S'identifier | | Identifiants perdus | S'enregistrer |
Lien Facebook

En savoir plus sur cette bannière

News

Nuitd du 17 janvier 2025


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 151e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 17 janvier. Vous tiendrez l’avenir au bout de votre plume tout au long de cette nuit spéciale astrologie de 20h à 1h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Equipe des Nuits le 11/01/2025 10:30


Nuit de Noël de décembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 150e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 13 décembre. Il s’agira d’une édition spéciale ‘Noël autour du monde’, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De L'Équipe des Nuits le 01/12/2024 21:51


Recrutement - Grand Ménage Orange


Appel à candidatures - Renfort sur le Grand Ménage Orange

Comme le titre de ce message l'indique, les modératrices sont en recherche (un peu) désespérée de plusieurs volontaires pour nous prêter main forte sur le GMO (pour rappel : lecture et vérification des fics des adhérents qui ne sont pas passées par la modération manuelle sur la période 2020-2024).

Au stade actuel, nous avons vérifié environ 970 chapitres sur 4800, soit près de 21 % du total, pour un GMO lancé en mars 2024... En raison de nos contraintes personnelles, nos vies IRL, notre motivation souvent fluctuante et le fait que nous sommes peu nombreuses, nous voyons avec difficulté le bout du tunnel.



Nous aurions besoin donc de plusieurs volontaires (tout renfort est le bienvenu, donc on accueille toustes celleux qui le veulent bien !), pour la durée qui conviendra à chacun.e (si vous n'êtes disponibles que pour 1, 2 mois, aucun problème, et si vous êtes d'accord pour nous épauler plus longtemps, c'est parfait aussi !), à partir du 1er décembre.

 

Les candidatures sont ouvertes du 13 novembre au 30 novembre, et vous pouvez postuler ou demander de plus amples informations sur ce que serait votre mission en envoyant un MP sur le forum à l'une d'entre nous (Eanna, Violety ou PititeCitrouille).

Merci par avance à celleux qui se proposeront !

Les Modératrices d'HPFanfiction


De Equipe de Modération d'HPFanfiction le 13/11/2024 15:50


Nuit de novembre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 149e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Samedi 30 novembre. Il s’agira d’une édition spéciale, dédiée à la gastronomie, qui durera de 17h à 3h du matin. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'équipe des Nuits le 03/11/2024 17:05


Les Podiums en automne !


Bonsoir à toustes !

Félicitations à Tiiki et Juliette54 qui remportent respectivement le coup de coeur des lecteurices avec "Le Jeu de la Bruine" et le coup des Podiums avec "Et cincta ferro Bella", pour la sélection "Poésie" !

Nous nous retrouvons dans un mois avec notre sélection de texte sur le thème qui a remporté le vote pour l'hiver 2024 : la résistance !

 


De Equipe des Podiums le 01/11/2024 23:10


Nuit du vendredi 25 octobre 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 148e édition des Nuits d'HPF, placée sous le signe de l’épouvante, se déroulera le Vendredi 25 octobre à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits et vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !


De L'Équipe des Nuits le 09/10/2024 12:52


Sonate d'un enfant roi par Isabelle Pearl

[1 Reviews]
Imprimante Chapitre ou Histoire
Table des matières

- Taille du texte +

Partie 1 - Allegretto ma non troppo

.

Chapitre 1

La vie de Severus Rogue était un enfer et Harry Potter en était la raison. Cela faisait dix minutes qu'une réunion de crise avait débuté dans le bureau du directeur de Poudlard et rien n'avançait.

- Ne pourrions-nous pas tout simplement faire une filature via le traçage ? demanda avec agacement Severus tandis que Minerva s'apprêtait à demander à nouveau l'aide du ministère de la magie.

- Voyez-vous Severus, je pense qu'il est préférable que Harry revienne de lui-même, déclara l'homme calmement.

- Ben voyons et qu'est-ce qu'on fait en attendant ? On prépare le thé et une banderole de bienvenue ?

- De toute évidence, il n'est pas bien loin, déclara Filius tandis qu'il jouait distraitement avec les doses de sucre qu'il faisait apparaître et disparaître.

Severus retint un grognement.

- D'après mes sources, il est dans la forêt interdite, annonça doucement Dumbledore.

- La forêt interdite ! s'exclamèrent d'une même voix les directrices de Poufsouffle et Gryffondor.

Severus Rogue était à deux doigts de quitter la réunion. Si Dumbledore était au courant, cela signifiait que le gamin avait été vu par les centaures. Avec la chance insolente que cet enfant avait, il s'était peut-être même fait adopter par eux. Cela aurait pu être réjouissant mais le directeur de Poudlard le sortit de ses songes.

