Une mini histoire en 2 chapitres, pour changer un peu de mes OS habituels ^^ J'espère que cela vous plaira. C'est un de mes textes préférés, je suis très très très stressée d'avoir vos retours!
J'emprunte mon titre à la pièce de théâtre éponyme de Jean Giraudoux.
Qui a la référence de la 1ère phrase du résumé? ^^
Regulus laissa les lourdes portes de bois s’ouvrir à son passage et avança dans le grand hall d’accueil. Le silence dominait, uniquement empêché par le grattement des plumes sur les parchemins et le tintement des pièces à mesure qu’elles passaient dans les mains des gobelins chargés de les compter. A l’extrémité de la salle, juché sur une estrade, Gripsec noircissait des livres de comptes.
Regulus s’éclaircit la gorge pour attirer son attention. Le gobelin ne daigna même pas lever les yeux vers lui. Il acheva sa tâche avant d’accueillir le jeune homme avec un demi-sourire sournois. Maudites créatures, qui se croient supérieures aux sorciers parce qu’elles en gèrent l’argent ! En temps normal, Regulus aurait remis à sa place le gobelin, mais aujourd’hui il avait besoin de lui, et cela signifiait devoir le garder dans de bonnes dispositions.
« Monsieur Black, que nous vaut l’honneur de votre visite ? »
Le ton doucereux de la créature agaça le cadet des Black, qui prit sur lui pour cacher l'aversion que lui inspirait son interlocuteur.
« Je dois accéder au coffre de ma famille pour y récupérer un objet ». Il tendit la clé dérobée à sa mère, ainsi qu’une lettre falsifiée l’autorisant à accéder au coffre. « Coffre 912 ».
Gripsec examina la lettre avec attention, avant de la lui rendre et de lui demander sa baguette. Regulus lui tendit avec réticence. Gripsec l'examina sous toutes les coutures, allant même – au grand dégoût du sorcier – jusqu'à s'en servir pour produire des étincelles vertes. Les vérifications faites, il invita son client à le suivre jusqu'aux coffres. Regulus prit place auprès du gobelin dans un wagonnet qui descendit à une vitesse folle vers les profondeurs de la Terre. Entre deux virages en épingle, le jeune homme crut apercevoir une immense flamme et en ressentir la chaleur. Il se demanda brièvement si la légende que lui racontait Sirius enfant à propos des dragons de Gringotts pouvait être vraie. Selon son frère, les profondeurs de la banque abritaient des dragons gigantesques qui dévoraient les voleurs suffisamment stupides tenter de s'emparer des trésors des gobelins – ou les petits frères qui embêtaient leurs aînés. Au bout de quelques minutes, le wagonnet s’arrêta brutalement et Regulus sauta sur le quai.
Les coffres des niveaux inférieurs étaient les plus anciens de la banque. Ils avaient été creusés il y avait de cela des siècles. Leurs portes étaient moins ouvragées que celles des étages supérieurs, mais tout aussi inviolables car protégées par de puissants maléfices. Gripsec y traça du bout des doigts un dessin en prononçant une incantation en Gobelbabil, puis Regulus glissa la clé dans la serrure.
La porte s’ouvrit sur une chambre forte presque vide. Six vieilles malles de bois frappées des armoiries Black s’y trouvaient, ainsi qu’un large coffre à bijoux en piteux état. A voir cela, on aurait pu penser que les propriétaires étaient pauvres. Il n’en était rien. S i la famille ne disposait plus d’or en pièces sonnantes et trébuchantes – à l’exception de ce vieux fou d’Alphard qui avait tout cédé à Sirius, elle conservait encore dans ses coffres des antiquités et des objets d’art fabriqués par les gobelins, dont certains vieux de plusieurs siècles, ainsi que quelques curiosités de grande valeur. Un véritable trésor, dont un élément intéressait particulièrement Regulus aujourd’hui. Il ouvrit le coffre à bijoux et fouilla son contenu jusqu’à mettre la main sur l’objet de sa convoitise : un médaillon ouvragé orné d’un serpent.
D’après son père, il s’agissait d’un bijou de famille venant de la famille Serpentard et dont un aïeul aurait hérité lors d’une union avec la prestigieuse lignée. Regulus n’en avait jamais cru un mot. Il était persuadé que l’aïeul en question avait inventé cette histoire d’alliance de toute pièce pour se faire valoir et avait fait exécuter, pour asseoir sa crédibilité, une copie de ce bijou dont l’original demeurait aux mains du véritable héritier de Serpentard – si tant est qu’il existât.
A mesure que le jeune homme examinait le bijou, son cœur se mit à battre la chamade : le médaillon était en tous points identique à la description que lui avait faite Kreattur de celui dissimulé par Le Seigneur des Ténèbres dans une caverne maudite, et pour lequel l’elfe avait enduré les pires tortures. Seule sa couleur semblait légèrement différente. Kreattur, tout affaibli qu’il était, avait perçu une aura noire autour du médaillon de la caverne. Rien d’étonnant à cela, quand on savait ce qu’il contenait.
Regulus avait rapidement vu que quelque chose n’allait pas chez son Maître. Il semblait moins préoccupé par la création d’une nouvelle société sorcière purifiée que par un autre objectif qu’il gardait secret. Il avait vu son apparence se modifier, son aura avait changé, il avait lancé ses Mangemorts à la recherche d’objets particuliers. Surtout, il avait fait travailler Regulus sur des formules de nécromancie aux effets terribles. Cependant, le jeune Black n’avait réalisé le but dse son Maître qu’après le retour de son elfe de cette terrible caverne où il avait failli perdre la vie. Il avait alors rassemblé tous les indices et compris quel grand dessein le mage noir poursuivait : Lord Voldemort cherchait l’immortalité. Pour cela, il avait scindé son âme en deux et en avait dissimulé un fragment emprisonné dans un médaillon dans une caverne. Il était prêt à torturer et tuer opposants comme partisans sans autre but que sa survie. Cela, Regulus ne pouvait l’accepter. Le sang magique ne devait jamais être versé en vain. Il était trop précieux pour cela. Le jeune Mangemort pensait s’être mis au service d’un Seigneur portant ses valeurs de supériorité du sang et de préservation de la magie. Il découvrait un homme dont le seul but était de s’affranchir de la Mort pour régner en Maître, et qui souillait la magie pour mener à bien son projet contre-nature. Cela ne devait pas arriver. Il devait l’en empêcher à tout prix, ou mourir en essayant.
Des fans de Regulus parmi vous? Un petit tour en wagonnet avec notre cadet préféré contre une review? ^^