JOUR 1
- Allez, Sirius. Ne sois pas bête.
- Laisse-moi tranquille.
- Tu vaux mieux que ça.
- Qu’est-ce que t’en sais, sale tarée fachiste !
- Tu ne vas pas te laisser moisir ici.
- Je préfère la prison à la reddition !
- Reddition. Pff.
Elle ricane devant ce mot prétentieux. Il aurait pu dire « trahison », mais non. Même en haillons dans une cellule répugnante, il faut qu’il fasse le malin. Il est au fond du trou et il lui sort le dictionnaire des synonymes. Franchement. Cela la rassure. Il est encore lui-même.
- Le Seigneur des Ténèbres pourrait t’aider.
- Je m’en fous.
- Bientôt, quand les Détraqueurs t’auront aspiré le ciboulot jusqu’à la moelle, tu feras moins l’intéressant.
- Je suis fort !
- Voyez-vous ça. Personne ne fait long feu à Azkaban, Sirius, personne. Ce serait inhumain d’en sortir indemne. Arrête de te croire plus solide que la terre entière. Le Maître a besoin de gens comme toi.
- Je n’ai rien à voir avec lui, ni toi, ni aucun de tes petits potes dingos.
- Que tu crois, Sirius, que tu crois.
- Développe, provoque-t-il.
- Le Maître a besoin d’Animagus, déjà.
- Il a ce salaud de Peter, crache Sirius.
- Avait. Merlin sait où il se trouve, à présent.
- Je croyais qu’en ayant trahi nos amis, il serait porté aux nues.
Elle hausse les épaules.
- Je n’en sais pas plus que toi. Peut-être le rat a-t-il développé la capacité à ressentir la honte. Cela pourrait être notre objectif, tu sais.
- Notre objectif ?!
- Retrouver Peter et lui faire la fête. Il a trahi tout le monde, il le mérite.
Le Seigneur des Ténèbres lui a conseillé de rester prudente : « Ne rentre pas dans sa cellule. Il serait capable de te mordre jusqu’au sang, Bella, tu le sais bien ». Mais elle ne veut pas de cette distance. Elle ne parviendra à rien si elle se place dans la position du bourreau.
Elle s’approche de lui, et tente de lui prendre doucement la main à travers les barreaux. Il la repousse. Elle n’insiste pas.
- Ce serait comme avant, Sirius.
- Précisément ?
- On passerait tout notre temps ensemble, à apprendre tout de la magie noire. Le Maître serait ravi d’enseigner à un membre de notre lignée. Et tu pourrais enfin briller.
- Briller ? En massacrant des gens ?
Il crache au sol. Quand le glaire rentre en contact avec la pierre sale, il produit un son écœurant. Le bruit mou se réverbère dans la cellule nue. D’un geste souple de sa baguette, Bella fait disparaître l’amas gluant.
- Allons, Sirius, pas à moi. Tu prenais un certain plaisir à maltraiter tes petits camarades à Poudlard.
- C’était différent. Severus le méritait.
- Oh, c’est très amusant, je n’en disconviens pas, mais…
- Tu parles comme lui. J’ai écouté un de ses discours à la radio.
- Comme qui ? le Maître ?
- Oui.
- Elle éclate de rire, et le son anime soudainement Azkaban. Comme la foudre qui illumine un arbre avant de le réduire en braise. Sirius a l’impression qu’il fait soudainement un peu moins froid.
- J’imagine que je passe beaucoup de temps avec lui. C’est un honneur.
- Mouais, que tu dis. Moi, je crois surtout qu’il te farcit la tête avec des conneries sur la pureté du sang. Je crois qu’il te flatte, et que tu le lui rends bien. Je crois que vous êtes le phénix et le renard l’un de l’autre.
- Et si c’était le cas ? réplique-t-elle, piquée au vif.
Elle s’était promis de ne pas céder à ses provocations. Mais c’est si dur. Il a toujours eu le chic pour la titiller, la faire réagir. Elle force son visage à reprendre une expression plus neutre.