- Il faut s'assurer qu'il reste tout de même en sécurité. S'il ne revient pas avant ce soir, nous pourrons essayer d'aller le retrouver.

- Pardonnez moi professeur mais ne serait-il pas plus judicieux que le ministère soit informé et aille chercher Potter ? demanda finalement le maître des potions d'une voix blanche.

Il avait des achats à faire et voilà qu'on lui demandait de faire la garde rapprochée de Potter le temps que le gamin ait terminé sa crise ? Il en était hors de question. Il avait suffisamment sauver les miches de cet idiot cette année.

- Malheureusement Severus, je préférerais que nous tenions cet incident entre nous.

Cette fois, le professeur de potion ne put retenir un ricanement agacé. Bien évidemment, il fallait que le gamin soit protégé jusque dans ses bêtises. Mais sans ses amis pour lui sauver la mise, Severus Rogue ne lui donnait pas plus d'une nuit avant que Potter ne se fasse dévorer par une bête qu'abritait ce taré de garde de chasse. Observant les visages inquiets autour de lui, il sût qu'il n'était pas le seul à penser au danger que courait le garçon.

OoO

Harry observait Hagrid qui hurlait son prénom. Il aurait aimé courir vers lui mais il ne pouvait pas. Pas tout de suite. Il était beaucoup trop tôt. La faim commençait à tirer sur son estomac et il se remit en marche. Depuis le début de sa fuite, Harry était resté en lisière de la forêt mais il savait qu'il devrait s'enfoncer un peu plus pour ne pas qu'on le retrouve immédiatement. Avec la cape de son père, il avait confiance. L'enfant resserra le tissu autour de lui et s'aventura au hasard, s'éloignant de la voix de Hagrid. Une pointe de culpabilité s'anima au creux de son ventre mais il la balaya rapidement se rappelant que tout n'était que provisoire.

Harry marcha plusieurs heures sans s'arrêter. Il se concentrait sur ses pas, cherchant à faire le moins de bruit possible. Cela devenait presque un jeu. Le soleil semblait haut dans le ciel mais la forêt était tellement dense que la luminosité se trouvait réduite.

Lorsqu'il sentit le sang pulser dans ses pieds tellement il avait marché, Harry se cala contre la souche d'un arbre et retira sa cape pour mieux respirer l'air frais de la forêt. Il avait faim et soif et il commençait doucement à regretter son geste. Il aurait pu au moins penser à prendre un peu d'eau avec lui. Il était parti précipitamment et n'avait aucunement pensé aux aspects pratiques.

C'est pour le mieux, pensa-t-il. Dumbledore comprendra et ne pourra plus me renvoyer chez les Dursley, se rassura-t-il. Encore quelques heures et tout sera rentré dans l'ordre, se répéta-t-il.

Il lui fallait trouver une source d'eau le plus vite possible sous peine de se dessécher. La faim, il avait toujours su la gérer avec les Dursley. Cependant, il se maudit de ne pas avoir pris sa gourde d'eau avant de partir ni quelques dragées surprises ou chocogrenouilles pour faire passer le temps. Un craquement inquiétant résonna derrière lui. Tournant la tête à s'en décrocher la nuque, Harry crût apercevoir d'énormes yeux verts qui le fixaient. Il se releva d'un bond mais il n'y avait déjà plus rien. Pourrait-il voir un centaure comme lors de sa dernière visite dans la forêt ? Que pouvait-il y avoir d'autres de si dangereux ? Sur ces pensées pour le moins alarmantes, il reprit sa marche lentement.

Au bout de plusieurs heures, Harry ne voulait qu'une chose : dormir. Soudain, il entendit le bruit d'un troupeau derrière lui. Il espérait que ce soit Firenze. Le centaure avait été gentil avec lui la dernière fois qu'il s'était retrouvé en colle dans la forêt. Il pourrait lui demander où trouver un point d'eau et se reposer quelques instants. Harry chercha la source du bruit et, bien emmitouflé dans sa cape, retint un cri de surprise lorsqu'il en découvrit l'origine.

Elles étaient quatre et galopaient, la crinière au vent. Un sourire béat se dessina sur le visage de l'enfant. Les quatre licornes étaient libres comme l'air et Harry ressentit une chaleur au creux de son estomac. La dernière fois qu'il en avait vu une, elle se vidait de son sang. A ce souvenir, une pointe de frayeur se réveilla en lui. Après tout, il était dans la forêt interdite. Ainsi, Harry jugea bon de suivre les licornes qui sauraient où aller. Ignorant la douleur de fatigue dans ses jambes, il suivit de loin les bêtes. En les observant plus attentivement, il réalisa qu'elles avaient toutes une particularité. L'une d'elles avait des tâches grises sur son museau, une autre avait un poil plus long, celle qui galopait tout devant avait une crinière plus longue que les autres et la dernière paraissait plus frêle.

