Oyez, oyez, jeunes et moins jeunes sorciers
Mes sages – foi de Choixpeau – conseils prodigués,
Réfléchis par maintes années à bourlinguer,
Tannant ce tissu auquel ne pas se fier.
J’ai connu des athées les flamboyants bûchers,
Des érudits les découvertes bafouées,
Des serfs, le dur, l’âpre labeur désavoué,
Puis des empires et des royaumes trébucher.
J’ai vu des religions les cruels macchabées,
Des ports au prix de l’esclavage érigés,
Des révolutions pour un quintal figer,
Des hommes dans la boue des tranchées embourbés.
J’ai entendu les cris des enfants affamés,
Le dernier râle des aïeuls brisés,
Les suppliques étouffés des femmes violées,
Et partout la rage qui hurle Liberté !
Vous, enfants de la guerre, moldus, sorciers,
Sur vos frêles épaules un lourd poids portez.
L’instruction seule pourra vous apporter
Des réparations, du souvenir, les clefs.
Courage et fermeté pour défier la mort,
Délier du passé les douloureux accords,
Bâtir les fondations des nouveaux rapports.
Je vous ai reconnu, enfants de Gryffondor !
Celui-là, avec bravoure et son épée d’or,
Pointa la direction de ce qui honore :
Au service des autres réciter des sorts.
J’implore qu’il devienne votre sémaphore !
Distinguer le bien du mal en restant souple,
Inclure même ceux qui sortent du moule,
De la gloire laisser murmurer le trouble.
Je vous ai reconnu, enfants de Poufsouffle !
Celle-là, de l’humanité une perle,
Mijotait à sa coupe pour une grande foule,
Les potions jusque pour la barbastelle.
Je souffle qu’elle est votre honnête modèle !
Lier à l’intérêt du pays son devoir,
Gagner des citoyens un confiant pouvoir,
Les complots et les intrigues faire déchoir.
Je vous ai reconnu, enfant de Serpentard !
Celui-là, brandissant, flamboyant étendard,
Le médaillon, signe du protecteur des arts,
Etablit des mages l’assemblée oratoire.
Je vois de la fierté à s’en prévaloir !
Des enchantements théoriser les règles,
Parcourir des grimoires en ribambelle,
Eclairer le vrai, qui, en conflit, chancelle.
Je vous ai reconnu, enfant de Serdaigle !
Celle-là fit sa tiare en fractales :
Sa tête tout entière étincelle,
Luttant contre les ténèbres qui déferlent.
Je scelle qu’il faut suivre ce beau rôle !
Amis moldus, votre place est méritée.
N’ayez pas peur de partager votre passé.
Les fantômes ici sont d’une grande bonté,
J’en mets ma main au feu du dragon à brûler.
Sorciers, je demande avec sévérité
Votre engagement et votre exemplarité.
Cette devise apprenez volontiers,
Soit : liberté, égalité, fraternité !
Il n’a jamais suffi de ne pas le vouloir,
Pour que ne reviennent pas en force les noires
Incantations et les industries barbares.
De toutes vos forces, invoquez le savoir !
Tous, ces maisons, ce sont des valeurs, illusoires
Si par des actes vous ne les faites asseoir.
L’école est le phare dans le déclin du soir,
Qui évite le retour de nuit et brouillard.