Sirius sourit, amusé des grimaces de sa cousine. Il se rappelle quand il avait quinze ans et elle dix-sept. Elle n’a pas tant changé que ça, finalement.
- Je crois que tu as inventé un poste qui n’existe pas. Je n’ai pas envie d’être enrôlé, c’est tout, Bella. Ne cherche pas le vif d’or dans les gradins. Je ne serai le pion de personne.
- Tu étais celui de Dumbledore.
- Pourtant, on s’entendait assez mal. Il ne supportait pas que je lui tienne tête, que je demande des clarifications quand ses plans me paraissaient nébuleux – voire, foireux.
- Mais tu continuais à te battre à ses côtés, constate-t-elle d’une voix douce.
- C’est vrai. Je continuais. Je continuais… j’y croyais.
Elle réessaye. Elle passe une main à travers les barreaux épais, l’approche de la joue de Sirius, puis se ravise à la dernière seconde. Tournant les talons, elle le laisse se transformer en chien et scruter chaque aspérité du mur gris, à la recherche d’une quelconque fissure.
JOUR 2
Il n’a pas pris la peine de se lever quand elle est arrivée. Il fixe toujours le sol. Alors, elle se met à son niveau, accroupie, de l’autre côté de la cage.
- Bella, tu te rends bien compte que cet homme a tué mes amis. Il les a tous tués, bon sang ! Comment est-ce que je pourrais prendre sa Marque ? C’est de la folie.
- Il m’a acceptée alors que tous lui disaient la même chose à mon sujet : « faites attention, Maître, c’est une Black, ils sont tous ravagés ! ».
- Arrête les fausses comparaisons, tu veux ? Ce n’est pas pareil. Moi, je le déteste. Farouchement.
- C’est parce que tu ne le connais pas. Moi aussi, à une époque, j’avais peur de lui. Maintenant, je sais qu’il ne faut pas écouter les sottises qu’on raconte à son sujet.
- Alors, tu vas me faire croire… quoi, exactement ? Qu’il va gentiment m’inviter à prendre le thé ? Qu’il va me convaincre par des arguments rationnels ?
Elle remonta sa manche. Sa peau crème, adoucie par des onguents, arbore un dessin noir qui bouge lentement, comme si le serpent réfléchissait sans relâche, en toile de fond.
Il a envie de toucher le monstre qui se meut dans la chair de sa cousine. Il a envie de saisir son avant-bras, de frotter la tâche pour qu’elle disparaisse. Il voudrait déposer un baiser à côté de ce défigurement.
- Je ne saurais parler à la place du Seigneur des Ténèbres. J’ignore comment il compte s’y prendre, exactement.
- Il va me balancer un bon petit Imperium des familles, voilà comment il va s’y prendre. Très original !
Elle nie de la tête.
- Impossible. On ne peut pas prendre la Marque sous la contrainte. Il a créé le sortilège, justement, pour être une preuve de loyauté.
- Il ne peut pas se contenter d’un sympathisant lambda, sans marque, avec un Imperio habilement lancé ? Il veut le beurre et l’argent du beurre ?
- Il veut qu’un représentant de notre grande maison le rejoigne à la place qui est la sienne – c’est-à-dire, les rangs les plus élevés. Il serait inconvenant que je sois sa générale et toi, son sbire bas-de-gamme.
Il éclate de rire.
- …le beurre, l’argent du beurre, et le cul de l’Animagus, ouais, voilà ce qu’il veut. Il est dingue, ton « Voldemort ».
- NON ! Ne parle pas de lui comme ça ! Comment OSES-TU ?
Elle se lève, le dominant en contre-plongée. Elle le menace de sa baguette. Elle va lui lancer un Endoloris. Sirius hausse les épaules. Sa mère faisait pareil.
- Bon, d’accord,. Je suis dé-so-lé. Avoue que tes arguments sont lunaires, non ?
Elle se fait violence pour se rasseoir. Rester à son niveau. Ne pas représenter la geôlière : voilà qui est essentiel. Elle souffle, et reprend calmement :
- Nous pourrions nous assurer de la suite de notre descendance.
