Hermione, une jeune Australienne de 19 ans était arrivée il y deux mois au Royaume-Uni, lorsqu'elle entra dans la boutique qui allait changer sa vie. Récemment diplômée du lycée le plus prestigieux de Sydney, elle a reçu une bourse pour fréquenter une école d'art réputée nommée Chelsea College. Pour payer moins de loyer, elle a choisi de vivre dans une petite communauté appelée Beckenham, situé juste à l'extérieur de Londres.
Les choses s'étaient bien passées depuis son arrivée et elle s'était installée dans son petit appartement au-dessus d'une boulangerie. En plus de consacrer son temps aux études, elle profitait souvent de son temps libre pour explorer le quartier. Un quartier qui se vantait de son ambiance de petit village, même s'il se trouvait à la périphérie de la capitale Britannique.
En ce dimanche après-midi particulier, elle erra dans une boutique d'antiquités située juste en dehors du centre-ville. Elle espérait trouver quelque chose d'un peu « hipster » pour décorer son appartement plutôt ordinaire. C'était une petite boutique, remplie d'antiquités du sol au plafond. Hermione se demandait comment ils pouvaient faire tenir autant de choses dans un si petit espace.
Mais lors de cette visite, peu de choses attirèrent son attention. Une table d'appoint antique l'intéressa, mais dès qu'elle vit le prix de 300 livres, son enthousiasme s'éteignit rapidement. Elle n'avait que 55 livres à dépenser.
« Non. » dit-elle en secouant la tête.
« Cherchez-vous quelque chose en particulier ? »
La jeune britannique haussa les épaules. « Je veux juste décorer mon appartement. Je regarde si quelque chose m'intéresse. »
« Eh bien, faites-moi savoir si vous avez des questions. » dit l'homme, laissant Hermione à sa recherche.
Finalement, Hermione se dirigea vers une table avec une pancarte "Nouveautés". Elle s'apprêtait à se détourner lorsqu'une petite photographie dans un cadre doré attira son attention. C'était une très vieille photo d'une jeune femme en longue robe blanche couverte de dentelle. Elle tenait un bouquet de fleurs et ses cheveux étaient coiffés avec une fleur. Cela semblait être une photo de mariage ou un portrait formel.
Hermione l'aurait reposée, s'il n'y avait pas eu une chose. Le visage de la femme. C'était le plus beau qu'elle ait jamais vu. Elle semblait européenne, avec des pommettes hautes, des lèvres parfaites et des yeux clairs qui faisaient battre son cœur à tout rompre. La fille aux yeux chocolat se retrouva incapable de détourner le regard de la jeune femme. Une chose la troublait cependant à propos de la photographie : la femme sur la photo semblait triste. La solitude fut le premier mot qui traversa l'esprit de la Hipster.
« Pourquoi est-ce que je pense qu'elle est seule ? » se demanda Hermione.
En tout cas, cela la dérangeait que cette belle créature soit malheureuse. Hermione, qui était ouvertement lesbienne depuis le lycée, ne se souvenait pas avoir jamais vu un visage aussi magnifique.
« Qui es-tu ? » murmura la jeune fille doucement.
Pensant, elle ouvrit le dos du cadre pour examiner l'arrière de la photo à la recherche d'un nom. Elle devait absolument connaître le nom de cette femme. La chance était avec elle, car écrit au crayon à papier au dos, il y avait une inscription
Fleur Isabelle Delacour - 13 juillet 1869
« Fleur, n'est-ce pas le nom français d'une fleur ? » dit Hermione en réfléchissant. « La France n'est pas très loin. Cela aurait du sens qu'elle soit en partie Française » La pensée que cette femme ait du sang français ne faisait qu'approfondir le mystère. Hermione remit l'arrière du cadre en place, le retourna et sourit.
« Bonjour Fleur. Voudrais-tu rentrer à la maison avec moi ? » dit Hermione à la photo. Elle était étiquetée 7 livres. Hermione ne savait pas pourquoi, mais elle devait absolument avoir cette photo. Ce n'était pas seulement parce que cette femme était d'une beauté éblouissante, c'était bien plus que cela. Mais Hermione ne savait tout simplement pas pourquoi.