Après plusieurs minutes, au plus grand bonheur du Gryffondor, elles arrivèrent près d'un ruisseau. Les arbres étaient moins denses et le soleil rayonnait doucement sur les feuilles sombres de la forêt. Harry se dégagea de sa cape et les licornes réagirent à peine à sa vue. Peut-être l'avaient-elles senti.

Harry resta à bonne distance, s'agenouilla à même le sol, mit ses mains en coupe et s'abreuva de plusieurs gorgées d'eau glacée. Il éclata de rire. Il se sentait si vivant. Bientôt, il pourrait revenir à Poudlard. Peut-être que Dumbledore serait mécontent mais Harry s'en fichait pour le moment. Il reprit de l'eau, la laissant couler sur son pull et soupirant de soulagement. Harry s'aspergea le visage, revigoré par la fraîcheur et se redressa. Les licornes jouaient entre elles et il observa le spectacle de loin. Puis, lorsque la nuit commença à tomber, les animaux s'en allèrent. Harry remit sa cape en cherchant un endroit pour dormir. Selon son plan, il devait sortir de la forêt dès le lendemain. Il ne savait pas où la sortie se situait mais cela ne pouvait pas être compliqué. Certes, il ne reconnaissait plus rien mais il finirait par retrouver son chemin... Une terreur sourde se réveilla en lui mais il l'ignora. Il était un Gryffondor, il saurait s'en sortir. Harry réfléchit plusieurs minutes. Devait-il rester près du ruisseau ? Trouver une souche d'arbre ? La deuxième option était certainement la pire. Il y aurait sûrement des serpents venimeux cachés là-dedans. Non pas qu'il en avait peur mais mieux valait éviter ce genre de rencontre.

Harry tenta de marcher là où ses pas l'avaient porté tout en gardant en tête le lieu du cours d'eau. Finalement, alors que la nuit était tombée, le jeune sorcier se décida à monter dans un arbre et dormir sur une de ses énormes branches. Harry n'avait jamais été content d'être si petit. Habituellement, il lui arrivait de complexer car même Hermione l'avait dépassé au cours de l'année scolaire. Lui ne semblait pas grandir, à son grand désarroi.

Bien calé sur sa branche, Harry s'enroula de sa cape et leva la tête pour observer les étoiles. Tout allait bien se passer, se répétait-il jusqu'à ce qu'un sommeil léger l'emporte.

oOo

- Très bien alors maintenant on fait QUOI ? tempêta Minerva.

Dans le bureau du directeur, l'ensemble du corps professoral était réuni pour la seconde fois de la journée. Severus Rogue, calé dans un coin du bureau, observait la scène avec un certain amusement. Albus Dumbledore ne semblait pas avoir prévu que le gamin ne rentre pas immédiatement. Pourtant, rien ne laissait penser qu'il était inquiet. En même temps, l'homme avait toujours été un inconscient notoire lorsqu'il s'agissait du garçon-qui-a-survécu. A sa place, Severus Rogue n'aurait jamais lâché le gamin d'une semelle. Cependant, il n'était pas Helga Poufsouffle et avait bien assez à faire avec sa propre vie.

- Que suggérez-vous désormais ? N'avez-vous pas de nouvelles informations ? Hagrid sait-il quelque chose ? continua de plus belle Minerva, les yeux écarquillés.

Severus retint un roulement d'yeux. Ce qu'elle pouvait être dramatique. Il voulait faire ses potions dans le calme et il n'avait tout simplement pas eu le temps depuis le début de la journée. Entre la paperasse de fin d'année, ses différentes commandes à passer et les aller-retours impromptus de la sous-directrice dans son bureau pour l'informer des recherches de Potter -comme s'il en avait quelque chose à faire- , il n'avait pas pu commencer une seule potion. Il sentait la nervosité monter à sa tête et il pria intérieurement pour garder son calme devant cette mascarade.

- Les centaures l'ont vu près du ruisseau côté nord…

- Mais c'est à plusieurs kilomètres ! s'exclama la directrice des lions, horrifiée. Albus, allons-y, il n'est peut-être pas si loin de cet endroit.

- Je suis d'avis que nous y allions pour mettre fin à ce caprice monsieur le directeur, déclara Severus. Je suppose que nous avons tous tout un tas de choses à faire et un simple sort nous permettra de retrouver Potter.

Il essayait au maximum de cacher son irritation mais son agacement était tel qu'il ne put retenir une grimace. Dumbledore sonda le maître des potions de son regard bleu puis son attention dériva vers la forêt interdite.