- C’est-à-dire ? Tu es fiancée à Rodolphus.
Mais il fait moins le fier. Elle le voit. Il a peur de deviner ce qu’elle suggère.
Elle n’a pas besoin de légilimencie pour savoir à quoi il pense. À cet été où elle avait failli l’embrasser sur la bouche. Cet été où, pendant un grand mariage en plein air, dans un recoin d’une arrière-cour désaffectée, elle avait plaqué Sirius contre un mur. Pour elle, ce n’était qu’un jeu. À l’époque, il la suivait partout comme un toutou : elle voulait voir quelle réaction provoquerait une petite bagarre pour de faux.
Comment il la regarderait, s’il y avait de l’éclat dans ses yeux. Elle avait approché ses lèvres à quelques centimètres de celles de Sirius. Elle ne s’était pas trompée. Trop heureux d’une once de contact physique, enivré de promesses, il s’était laissé faire. Puis, elle l’avait relâché sans ménagement, tout sourire, avant le retour de Rodolphus.
- À quoi tu joues ? avait -il bougonné son fiancé. C’est ton cousin.
- Je t’expliquerai plus tard, avait-t-elle susurré, mutine.
Il n’y a pas de doute : il se remémore cet été où elle sous-entendait tout et son contraire. Elle était prise entre trois hommes, mais elle était libre ; elle était prise dans une guerre, mais elle rayonnait ; elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, mais elle changeait d’avis sans cesse. Tout lui souriait, il fallait simplement qu’elle choisisse à qui elle avait le plus envie de sourire.
Elle avait choisi d’épouser un homme qui regarde les autres hommes. Son monde à elle tournait autour d’un autre. Celui qui lui avait montré qu’elle n’avait besoin de personne – à part de lui, bien sûr.
Maintenant, elle valse avec aisance, pendant que Sirius croupit entre quatre murs ; qu’il marine dans l’avenir et se souvient du futur.
Elle reprend ; son ton troublé arrache Sirius au souvenir dont il se servait pour chaque Patronus.
- Nous sommes fiancés ; pas encore mariés.
- Enfin, Bella, sois raisonnable.
Ils ont un rire de connivence pour cet écho de leur enfance. Druella en faisait sans cesse la remontrance à Bella : son manque de raison. Son impulsivité crasse, qui avait failli la priver de mari. Car tout homme veut une épouse pleine de bon sens et de bonnes manières, pas une furie.
- Tu peux difficilement annuler de telles fiançailles, à présent. S’il n’a commis aucune faute, vous êtes déjà liés.
- Les hommes meurent, à la guerre.
- Je croyais qu’elle était finie.
- Il nous manque quelques membres de l’Ordre. On n’a toujours pas trouvé Maugrey.
- Vous ne le trouverez jamais, ricane Sirius.
- Rien n’est écrit dans le marbre.
- Qu’est-ce que tu me chantes ? Tu veux perpétuer la délicieuse tradition familiale de la consanguinité ?
- Tu feins trop le dégoût pour être sincère. Avoue que ça te plait.
- L’inceste ?
- Nous sommes cousins, Sirius, pas frères et sœurs.
- Nous avons été élevés ensemble, c’est pareil. Cette conversation n’a aucun sens, et j’ai mal à la tête. Va-t’en.
- Comme tu voudras !
Il est épuisant. Ce n’est pas grave. Elle luttera contre sa nature, elle fera montre de patience.
Il redevient un chien. Elle redevient L’Héritière de la Maison Black. C’est dans l’ordre des choses.
JOUR 3
- Tu connaissais vraiment bien Peter.
- C’était mon meilleur ami, avec les autres Maraudeurs. Enfin, c’est ce que je croyais.
- Donc, tu es de loin la meilleure personne pour le retrouver, n’est-ce pas ?