Photo en main, elle se dirigea vers la caisse et la posa.
« On dirait que vous avez trouvé quelque chose, » dit le gérant en regardant le cadre.
Hermione sourit. « Je pense qu'elle avait besoin d'un chez-soi. Savez-vous d'où vient cette photo ? Je l'ai trouvée sur la table des nouveautés. »
L'homme sembla réfléchir un moment et sembla se souvenir. « Ah oui. La semaine dernière, ils ont démoli le manoir de l'ancien domaine Weasley. La maison était en ruines et vide depuis des années. Le terrain a été vendu à un promoteur qui va construire un nouveau supermarché Tesco. Mon neveu, qui faisait partie de l'équipe de démolition, a trouvé cela et une boîte de vieilles bricoles dans le sous-sol. On aurait dit que personne n'avait touché à ces choses depuis plus de 100 ans. Le tribunal de la faillite avait vendu tout le reste et voulait se débarrasser du reste, mais il savait que je pourrais peut-être gagner quelques sous avec ces objets, alors il me les a passés. Sinon, tout serait allé à la poubelle. Je suis content que vous donniez un bon foyer à cette dame. Cela fera 7 livres. »
Hermione donna un billet de 10 à l'homme, reçut sa monnaie et sortit, la photo en main.
En marchant les quelques rues jusqu'à son appartement, Hermione ressentait une étrange excitation à l'idée de ramener sa nouvelle acquisition chez elle. C'était comme si elle avait hâte de montrer à Fleur son nouveau chez-soi. C'était étrange, étant donné qu'elle devait probablement être morte depuis des décennies. Dans son petit appartement d'une chambre, l'Anglaise pensa immédiatement à l'endroit où placer Fleur. Une seule chose lui vint à l'esprit : sa très petite chambre.
Après quelques instants de réflexion, elle accrocha la photo de la belle jeune femme au mur à côté du lit. Au cours des nuits suivantes, alors qu'elle se mettait au lit pour lire, comme c'était son habitude avant de dormir, son regard se portait fréquemment sur la photo de Fleur.
Hermione s'asseyait là et se demandait qui elle était, à quoi sa voix ressemblait. Quelle était la couleur de ses yeux ? En fait, elle était obsédée par cette question. Étaient-ils d'un bleu clair ou peut être vert ? Bien sûr, Hermione se demandait aussi pourquoi elle était si malheureuse. Elle découvrit qu'elle aimait beaucoup regarder la photo. Elle la déplaça même plus près de la tête du lit pour pouvoir la voir de manière plus rapprochée. Elle exerçait une étrange emprise sur elle, mais peu importe, cela ne la dérangeait pas.
Point de vue d'Hermione
Cela fait une semaine que je possède la photo, et chaque jour qui passe, elle semble exercer une emprise de plus en plus forte sur moi. Elle est belle d'une manière que je peine à décrire. Rien que la voir fait que mon cœur brisé a envie de battre à nouveau.
Je n'aurais jamais pensé vouloir être avec quelqu'un après Pansy. Je l'ai rencontrée lors d'une soirée après ma deuxième année au lycée de Sydney.
Début du souvenir
Elle était appuyée contre un mur, observant les gens avec un regard perçant. Elle portait une robe noire mi-cuisse avec des talons hauts noirs. Son visage était ovale, avec des yeux marron glacé perçants et des cheveux ombrés. Un instant plus tard, elle se tourna et me vit.
J'avais déjà été avec des filles auparavant, mais jamais je n'en avais désiré une autant que je la désirais elle. Je ne comprenais même pas ce que ces yeux glacés me faisaient. Nous avions à peine croisé le regard, et je savais qu'elle me jugeait, scrutant chaque défaut. Cela la rendait encore plus attirante. Ses lèvres étaient courbées en une moue qui me faisait frissonner le long du cou. Elle avait l'air d'être la personne la plus ensoleillée que j'aie rencontrée, et c'est ainsi que j'ai su que je l'aimerais. Quant à sa robe, elle ne pouvait rien faire de mal avec. Elle mettait en valeur chaque courbe de ses jambes.