- Je me demande bien ce qui a pu le pousser à partir, dit-il plus pour lui-même que pour l'assistance.

- C'est évident non ? Potter est un garçon arrogant pourri gâté, cracha le professeur. Il a voulu faire le malin une fois de plus et voilà qu'il se trouve dans un pétrin incroyable ! Que ce soit une stupide histoire de pari avec Weasley ne m'étonnerait guère.

Et voilà, il avait perdu son calme. Mais comment ne pas le perdre ? Potter avait besoin d'un encadrement strict. Si à onze ans il faisait des fugues, qu'allait-il faire une fois adolescent ? C'était donc cela la relève du monde sorcier ? Le sauveur ? Et Dumbledore qui déroulait le tapis rouge à cet enfant comme il l'avait fait à l'époque pour le géniteur du garçon. Rien n'était jamais grave lorsque c'était Potter. Jamais.

- Je vous en prie Severus, il ne sert à rien de s'énerver.

Cela énerva encore plus le maître des potions. Il serra sa mâchoire et observa à son tour la forêt interdite. La forêt interdite, se dit-il avec exaspération… Ce gosse était un corniaud fini.

oOo

Il n'était qu'un crétin, se répéta Harry pour la troisième fois alors qu'il observait les créatures juste en bas de son arbre. Grandes, monstrueuses, des poils recouvrant leur corps et des dents acérées qui déchiquetaient des coqs vivants. Les créatures avaient fait leur camp à ses pieds. Quelle était la probabilité pour que les choses se passent de cette manière, Harry n'en savait rien mais il maudit sa malchance à cet instant. Le garçon s'était endormi à peine quelques heures avant d'être réveillé par les bruits de pas lourds des bêtes. Harry avait une main sur sa bouche, tentant de faire le moins de bruit possible et l'autre serrant fermement sa baguette même s'il ne savait pas quel sort il aurait pu utiliser contre elles.

- Attends que le feu soit prêt, Haddock ! cria d'une voix grave la créature.

- Mais j'ai trop faim, se défendit l'autre en crachant des postillons de sang sur le visage de son ami qui grogna de colère.

- Le cœur d'Harry battait tellement fort qu'il avait peur qu'on l'entende.

- Je les ai piqué à Hagrid, poursuivi le premier qui jetait des bûches dans le feu. La moindre des choses c'est d'attendre.

- S'il pouvait nous donner des élèves, ça serait mieux, ricana l'autre et Harry sentit son corps se raidir de frayeur.

L'autre créature sembla très amusée et éclata de rire également. Il prit alors une poule et croqua dedans sous les cris de terreur puis de douleur de l'animal. Heureusement que l'estomac d'Harry était vide, il en aurait vomi. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de les observer. Le sang coulait sur leur fourrure et ils mastiquèrent pendant de longues minutes. Allaient-ils rester dormir ici ? Comment Harry pourrait partir ? Il ne voulait pas rester près de ces créatures, nul doute qu'elles auraient fait de lui leur dessert. Inquiet, il se pencha un peu plus pour voir la créature qui s'était levée. Elle lâcha un rôt tonitruant avant de s'étirer.

- Haddock, j'entends un souffle. Je crois que c'est au-dessus de nous.

Le cœur d'Harry manqua un battement lorsqu'il vit les yeux jaunes de la bête. Il fallait faire diversion. Elle ne pouvait pas le voir avec sa cape mais elle allait bientôt le sentir. Harry bloqua sa respiration et chercha rapidement une solution. Il aurait pu faire une diversion en faisant voler puis retomber une des bûches au loin mais il ne savait pas faire de sorts sans parler. Une chose qu'on aurait pu leur apprendre lors des cours de défense, se dit-il.

- Fiche moi la paix Mabbrouck, j'ai envie de dormir.

- Mais je te dis qu'il y a quelque chose… Un truc humain.

Le cœur d'Harry s'emballa si fort qu'il était certain que le dénommé Mabbrouck, s'il ne le sentait pas jusqu'à maintenant, allait vite se rendre compte que son ami avait raison. Sur cette pensée, la créature se leva d'un bon et beugla :

- Mais tu as raison !

Cette fois-ci, les créatures humaient l'air avec leur gros nez morveux et Harry sût qu'il n'avait plus rien d'autre à faire que de fuir. S'assurant que la cape le couvrait bien, Harry se redressa, tourna le dos aux bêtes et sauta à pieds joint de sa branche. Il se rattrapa avec ses mains pour ne pas s'étaler de tout son long et étouffa un cri lorsque ses chevilles heurtèrent douloureusement le sol.