- Ok, mais ensuite, qu’est-ce qui se passe ? Admettons que je devienne mangemort, et Vol… pardon, le Maître me laisse exterminer ce salaud pour son compte. Qu’est-ce que je fais, en revenant en Angleterre ? Je me tourne les pouces ? Sache que je n’ai pas l’intention de tuer des Moldus.
- Tout le monde n’est pas obligé d’être un chien de guerre. Tu ferais un excellent chien de garde.
- Tourner en rond me rendrait fou.
- Ah, parce qu’ici, tu profites d’activités culturelles enrichissantes, peut-être ?
JOUR 4
- N’as-tu pas envie de faire la peau à Peter ?
- Si, évidemment, je te l’ai déjà dit. Mais je ne ferais jamais équipe avec toi pour le retrouver.
- C’est vrai qu’actuellement, tu es entouré d’une équipe de choc pour y parvenir.
- Très drôle, Bella. Son sens de l’humour déteint sur toi.
- Je vais choisir de prendre ça pour un compliment, ronchonne-t-elle en croisant les bras et en détournant le regard, pincée.
JOUR 30
Ils sont assis l’un à côté de l’autre. Elle a enfin franchi les barreaux. Alors, elle surveille de près le langage corporel de Sirius. Il s’enivre de son regard. Il n’a pas l’air près à bondir pour lui prendre sa baguette. Bien.
- Écoute, Sirius, nos discussions tournent en rond, et j’ai un pays à administrer, moi. Tu verras, quand tu te seras enfin fait une raison. C’est très intéressant. Voici une lettre prépayée et une plume. Tu sais quoi m’écrire pour sortir d’ici.
« Oui ».
Elle lui donne la papeterie, et pour la première fois depuis un mois, il sent la chair d’un autre être humain en contact avec le sienne. Il a à peine effleuré ses doigts. Il aurait voulu les retenir dans les siens, mais cela serait convenant.
Déjà, elle repart, le laissant au froid et à la solitude.
JOUR… il ne sait plus
Sirius ne sait plus s’il est humain ou bête ; humain fantôme ou Détraqueur. Ou peut-être est-il fait de roche. Peut-être a-t-il fusionné avec la pierre. Peut-être fait-il partie des meubles.
Même en se transformant en animal, il dépérit. Les chiens, eux aussi, ont besoin de courir au grand air, qu’on leur parle et et qu’on joue avec eux.
Est-ce que Bella dit vrai ?
Les notions politiques se sont entremêlées. Sirius ne sait plus trop en quoi Le Seigneur des Ténèbres croit, au final. Est-ce qu’il déteste vraiment les Moldus ? Veut-il vraiment les asservir ? Il a nommé un né-moldu dans son gouvernement. À un poste mineur, mais ce n’est pas rien.
Les conversations avec Bella se mélangent. Les contradictions ne le choquent plus autant. Lui aussi, il a toujours été une grande gueule qui aime s’écouter parler, et qui préfère la fougue de l’émotion à la vérité du propos. Alors, il a une certaine tendresse pour Bella quand elle nie qu’elle vénère à la fois la suprématie sorcière et un sang-mêlé.
Il a de la tendresse pour ses boucles d’oreilles clinquantes, pleines de diamants et de saphirs. Quand elle venait encore, les rares lueurs de la mer du Nord rebondissaient dans les pierres précieuses.
Il a aussi un faible pour son rouge à lèvres intense ; cette teinte entre brique et cerise, qui réhausse un univers dans lequel la couleur a oublié d’exister. Quand elle parle, il observe avec avidité cette unique touche vivante, ce point rouge dans un grand tableau de Corot.
Les journaux ne parlent plus de massacres, mais de victoires. Les tueurs en série ont acquis un nouveau nom, on les appelle « les Héros de guerre de la Glorieuse Révolution ». La Gazette a changé, et Sirius aussi. La Gazette que Bella lui apportait. Cela fait depuis la dernière visite de sa cousine qu’il ne l’a pas reçu, évidemment. Les nouvelles datent d’il y a plusieurs semaines. Qui sait ce qu’il est advenu, de à l’extérieur.