Avant que je ne m'en rende compte, je me dirigeais vers elle. C'était comme si elle m'appelait, et je ne pouvais pas résister. Tel une sirène de la mythologie grecque ancienne, son attraction semblait aussi puissante.
Je ne pouvais m'empêcher de penser à l'ironie de la situation. J'étais venue à la soirée dans l'espoir de faire une conquête, peut-être une fille de terminale ivre qui voulait vivre une nouvelle expérience. Non... Ce soir, c'était moi qui allais être la conquête.
À mesure que je m'approchais, son sourire s'élargit. Elle savait qu'elle m'avait. « Je vois que tu sais ce que tu veux. J'aime ça chez une fille, » dit-elle d'un ton langoureux.
Je ressentis le besoin de faire quelque chose, de prendre l'initiative. Elle était en train de me mettre à ses pieds, prête à adorer son corps. Mon orgueil ne le supporterait pas, je suis une lionne par un vulgaire chaton.
Je ne dis rien et la scrutai un instant en me léchant les lèvres. Puis, je m'avançai et mis une main autour de sa nuque et l'autre dans son dos. Avant qu'elle ne puisse réagir, j'appuyai mes lèvres contre les siennes et lui donnai le baiser le plus passionné que je puisse imaginer. C'était un baiser incroyable, tout mon corps semblait brûler. Mais je devais la laisser en vouloir plus. Alors je rompis le baiser.
Elle parut désemparée un instant, mais se reprit rapidement. J'avais brièvement pris le contrôle. Ce que je suspectais, c'était que son orgueil ne le supporterait pas. J'ai eu la confirmation de cela une seconde plus tard.
Elle saisit ma main et me regarda droit dans les yeux avec un regard paralysant. « TU M'APPARTIENS ! »
Alors que je sentais l'humidité m'envahir, je savais qu'elle avait parfaitement raison.
***********
Nous avons pris une des chambres, et bientôt j'étais complètement emportée. Après cela, nous avons discuté et découvert que nous avions des goûts similaires en musique, films et livres. Nous avons accroché, et en moins d'un mois, nous étions officiellement un couple. Tout au long de la troisième année et de la majeure partie de la terminale, nous avons été ensemble. C'était formidable. Le sexe, que puis-je dire sur le sexe ? Elle adorait le sexe. J'ai fini par devoir apprendre à étudier seule, car quand nous étudiions ensemble, nous finissions presque toujours au lit. En fait, nous finissions presque toujours au lit. Je l'aimais et pensais qu'elle serait celle avec qui je passerais ma vie.
Environ un mois après le début de la terminale, j'appris l'existence d'une bourse d'études pour l'université de Chelsea. J'avais entendu parler de son programme artistique très prestigieux. En en parlant à Pansy, elle m'encouragea à postuler. Alors je le fis. J'ai rempli la candidature, rédigeai mon essai, je suis allée à l'entretien devant les juges en espérant décrocher le graal.
On m'avait dit que je ne recevrais les résultats que dans plusieurs mois, alors j'ai continué ma vie normalement. La vie à l'école et avec Pansy se passait bien. Mais un jour, à la mi-février, je reçus une lettre. Elle m'annonçait que j'avais été sélectionnée. Je n'avais même jamais imaginé que je gagnerais, mais c'était le cas.
Je me suis rendue directement chez Pansy pour lui annoncer la nouvelle.
« Je l'ai eu, j'ai gagné, » dis-je en tenant la lettre alors que ma petite amie ouvrait la porte.
« Quoi ? » dit-elle, l'air perplexe.
J'étais assez excitée. « La bourse ! Une bourse complète pour le Royaume-Uni. C'est génial, non ? »
Elle sourit et me serra dans ses bras. « C'est génial, ma chérie, je suis tellement heureuse pour toi. »
J'aurais dû remarquer cela à ce moment-là. Il y eut un bref mais subtil changement dans son expression. Mais j'étais trop heureuse pour vraiment le percevoir.