Il n'aurait jamais dû aller si loin dans la forêt. Il aurait dû répondre à Hagrid. Il était stupide. Harry se mit à détaler tandis que l'une des bêtes hurlaient qu'elle avait vu un pied. L'adrénaline dans les veines, Harry courut aussi vite qu'il le put sans regarder où il allait. La chute qui arriva fut aussi clichée que pathétique. Harry fit un roulé-boulé sur une descente de plusieurs mètres et entendit un craquement inquiétant dans son poignet. Mieux valait le poignet que sa baguette ceci dit même s'il ne savait pas faire grand chose d'utile pour se défendre. Il aurait pu penser à faire un petrificus totalus mais est-ce que ça marchait sur ce genre de monstres ? Et puis, dans la panique, il avait surtout pensé à rejoindre Poudlard. La fin de sa chute laissa Harry groggy. Tous ses membres le faisaient souffrir et il resta allongé face au sol pendant un instant. Un liquide coulait sur sa tempe et la vue du sang le fit gémir.

Désormais, il regrettait sérieusement et officiellement d'être parti. Il se releva tant bien que mal, remit sa cape sur lui et avança douloureusement jusqu'à une souche d'arbre. Peu après, un orage éclata et Harry se gifla intérieurement pour avoir fait un acte aussi stupide. Comment retrouver Poudlard ? Son ventre grogna de protestation et la colère d'Harry se réveilla. Il se redressa et chercha un abri. Il ne pouvait pas rester ainsi à pleurer sur son sort. La forêt n'était pas interminable, il retrouverait son chemin.

Il observa les étoiles, tentant de se souvenir des cours d'astronomie et des emplacements de Poudlard. Pourquoi Hermione n'était jamais là quand on avait besoin d'elle ? Pourquoi n'avait-il pas pris son balais ? Si c'était à refaire, il s'y prendrait autrement. Non pas qu'il ait envie de retenter l'expérience de si tôt.

- Je sssens la sussceptibilité par ici, résonna une petite voix.

Harry chercha partout autour de lui.

- Qui êtes-vous ?

- Oh, ça sssait dissscuter, s'amusa la voix. Ici !

Harry observa par terre. Un serpent d'une vingtaine de centimètre se mouvait à ses pieds.

- Je suis perdu, se confia Harry en retirant sa cape d'invisibilité.

- Bonsssoir.

Harry hocha la tête et poussa un soupir à fendre le cœur. Après tout, un serpent l'avait bien aidé presque un an plus tôt.

- Où est-ce qu'on est ? Poudlard est loin ?

- Ne sssoit pas agresssif ssorcier. N'as-tu pas de baguette ?

- Si mais je suis trop jeune et je ne sais rien faire d'intéressant. J'ai besoin d'aller à Poudlard.

- Tu as besssoin de sssommeil.

Harry roula des yeux et se passa une main sur le visage. Depuis quand les serpents voulaient-ils prendre soin des humains ?

-Toi, tu es exceptionnel, déclara le serpent comme s'il avait lu dans ses pensées.

- Je n'ai rien d'exceptionnel, s'agaça Harry.

Il en avait assez de ces histoires de garçon qui a survécu. Si même les serpents s'y mettaient… L'animal l'observa quelques instants avant de reprendre la parole.

- Je peux te montrer une cachette. Ce sssera sssur le ssentier.

Harry était épuisé. Le serpent était gentil et il le suivit. Après tout, si Dumbledore avait voulu le retrouver, il l'aurait déjà fait. Un peu blessé, Harry suivit le serpent qui se mouvait avec finesse et grâce sur le sol. Harry paraissait bien maladroit à côté. Ses pas étaient lourds et il avait vraiment très froid. La pluie dégoulinait sur son pull qui devenait de plus en plus lourd sur ses épaules. Ses doigts étaient engourdis et ses lunettes faisaient tellement de buée qu'il n'y voyait presque plus rien. Enfin, le serpent se posa à côté d'un rocher. Un trou de la taille d'une porte de gobelin se présentait. Méfiant, Harry se mit à quatre pattes pour observer puis jugeant que tout allait bien entra à l'intérieur.

oOo

- Severus je vous en prie ! s'énerva Minerva des ruminements du professeur de potion. Si vous ne vouliez pas venir, il fallait le dire.

- Mais je l'ai dit ! Seulement, on sera encore ici dans huit mois si je ne me charge pas de cela.

- Arrêtez cette prétention, je vous ai déjà dit que cela ne vous allait pas.

