Entouré d’un bataillon d’Aurors pour parer à toute éventualité d’attaque de Mangemorts, il sortit en trombe de la salle d’examen de transplanage au cas où le vérificateur aurait la mauvaise idée de lui retirer son permis et se dirigea à grandes enjambées vers l’ascenseur, non sans oublier de jeter un coup d’œil aux fenêtres magiques, dont le temps nuageux de signifiait rien qui vaille. Harry réussit, au détour d’un couloir, à lâcher les Aurors qui assuraient sa sécurité. Mais soudain, les alarmes du Ministère retentirent bruyamment. Des lumières rouges éclairèrent le couloir et une voix sortie de nulle part cria :
-Ceci n’est pas un exercice. Gardez votre sang froid et veuillez évacuer le bâtiment au plus vite. Ceci n’est pas un exercice…
Des cris retentirent partout dans le Ministère et Harry fut plaqué contre le mur suite à un mouvement de foule. Des femmes en pleurs se précipitèrent vers les escaliers et des hommes d’affaires jouèrent des mains pour être les premiers à évacuer l’endroit. Personne ne savait ce qui se passait mais mieux valait ne pas rester dans la place. Quel était l’idiot qui avait fait passer un décret interdisant le transplanage au Ministère ? Avec la zone anti-transplanage installée, ils allaient tous mourir !
-Sauve qui peu, hurla une femme d’un certain age.
- Les plus rapides et les plus forts d’abord !
-Laissez passer, femme enceinte, hurla un gobelin en fonçant dans la foule.
-Je suis trop jeune pour mourir, cria un vieil homme moustachu qui se frayait un passage à coups de canne.
Harry, pendant ce temps, restait figé sur place. Qu’arrivait-il donc à tous ces employés ? Ne savaient-ils pas qu’il fallait faire tout le contraire de ce que le Ministère préconisait ? Si les hauts parleurs criaient que ceci n’était pas un exercice, alors c’était un exercice. Bon, les gens avaient bien compris l’autre partie indiquant de ne pas paniquer, mais quand même ! C’est donc assez pénard qu’il se dirigea vers les ascenseurs. Bizarrement, il n’y avait pas foule aux ascenseurs à cet endroit là. Seul un homme blond que Harry apercevait de dos venait d’entrer dans l’un de ces appareils. Harry se mit à courir pour ne pas avoir à attendre le retour de l’appareil.
-Retenez l’ascenseur, cria-t-il avant de pénétrer dans l’ascenseur dont les portes avaient été bloquées par la main de l’homme.
Lorsque les portes se refermèrent derrière lui, Harry reprit sa respiration et se tourna vers l’homme aux cheveux blonds qui lui avait si gentiment tenu les portes. En apercevant le visage de son bon samaritain, le survivant resta figé de stupeur. A côté de lui, Drago Malfoy, vêtu d’un col roulé noir et d’un pantalon de lin beige fixait intensément les parois de l’ascenseur, trop intensément pour que cela soit naturel.
Un silence pesant s’installa alors entre les deux jeunes gens, quelques fois interrompu par un reniflement discret ou un toussotement. Harry, lui, se retint à grande peine de sauter sur son ennemi pour lui faire regretter d’avoir participé au meurtre de Dumbledore. Après tout, le voyage ne durerait pas suffisamment longtemps pour que Malfoy retienne la leçon!
°.oOo.°
Drago Malfoy était aux anges. Sa journée ne pouvait pas mieux finir. Ce matin, il s’était rendu au Ministère pour faire son dernier rapport. En effet, il était depuis peu un espion pour le compte du Ministère et leur envoyait régulièrement des renseignements au sujet des sbires de Voldemort et aujourd’hui n’y faisait pas exception. Drago avait décidé de changer de camp après l’assassinat de Dumbledore. Il ne se sentait pas capable de tuer quelqu’un pour le geste. Et puis, il y avait Harry…
Après un tête à tête désagréable avec le Ministre, Drago s’était rendu à l’étage des transports internationaux pour rendre une petite visite à son ami Blaise, un des seuls ayant refusé d’adopter la marque des ténèbres. Ils rirent de tout et de rien durant un bonne heure, se rappelant avec nostalgie l’époque où ils ignoraient encore la signification du mot « Mort ». Drago décida de couper court à la conversation au moment où Blaise lui rappela pour la troisième fois le jour où le blond avait prétendu être homosexuel pour que Pansy Parkinson, un peu trop entreprenante, cesse ses avances et retire ses mains de son postérieur.