Je m'en rendis vite compte. Elle mettait de plus en plus de temps à répondre à mes textos et appels. Elle manquait parfois des appels. Elle semblait me toucher de moins en moins. Même pendant le sexe, il semblait manquer quelque chose. La passion semblait s'effriter lentement. Elle avait soudainement changé. C'était comme si le vent avait brusquement tourné d'une douce brise d'été à un vent d'hiver glacial.
Je l'ai surprise un mois plus tard dans un club, en train de flirter avec une autre fille. Dans une rage folle, je me suis précipitée vers elle, lui attrapai le poignet et l'entrainai à l'écart.
Retour en arrière
« Tu veux t'expliquer, Pansy ! Tu m'as évitée toute la semaine et maintenant je te trouve ici en train de flirter, » dis-je, presque furieuse.
Elle se redressa et adopta une posture défiante. « C'est fini. Je passe à autre chose. J'allais te le dire demain, mais je suppose qu'aujourd'hui fera l'affaire. »
J'étais abasourdie. Entendre qu'elle voulait rompre fit chavirer mes émotions. « Comme ça, on en a fini ? Nous sommes ensemble depuis plus d'un an et demi. Qu'est-ce qui se passe ? La bourse ? »
Elle hocha la tête. « Oui. »
« Pardonne ma mémoire défaillante, mais il me semble que c'est toi qui m'as encouragée à postuler, » répliquai-je, passant soudainement de la désespérance à la colère.
« Je l'ai fait. Je n'avais jamais pensé que tu gagnerais réellement. Maintenant, tu seras en Louisiane et moi, je serai ici. »
« Je t'ai dit, on pourrait discuter par Skype, je viendrais te rendre visite et toi, tu... » dis-je, soudainement désespérée.
Elle rit de manière moqueuse. « Donc je pourrais juste avoir un peu de toi tous les deux mois. Est-ce que je ressemble à quelqu'un qui attendrait ? Si tu ne peux pas satisfaire mes besoins, alors je dois trouver quelqu'un d'autre. »
Cela me donna l'impression d'un poignard dans le cœur. Je croyais vraiment qu'elle m'aimait. Je détestais pleurer, surtout en public, mais les larmes jaillirent malgré moi.
« Je pensais que tu m'aimais ! N'étais-je qu'une personne pour satisfaire tes besoins ? »
Elle croisa les bras et me regarda comme si j'étais une idiote. « Oh, j'aimais être avec toi, et le sexe était super. Mais tu dois comprendre que... »
Je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase et lui assénai un coup de poing sec en plein sur le nez. Elle fut projetée en arrière et atterrit sur le sol. Lorsqu'elle toucha terre, son nez était déjà en train de saigner abondamment.
Presque tous mes instincts me disaient de lui donner une bonne raclée, mais mon cœur brisé me conseillait de fuir. Fuir et pleurer.
C'est exactement ce que je fis.
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Ce fut la dernière fois que je parlai ou que je vis Pansy.
J'avais été complètement aveuglée par elle, tout simplement. Je lui avais donné mon cœur, et elle l'avait écrasé. Il était maintenant évident que j'avais été manipulée depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrées. Le fait est qu'elle me ressemblait tellement que j'aurais dû m'en douter. C'était stupide de ma part. Depuis ce jour avec Pansy, mon cœur était resté brisé et figé. Ce n'est que lorsque j'ai vu cette photo qu'il a commencé à battre à nouveau.
Fleur semble être le parfait opposé de Pansy. Elle est belle, avec de longs cheveux fins, et je ne me lasse pas de la regarder. Pansy ne voulait pas d'une relation à distance, ses besoins semblaient passer avant tout le reste. Pourtant, je me retrouve dans une telle situation malgré tout. Non pas séparés par des kilomètres, mais par 155 ans.
Il est tard et je dois aller dormir, car j'ai un cours à 8 heures du matin. Je prends encore un moment pour contempler le visage de Fleur, et une fois de plus, je sens mon cœur battre un peu plus fort.
« 155 ans, » dis-je en soupirant en raccrochant la photo au mur.
En éteignant les lumières, j'imagine sa douce silhouette contre la mienne, tandis qu'un refrain d'une vieille chanson des années 70 me revient à l'esprit. ♪ Sultans of Swing –Dire Straits