Paris – dans les jardins du Luxembourg
Une petite brune aux cheveux bouclés et aux yeux noisette jouait tranquillement dans l’aire de jeu sous le regard attendri de ses parents. Elle portait une magnifique petite robe d’été jaune à fleurs blanches.
C’était la première fois que la petite Hermione, 7 ans, visitait la capitale française, c’était même la première fois qu’elle quittait le sol britannique.
Les Granger, les parents de la petite brune, ont toujours eu une énorme affection pour Paris, surnommée la ville de l’amour, c’est dans cette ville qu’ils s'étaient rencontrés il y a quelques années au hasard d’une visite au musée du Louvre. Les deux jeunes Anglais passaient la semaine en voyage d’études avec leurs universités respectives, à l’époque la maman d’Hermione Jane étudiait la littérature française au sein de la prestigieuse université d’Oxford alors qu’Oliver était passionné par l’histoire de l’art qu’il étudiait à St Andrews. Ce fut un coup de foudre immédiat pour les deux jeunes britanniques. Tel Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, les auteurs préférés de Jane, ils passèrent leur premier rendez-vous au Café de Flore dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à discuter pendant des heures. C’était là le début d’une belle histoire. Et ce fut une évidence lorsque quelques mois plus tard, une fois diplômés, ils sont revenus à Paris, et Oliver a pris son courage à deux mains pour demander Jane en mariage sur l’esplanade du Champ-de-Mars juste devant la tour Eiffel.
Aujourd’hui, le couple a voulu tout naturellement partager son amour pour la ville lumière avec leur fille unique. Hermione était une enfant en avance pour son âge et même si elle commençait seulement les bases de la lecture et de l’écriture, la petite fille avait insisté pour que sa maman lui enseigne quelques notions de français afin d’être préparée pour le voyage.
A l’autre bout du jardin, une famille de sorciers profitait de son passage dans la capitale pour flâner en ce bel après-midi d’été.
Alexandre et Apolline Delacour étaient accompagnés ce jour-là de leur fille Fleur âgée de 9 ans. La petite était une version miniature de sa maman, des cheveux blonds platine et des yeux d’un bleu azur intense. Elle était magnifique dans sa petite robe bleu pastel assortie au ruban de ses cheveux.
Les Delacour bien qu’importants dans le monde magique français aimaient passer du temps dans le Paris moldu, le père vouait même une certaine fascination pour la technologie des non-mages. Il était allé jusqu’à s’acheter une grosse voiture de sport qu’il utilisait souvent le long de la côte d’Azur, lieu de la résidence principale de la famille. Apolline ne comprenait pas vraiment la passion de son mari, mais elle souhaitait que sa fille chérie connaisse le monde qui les entoure, évidemment en faisant très attention de ne pas révéler leur vraie nature. Même si pour la mère de famille au sang vélane c’était un peu plus compliqué, car telle une sirène elle attirait les regards des gens subjugués par son immense beauté. Elle rendait complètement fous les hommes et terriblement jalouses les femmes, mais elle s’en fichait car seul son compagnon comptait à ses yeux.
Les Français venaient de s’installer lorsque la petite blonde remarqua la jeune Britannique aux cheveux bruns bouclés assise à la balançoire en train de lire, quelque chose en elle lui disait qu’elle devait aller la rencontrer. Après avoir demandé l’autorisation à ses parents pour rejoindre l’aire de jeux, elle s’approcha doucement et tenta de se présenter à la petite fille qui semblait plongée dans son livre.
- Moi aussi, j’aime beaucoup Peter Pan.
Hermione était un peu étonnée, elle ne comprenait pas tout ce qu’avait dit la petite blonde, mais elle fut frappée par la profondeur de ses yeux couleur océan.
- Tu es timide on dirait, je m’appelle Fleur ; la jeune Française essaie de briser la glace en tendant la main.
Reprenant ses esprits, la petite Britannique essaya de se souvenir des phrases que sa mère lui avait apprises
- Sorry, je souis Hermione, bounjour Floeur ; essaye de dire tant bien que mal la petite fille avec un fort accent anglais.
- Oh tu es anglaise, ravie de te rencontrer, je peux rester avec toi ? demande Fleur montrant la place libre à côté d’Hermione sur la balançoire.
Même si elle ne comprenait que la moitié de la phrase, la petite brune serra la main de la petite blonde, ce qui provoqua un léger frisson chez les deux enfants. Pendant quelques secondes, elles sont restées comme paralysées avant de se lâcher et de jouer ensemble sur le portique. Malgré la barrière de la langue, les petites filles semblaient bien s’entendre. Au loin, Apolline Delacour qui regardait la scène avec intérêt esquissa un léger sourire, satisfaite de la situation.
Les deux petites filles jouèrent ensemble une grande partie de l’après-midi, les Granger et les Delacour regardaient de loin à chaque extrémité de l’air de jeux, avec beaucoup d’affections la complicité et l’amitié naissantes entre les enfants. Malheureusement le soleil commençait à décliner, il était l’heure de partir, laissant les deux petites un peu tristes.
Dans une dernière étreinte, elles espéraient se revoir, mais les Granger repartaient déjà pour leur résidence de Londres tôt le lendemain matin.
Fleur courut en direction de son père, lui demandant son carnet et son stylo plume. Alexandre obéit à la demande et regarda sa fille griffonner le morceau de papier avec son écriture appliquée d’enfant. Une fois terminé, elle courut vers Hermione pour lui tendre le papier
- Écris-moi quand tu rentreras.
Hermione sourit, prit le papier et le déplia pour découvrir une adresse, Jane qui avait suivi l’interaction entre les deux fillettes fit la traduction pour sa fille
- Elle veut que tu lui écrives une lettre quand tu seras à la maison; Hermione sourit et demande à sa maman un papier pour faire pareil.
La petite qui commençait à apprendre à écrire eut besoin d’un peu d’aide de sa maman, toute fière d’elle, elle tendit le papier à Fleur qui avait attendu avec impatience et beaucoup d’intérêt que la petite brune termine son œuvre.
- Promis je t’écrirai ; elle fit un dernier câlin avant de repartir en direction de ses parents.
C’est ainsi que par un bel après-midi d’été dans un petit coin de Paris, le destin de deux fillettes venait de se sceller même si elles ne le savaient pas encore.