Il Sirius n’a plus de contact avec le reste du monde, ni de divertissements – si on peut appeler ainsi les événements que Bella lui rapportait. Distractions, oui ; c’est mieux.
Les Détraqueurs lui servent une pitance qui a pour seul mérite de le maintenir en vie. Puis, ils s’en vont. Il ne doit pas être si intéressant. Ou alors, les monstres se sont lassés de lui. Il est devenu un met ennuyeux.
Il préserve fiévreusement les journaux avec ferveurs. L’humidité les ronge. Chaque goutte d’eau qui malmène un mot est un grand coup de chiffon sur un tableau de cours dévasté. À chaque fois que se brouille un visage, ce sont les neurones de Sirius qui s’humidifient.
Voldemort n’est pas du genre à faire des prisonniers. L’Ordre n’est plus, Sirius les a vu mourir sous ses yeux. Les images repassent sans fin dans sa tête. Le sang sur les murs et sur son visage.
Les souvenirs heureux avec ses amis, avec Lily et son filleul, lui font plus de mal que de bien. Dans ses rêves, leurs rires deviennent des pleurs. Leurs traits se muent en grimaces, des mimiques de pantin fondu par un sadique. Dans ses cauchemars, les cris se font sourires, et ses proches défunts chantent les louanges du régime.
Il n’y a aucun bruit à Azkaban, à part le râle de la mer et le clapotis des Détraqueurs. Que le sifflement des rats et le piétinement du vent.
Ils sont morts, morts, morts, murmure la brume.
Sirius manipule garde précieusement les feuillets fragiles. Il observe indéfiniment les images, les photos magiques qui bougent, seul mouvement dans une existence rendue immobile.
L’un des clichés figure la scène d’un rituel. Le vent qui souffle sur la poitrine de sa cousine, lors d’une cérémonie qui l’honore au-delà de toutes ses espérances. Sur un promontoire, niché dans les hauteurs d’une montagne inconnue, sont érigées des stèles. Un Stonehenge céleste.
Le Seigneur des Ténèbres sacre Bella Grande Chevalière avec l’épée de Gryffondor. Elle boit dans un calice ancien et porte un médaillon orné d’un serpent. Il dépose un diadème sur sa chevelure. Surplombant sa discrète bague de mariage, un énorme rubis orne son annulaire. Il n’y a que trois points rouges dans ce paysage aérien : la pierre et les deux yeux du Seigneur des Ténèbres. Bella est plus que son bras droit, à présent. Son fiancé regarde la scène avec admiration. La brise découvre un peu le voile noir translucide qui effleurait le visage et le décolleté de Bella. Sirius détourne le regard.
Elle lui a promis. Ils pourchasseront Peter, même jusqu’au bout du monde. « Juste nous deux », elle a bien précisé. Ils iront aux antipodes, s’il le faut. Et quand ils trouveront Peter, ils le relâcheront – pour mieux recommencer. Parce qu’ils aiment jouer avec la nourriture avant de la manger. Parce que ce serait trop gentil d’abréger si vite sa vie de fuyard.
Et pour ne pas briser leur si belle excuse. Pour laisser sa chance à Sirius. S’ils se côtoient pendant des mois, il lui fera oublier l’Angleterre et le Maître. S’il apprend à l’imiter, il offrira à Bella le même charisme et la même puissance ; la violence en moins, l’affection en plus.
Ou alors, le sens du devoir se rappellera à Bella. Ils tueront le traître, et elle retournera auprès de l’amour de sa vie. Mais pas sans lui avoir fait comprendre que Sirius avait besoin de voyager. Sous quel prétexte ? Il n’en sait rien. Sirius ignore comment elle le préservera. Qu’est-ce qu’elle inventera pour que le Maître le laisse en paix.
Elle adore les excuses, Bella. C’est sa forme de fiction fétiche.
Il prend la plume, l’affûte contre le sol de pierre. Elle s’encre par magie. C’est de la qualité. Une grande plume de phénix.
De sa plus belle calligraphie, il écrit le mot magique :
« Oui ».