictionnaire mais Hagrid en parlait avec des étoiles dans les yeux. Personnellement, il trouvait les différentes baies, fioles, pierres et balles beaucoup plus intéressants que la pile de livres qu’il achetait pour les cours. Pourtant ils avaient des titres incroyablement explicatifs tels que Evolutions, entraînement et astuces ou Les incroyables attaques des Pokémons, ou encore Tactique des combats Pokémon – entre force brute et fine stratégie.
Harry pensait donc être un garçon comme tous les autres jusqu’au jour où il rencontra Hedwige. C’était Hagrid qui la lui avait offerte à la fin des courses. Hedwige était un Lixy, un petit chaton-lionceau bleu et électrique. Harry espérait que tante Pétunia ne serait pas trop fâchée. En même temps, il voyait mal lui demander la permission et encore moins refuser le cadeau de Hagrid. Après tout, le garçon croisé à l’essayage des uniformes scolaires lui avait bien dit que la plupart des élèves ramenait déjà leurs propres Pokémons dont ils savaient s’occuper. Il partait déjà avec un déficit d’informations, il ne voulait pas en plus être le seul sans son Pokémon à lui.
– Ne t’en fais pas, essaya de le consoler Hagrid. Il y a plein d’élèves dont les parents ne sont pas des dresseurs et ils s’en sortent très bien. D’ailleurs, vous recevrez tous un Pokémon dès le premier jour. Il y a des familles qui n’ont pas les moyens d’en acheter un ou qui ne le veulent pas.
Dans le train en tout cas, Harry ne fit la connaissance d’aucun sorcier sans son propre Pokémon. Ron Weasley avec qui il partageait son compartiment avait un Fouinette tristement nommé Croûtard.
– C’est mon frère qui l’a attrapé pour moi dans le champ voisin, expliqua-t-il avec un petit sourire. Du coup, je ne peux pas le renommer autrement.
– On peut en attraper nous-même ? s’étonna Harry qui n’en avait jamais entendu parler.
– Mes parents n’ont pas l’argent pour acheter un Pokémon à chacun de nous. Je m’en sors encore mieux que Fred et George avec Croûtard. Eux, ils ont un Rattata et Keunotor, tu fais difficilement plus basique.
Harry haussa les épaules. Il n’avait aucune idée de ce qu’étaient ces deux Pokémons. Il fut sauvé d’une réponse par l’entrée d’une fille et d’un garçon.
– Vous n’auriez pas vu un Ramoloss ? Neville a perdu le sien.
– On n’a rien vu du tout, répondit Ron, essayant de cacher Croûtard du regard des deux autres élèves.
– Vous avez quoi comme Pokémon ? s’intéressa la fille tandis que son Pokémon bleu ressemblant à deux balles reliées par un ressort bondissait comme pour mieux voir. Personne de ma famille n’est dresseur, j’ai eu la surprise de ma vie en recevant ma lettre, mais j’étais tellement contente ! On m’a dit que c’était le meilleur moyen d’apprendre les ficelles du dressage Pokémon. J’ai déjà appris par cœur tous les livres qui sont au programme, j’espère que ce sera suffisant pour débuter. Ah, au fait, je m’appelle Hermione Granger et voici Archimède, mon Azurill, et vous ?
Harry échangea un regard avec Ron. Celui-ci ne semblait pas non plus avoir cru nécessaire d’apprendre les livres par cœur. En revanche, il se résout à révéler Croûtard.
– Je m’appelle Ron Weasley, marmonna-t-il. Et ça, c’est Croûtard.
– Moi, c’est Harry Potter, dit Harry. Et voilà…
– C’est vrai ?! s’exclama Hermione. Je sais tout sur toi, j’ai lu quelques livres supplémentaires pour ma culture générale et je peux te dire qu’on parle de toi dans Histoire modernes des Pokémons, Grandeur et décadence des plus grands dresseurs Pokémon et Les Grands Evénements du dressage Pokémon au XXème siècle.
Oui, Harry avait toujours pensé être un garçon comme tous les autres jusqu’à ce qu’il arriva à Pokélard. Et il avait eu raison car contrairement à la magie, tout le monde peut devenir dresseur Pokémon s’il le souhaite.