Severus Rogue poursuivit sa marche d'un pas rapide devançant la lionne mais elle le rattrapa quelques instants plus tard, lançant des sortilèges autour d'eux, cherchant désespérément le précieux survivant. Avec la directrice de Gryffondor, Dumbledore et Hagrid, ils arpentaient la forêt. Ces deux derniers balisaient le côté Sud de la forêt tandis que lui et Minerva allaient vers le Nord. Une fois là-bas, ils se sépareraient pour aller l'un vers l'Est et l'autre vers l'Ouest.

Ce qu'il ne fallait pas faire pour ce môme… Severus Rogue espérait tomber lui-même sur le Gryffondor pour lui passer la soufflante de sa vie. Parce que, honnêtement, qu'allaient donc faire les autres ? Une petite tape sur la main, un bisou et retour au bercail comme si rien ne s'était passé. Severus refusait cela. L'enfant lui avait fait perdre une précieuse journée de concoction de potions et d'une bonne lecture auprès du feu sans être dérangé par un élève qui avait un pet de travers. De plus, une pluie glacée ne cessait de tomber depuis plus d'une heure, il savait que le survivant allait être malade et que donc, Dumbledore lui demanderait de créer de la potion pimentine. Cela impliquait alors qu'il prendrait du retard sur ses propres projets et que…

- Severus ! résonna la voix de Minerva qui le coupa nette de ses considérations pragmatiques. On se sépare ici. Si jamais vous trouvez l'enfant, envoyez des étincelles et je vous en prie, ne l'étripez pas.

La femme s'en alla d'un pas rapide. Le potionniste se remit à ruminer tout en lançant des sorts de recherche. Surtout, maintenant qu'il était seul, il n'eut aucun scrupule à lancer un sort de filature révèlant la trace de l'enfant. Potter était à même pas un kilomètre. Épuisé par le sortilège, Severus Rogue reprit sa respiration puis une fois prêt, se dirigea droit vers le Survivant.

Imperméabilisé par la pluie, on entendait la cape du maître des potions virevolter dans la forêt tant il se déplaçait vite. Il se demanda brièvement si Potter allait prendre peur et donc se cacher de lui. Mais l'enfant devait avoir soif, faim et froid et il ne resterait probablement pas caché longtemps. Pourtant, arrivé au point de repérage que lui avait indiqué sa baguette, il ne vit pas une trace du survivant. Où ce maudit gamin était passé ?

- Potter, grogna-t-il.

Mais la pluie battante ne permettait pas à sa voix de porter loin. Il observa autour de lui puis cela le frappa. Le gamin avait évidemment pris la cape d'invisibilité de son géniteur. Peut-être même qu'il le narguait à cet instant. Il n'y avait qu'une possibilité et tant pis s'il voulait réprimander le Survivant, il pourrait toujours le faire plus tard. Il leva sa baguette et lança des étincelles rouges.

Lorsque Dumbledore arriva le premier, la pluie se calmait enfin. Hagrid et Minerva arrivèrent en même temps.

- Mais où est-il ? demanda le demi-géant d'un ton bourru.

- Comme je l'expliquais au directeur, j'ai fait un sort de traçage mais le gamin n'apparaît nul part.

- Êtes-vous sûr de l'avoir bien lancé ?

En guise de réponse, le maître des potions lança un regard venimeux à l'homme qui baissa les yeux malgré sa taille proéminente.

- Je pense qu'il a sa cape d'invisibilité, reprit-il, je me disais qu'avec vous dans les parages, Potter pointerait le bout de son nez.

- Il est peut-être blessé !

- Hagrid je vous en prie, déclara le directeur en se déplaçant comme s'il jouait à un jeu de piste.

Ses yeux pétillaient tel un enfant le jour de noël et le maître des potions se demanda sérieusement ce qu'il fichait ici. Il était prêt à partir lorsque Dumbledore se positionna face à un rocher. Il adressa un grand sourire à l'assistance puis, d'un coup de baguette, il fît disparaître la pierre dans un pop. Severus n'en croyait pas ses yeux. S'il n'avait pas été aussi étonné, il aurait observé la réaction de Minerva juste pour la légende et graver dans sa tête cet instant à tout jamais. Le gamin était roulé en boule, semblant dormir malgré les tremblement de son corps. On pouvait dire qu'il était dans un sale état. Du sang séché recouvrait la moitié de son visage, ses vêtements étaient sales, déchirés - était-ce son haut de pyjama sous ce pull ?!- et son poignet gauche avait un angle bizarre.

