Hiver 1995, Claira, sud de la France, demeure Zabini

Il était 19 heures, le dernier vendredi des vacances de Noël lorsque Papa m'appela pour dîner. Nonna et Nonno étaient également présents et on mangea l'un de mes plats préférés : des gnocchis alla sorrentina. J'avais écrit à Blaise pour Noël et Papa me fit savoir que son majestueux hibou noir jais était à la fenêtre du salon. J'ouvris celle-ci avec hâte et je fis rentrer l'animal. 

ENFIN, BLAISE M'A RÉPONDU ! J'entretiens de bonnes relations avec mon frère mais on ne se voit qu'occasionnellement. Je vais à l'école à BeauxBâtons et il est à Poudlard. On a le même âge, quoique onze mois d'écart, on a les mêmes parents et pourtant tout est si différent. 

"Charlie ! Viens manger, tu liras la lettre de Blaise après !" me cria papa depuis la cuisine. Cependant, je n'ai pas pu me retenir et j'ouvris la lettre. 

Chère Charlie, 

J'espère que ton Noël s'est bien passé. Embrasse Nonna et Nonno pour moi, ils me manquent beaucoup. Pour ma part, j'ai passé Noël chez les Malefoy. Maman était là aussi, évidemment, ainsi que les Goyle, les Rosier, et les Nott. C'était chouette mais parfois je me dis que j'aimerais bien passer les fêtes tranquillement, comme toi. Les grandes cérémonies sont fatigantes.

Merci beaucoup pour le parfum que tu m'as acheté !

Comment se passent les cours depuis Halloween ? 

Maman a reçu une invitation pour le mariage de la fille des Crabbe cet été, je suppose que vous y seriez convié aussi, Papa et toi. 

J'ai hâte de te revoir, c'est un peu bizarre à la maison. Maman écrit des lettres et s'interrompt lorsque je suis trop près d'elle, comme si elle me cachait quelque chose. J'espère juste que ce n'est pas un énième beau-père, ce serait le huitième depuis que elle et Papa se sont séparés et il est inutil de dire que je ne les aime jamais. 

Je serai sûrement de retour à Poudlard lorsque tu m'écriras ta réponse alors n'envoie pas la lettre à la maison. 

Je t'embrasse, 

Blaise

PS : j'ai fait livrer ton cadeau de Noël à l'école, j'espère qu'il te plaira !

"Nos Noël sont bien différents" dis-je à Papa en entrant dans la salle à manger. Je lui explique donc le contenu de la lettre tout en empiffrant des grosses fourchettes de gnocchi

"Mmmm... Oui, ta mère a sûrement une autre conquête" expliqua Nonna.

Papa rougit et se détourne vers Meelow, notre elfe de maison : "Meelow, peux-tu m'apporter du fromage, s'il te plait ?" Celle-ci s'exécuta. 

Bizarre. Papa qui rougit, c'est très rare. Parfois, je me dis qu'il vit mal la séparation. Même après autant d'années. Maman a eu beaucoup de conquêtes tandis que lui n'a eu qu'une amourette qui n'a pas duré plus que quelques mois. Blaise et moi on a mal vécu la séparation de nos parents mais on a encore plus mal vécu le fait de ne plus vivre ensemble

"Le mariage de la fille Crabbe à lieu le 4 juillet, chez eux, en Angleterre. Nous y sommes conviés aussi." m'explique simplement Papa. "J'ai reçu l'invitation ce matin".

Le dîner passa et Nonno et Nonna prirent la cheminée vers 21 heures.  

Après leur départ, je suis montée dans ma chambre pour refaire ma malle. Je retourne à l'école demain donc je devrai me dépêcher de la terminer. Comme d'habitude, je suis désordonnée et j'oublierai surement un manuel que Papa devra m'envoyer par hiboux. 

Après avoir fermé ma malle, je pris un bout de parchemin et j'écris à Blaise en retour.

**Toc, toc, toc** Papa passa sa tête par l'ébrasement de la porte : "Charlie ? Je peux te parler un instant s'il te plait ?"

AIE. La dernière fois qu'il m'a dit ça, j'ai été sévèrement punie pour avoir fait une mauvaise farce à trois filles de l'Odre d'Urtica. En effet, à BeauxBâtons, il n'y a pas de maisons comme à Poudlard, il existe trois ordres : Urtica qui regroupe les personnes spontanées, courageuses, de nature individualiste et ayant beaucoup de volonté. Aloysia qui regroupe les élèves passionnés, généreux, intellectuels et qui font preuve d'une cohésion exemplaire et, enfin, l'Ordre de Lonicera, mon Ordre, qui regroupe les élèves faisant preuve d'équité, de patience, de ruse et de réflexion. 

- "Oui Papa, entre" lui dis-je. 

Papa entra très lentement, en trainant le pas et s'installa sur ma chaise de bureau. Il baissa les yeux et pris une grande inspiration et souffla d'une traite : "jrevuiamèr"

- "Papa, j'ai pas bien compris ce que tu m'as dit, tu peux dire ça plus doucement?" 

Il repris une grande inspiration, me regarda puis regarda ses pieds tout en me disant "j'ai revu ta mère"

Et, d'un coup, je reçois un coup de poing imaginaire dans le ventre.