Terrifiante torpeur, tu m’entraînes dans tes ténèbres. Au bord de l’abysse, blême, tes bras me bercent. Je flanche, le fardeau m’affaiblit. Je crois connaître les cris qui m’accablent.
— Damné ! Descendant indigne ! Dois-tu donc nous décevoir dès le début ?
Les liens de l’au-delà m’enlacent. Tant de temps traqué, et tout se termine cette nuit. Le lac limpide, l’eau glacée qui luit sous la lune. Le ciel s’assombrit.
— Assassinés… C’est impossible, ils sont sûrement sains et saufs, ce sont de puissants sorciers…
Noire nuit, emmène-moi. Que ces souffrances cessent. Pitié pour ma peine, pitié pour mes pleurs, pitié pour mes pires pensées. Les funestes fantômes de ma folie m’étouffent, la souffrance me foudroie, mes forces me fuient…
— Coupable ! Condamné ! Cloîtré dans un cachot d’Azkaban, encagé comme vos criminels de complices.
Je n’ai jamais jeté ce sortilège, je le jure.
Voici que ma vie s’envole, alors viens. Bientôt je baignerai dans les limbes. La lueur au loin qui illumine le lac, est-ce celle de la liberté ? Le froid reflue. La vie revient, le voile se lève. Terrifiante torpeur, tu te retires, tu m’attendras, plus tard.