S'il fallait encore en douter, cet enfant était officiellement une terreur ambulante. Mais ce n'était pas tout - et il aurait vraiment aimé voir la réaction de Minerva mais il ne pouvait pas quitter des yeux le Survivant endormi - l'enfant serrait contre lui un serpent qui se lovait contre son ventre. Minerva poussa un hurlement qui fit sursauter le Gryffondor. Le serpent détala et Harry Potter se mit sur ses pieds immédiatement avant d'être pris d'un vertige. Dumbledore fut le premier à réagir et attrapa l'enfant par le bras.

oOo

Le cœur d'Harry tambourinait tellement fort dans sa cage thoracique qu'il crut un instant qu'il allait en sortir. Son ami serpent avait fuit à travers les fougères et il aurait aimé pouvoir faire de même. Quatre paires d'yeux le dévisageaient. McGonagall paraissait à la fois effrayée et soulagée, Hagrid était au bord des larmes tellement il semblait rassuré de le voir, Rogue le fusillait du regard et Dumbledore au contraire lui souriait.

- Harry nous étions inquiets.

Harry avait du mal à imaginer Rogue inquiet mais ne dit rien. Pour tout dire, il ne savait pas quoi penser ni comment réagir. Il avait mal partout. Son bras était encore dans la poigne douce mais ferme du directeur. Nul doute qu'il ne pourrait plus partir. Qu'est-ce qu'ils allaient faire de lui ? Le directeur le dévisageait, un sourire plein de douceur et Harry se sentit immédiatement en sécurité. Une boule atroce se logea au creux de sa gorge et il baissa les yeux, honteux.

- Pardon… murmura-t-il.

Hagrid hurla dans un pleur rauque et pressa Harry contre lui.

- Harry ne refait plus jamais ça ! cria-t-il à son oreille tandis qu'il l'écrasait contre son ventre rond. Qu'est-ce qui t'a pris enfin ?

Harry se sentit extrêmement coupable. Il ne savait plus pourquoi il avait fait ce geste de fuir. A l'instant où il avait pris sa cape, il avait réellement pensé que c'était une excellente idée mais il se rendait compte désormais à quel point c'était idiot.

- Hagrid, vous allez l'étouffer, résonna la voix de la directrice de Gryffondor.

Mais Harry aurait presque préféré cela plutôt que d'affronter le regard des adultes plus longtemps. A sa grande surprise, ce fut Rogue qui coupa court aux retrouvailles et le sauva de ce moment gênant.

- Peut-être pourrions-nous rentrer au chaud ?

Il traça un arc de cercle dans le ciel et quelques secondes plus tard, quatre balais apparurent dans un sifflement. Harry fronça les sourcils, se demandant s'il allait devoir monter derrière un des professeurs - et il pria un instant pour que ce ne soit surtout pas Rogue - mais Hagrid les salua en expliquant qu'il allait rendre visite à une vieille amie.

- On se retrouve à l'infirmerie, déclara Dumbledore avant de décoller.

Harry n'attendit pas plus longtemps et s'éleva dans les airs, la sensation grisante lui chatouillant les entrailles. Rogue était déjà loin devant. Harry aurait pu le dépasser mais il préféra rester à une bonne distance, tenant son balais à une main, l'autre étant probablement cassée. Il ne préféra pas s'en plaindre.

Pomfresh semblait avoir attendu Harry toute la journée et elle l'attrapa d'une main ferme pour le tirer sur un lit déjà préparé. Un pyjama l'attendait même au bout. Harry se mit à rougir, honteux et extrêmement mal à l'aise. Il tenta de protester qu'il n'avait rien de grave mais déjà Pomfresh hurlait à qui voulait l'entendre que c'était une catastrophe. Elle faisait des grands gestes avec sa baguette autour de lui et marmonnait des paroles incompréhensibles même si Harry entendit "inconscient", "repos" et "vont me tuer avant l'heure".

Harry comprit qu'il valait mieux attendre et se taire. De plus, Dumbledore, McGonagall et Rogue attendaient patiemment. Se tortillant nerveusement sur son lit, Harry garda ses yeux rivés sur ses genoux sachant qu'il valait mieux écraser plutôt que de faire le fier. Cependant, une fois que sa main fut réparée et que Pomfresh eut appliqué différents baumes sur ses plaies, Dumbledore s'adressa à Harry avec douceur.

- Nous avons prévenu ton oncle et ta tante que tu serais en retard.

Harry ignora le claquement de langue agacé du professeur de potion et releva la tête pour plonger son regard dans celui du directeur.

- Je parie qu'ils étaient ravis, dit-il de façon plus agressive qu'il ne l'aurait voulu.

- Potter !

- Minerva c'est bon, apaisa le directeur qui gardait un petit sourire. Je pense que tout le monde peut comprendre que tu préfères rester ici. Moi même j'ai eu du mal à quitter Poudlard le premier été.

- Cela n'a rien à voir, s'empressa de répondre Harry.

Il devait jouer franc-jeu dès à présent. Peut-être que cela marcherait. Il n'avait pas le choix, il n'avait pas fait tout cela pour rien et il n'avait plus grand chose à perdre. Il n'avait sûrement pas été assez clair la première fois avec Dumbledore.

- Je ne veux pas rester chez eux. C'est ici chez moi ! Poudlard est ma maison. Je ne veux pas repartir là-bas, je…

Mais plus Harry parlait, plus il avait la sensation que ses paroles ne seraient pas prises au sérieux. Harry sentait le regard du maître des potions plein de jugement sur sa nuque. Il aurait pu supplier mais seule la fierté l'en empêcha.

- Harry, tu ne peux pas aller ailleurs.

- Mais je peux rester ici ! coupa Harry avec fureur, désespéré. Vous n'avez pas le droit de m'obliger ! Je ne veux pas aller chez eux, vous… Vous ne comprenez pas ! Ce n'est pas chez moi là-bas ! Je ne peux pas !

Harry avait l'impression d'être Dudley qui piquait une crise mais il ne pouvait s'en empêcher. Des larmes de colère menaçaient de couler et il ferma les yeux pour les faire disparaître. Puis, il reprit plus calmement.

- Si vous m'envoyez là-bas, je fuirai à nouveau.

A l'instant où il prononça ses mots, un vide s'empara de lui. Il avait la sensation de tomber dans un puits sans fond et seul le regard de Dumbledore lui permit de rester accroché à la réalité. Il se sentit subitement tout seul. Il se rendit compte qu'il n'avait plus de chez lui. Que les Dursley n'étaient plus son foyer. C'était acté, c'était en lui. La solitude lui enserra la gorge. Sa respiration s'accéléra et il s'accrocha violemment aux draps du lit, ne comprenant pas trop ce qui lui arrivait et en même temps, se rendant compte que quelque chose se passait. Le regard de Dumbledore se fit sérieux. Il analysait Harry et le garçon se sentit oppressé.

- Si nous laissions Potter à sa petite crise existentielle ? Je suis certain qu'il aura retrouvé ses esprits plus tard.

La voix de Rogue rappela Harry à la surface de cet océan d'angoisse. Étonnement, Dumbledore se leva de sa chaise et hocha la tête. Harry entendit à peine Minerva lui souhaiter une bonne nuit. Bonne nuit… Harry savait qu'il ne dormirait certainement pas cette nuit, pas tant qu'il ne saurait pas ce qu'on ferait de lui.

oOo

Les silences de Dumbledore n'étaient jamais bons. Jamais. Severus Rogue voulait se coucher mais sa curiosité était piquée au vif. Ni lui ni McGonagall n'osaient déranger le directeur dans ses pensées. L'homme faisait les cent pas dans son bureau. Finalement, il s'installa dans sa chaise avec épuisement et fit apparaître trois tasses de thé avec un nuage de lait. L'heure était définitivement grave.

- Que se passe-t-il Albus ? demanda finalement Minerva avec courage.

L'homme se pencha en avant, porta la tasse à ses lèvres et Severus souhaita le secouer comme un prunier pour qu'il crache sa pastille et enfin expliquer quel était le problème -encore une fois- avec le Survivant.

- Il s'agit de la réaction qu'il a eu à l'infirmerie n'est-ce pas ? demanda finalement le maître des potions.

Il aurait pu dire que l'enfant n'était qu'un petit comédien qui voulait juste attirer l'attention sur lui et piquer sa crise de colère tel un enfant de deux ans. Sauf qu'il s'était mis à trembler comme une feuille, était devenu pâle comme un linge et semblait partir dans une attaque de panique avant qu'on le rappelle à la réalité. Même la mauvaise foi de Rogue avait des limites. Cependant, il ne pensait pas que cela méritait autant de tragédie de la part du directeur. Peut-être que finalement Potter avait simplement compris l'impact de son geste et qu'il savait qu'il avait été trop loin. Comme quoi, rien n'était jamais perdu. Si Potter avait des remords, cela pouvait vouloir dire qu'un jour Londubat serait capable de différencier un chaudron d'une casserole.

- Il s'agit de cela en effet, déclara Dumbledore avec un calme apparent mais dont les yeux trahissaient une angoisse sourde.

- Et alors ? demanda blasé le maître des potions.

- Alors mon cher Severus, cela signifie que Harry ne considère plus le foyer de Pétunia comme le sien. Cela signifie que les protections sont tombées. Cela signifie que Harry a besoin d'un nouveau foyer.

 

Note de fin de chapitre :

Que vous inspire ce début  ?

Vous devez s'identifier (s'enregistrer) pour laisser une review.