Le problème étant que Blaise croyait toujours à une blague de la part de Drago alors que celui-ci était on ne peut plus sérieux. Il était homosexuel. Cela faisait un certain temps qu’il s’était fait à cette idée et il commençait à ne plus supporter les railleries de ses amis concernant ce fameux jour où il avait crié son secret le plus intime et où personne ne l’avait cru. Drago s’accommodait assez bien de son secret, attendant tout de même le jour où il n’aurait plus à se cacher. La solitude amoureuse commençait réellement à lui peser.
Drago s’était rendu compte de son penchant sexuel lors de ses dix-sept ans. Il venait juste de rentrer dans les rangs de Mangemorts et commençait peu à peu à regretter d’avoir participé à l’assassinat de Dumbledore. Il devenait de plus en plus nerveux. Drago avait quitté Poudlard et ses petites altercations avec Potter commençaient à lui manquer. Ce manque s’était bien vite transformé en obsession pour finir par lui ouvrir les yeux. Drago Malfoy aimait Harry Potter. Depuis, Drago n’avait plus eu une seule aventure, prétextant avoir trop à faire avec son nouveau travail au sein de l’Ordre des Ténèbres.
Et c’est justement ce même Harry Potter qui était en ce moment la cause de sa bonne humeur. En effet, en revenant du bureau de Blaise, Drago avait entendu la sirène du Ministère retentir en ordonnant aux gens de garder leur calme. Drago, en bon aristocrate, n’avait pas cédé à la panique et s’était calmement dirigé vers les ascenseurs. C’était la troisième fois en quinze jours que l’alarme se déclenchait afin de tester les systèmes de secours. Les employés étaient vraiment bêtes à s’y faire prendre à chaque fois ! Alors que les portes de l’ascenseur se refermaient, une voix lui cria :
-Retenez l’ascenseur !
-A vos ordres, murmura-t-il si bas que l’autre ne l’entendit pas.
En apercevant les traits fins de l’homme de ses fantasmes, Drago se liquéfia sur place. Paralysé sur ses jambes, Drago sentit le rouge lui monter aux joues. Afin de ne pas montrer son trouble et éviter de dévisager le si joli minois du Survivant, il se força à fixer le mur en face de lui. Drago se retint à grande peine de ne pas sauter sur le Survivant pour lui dire combien il l’aimait.
Mais Drago renonça à ses projets et sentit immédiatement que quelque chose clochait. Le voyage durait longtemps, beaucoup trop longtemps d’ailleurs. L’ascenseur ne s’était tout simplement pas mis en marche. Ils avaient tous deux oubliés de sélectionner un étage, étant trop préoccupés par la présence de l’autre. Lorsque Drago se rendit compte de sa méprise, il se pressa de bafouiller :
-Oh, euh… Quel étage ?
-Le… le rez-de-chaussée, répondit Harry en se retenant de pouffer de rire à la vue de cette stupide situation.
-Pareil pour moi, murmura Drago en appuyant sur la touche avant que l’ascenseur ne s’enclenche.
Drago sentit la pression sous ses pieds faiblir légèrement et une petite secousse leur indiqua que le voyage commençait enfin. Drago en avait marre de fixer son reflet contre le marbre de l’ascenseur. Ce voyage lui semblait durer des heures alors qu’il ne s’était réellement passé qu’une dizaine de secondes.
Pour Harry aussi le temps semblait long. D’une part parce qu’il haïssait se trouver en présence de Drago, et d’autre part car il avait une envie très pressante de soulager sa vessie. Les petites manies que Drago avait l’agaçaient au plus haut point. Il avait envie de lui attacher les mains derrière la tête pour qu’il arrête de se les tourner. Le bruissement que le contact de ses paumes entre elles produisait, irritait Harry. Un tic nerveux apparut au creux de sa bouche. Garde ton calme Harry, le voyage va bientôt se finir.
Et comme pour lui faire un grand coup de nez, le destin en décida autrement. En effet, l’ascenseur se mit en pleine chute libre et les deux hommes sentirent le sol se dérober sous leurs pieds avant que l’appareil ne s’arrête brusquement en un crissement de ferrailles. Harry s’écrasa sur le sol en un bruit mat alors que Drago, lui, atterrit sur sa Némésis. Le corps de Drago étendu sur celui de Harry mit un certain temps avant de se relever, grappillant quelques secondes encore où les lèvres du premier pouvaient sentir le souffle du second.
- Tu ne pourrais pas faire attention, Malfoy ?
- Je… je suis désolé, marmonna Drago en époussetant son élégant col roulé noir.
- Et qu’est-ce qui lui prend à cette saloperie de machine ? Hurla Harry en shootant avec son pied contre la paroi de l’ascenseur.
-Je crois que te casser le pied contre le marbre ne t’aidera en rien.
-Je ne t’ai pas demandé ton avis, la fouine !
-Comme tu veux. Bon, moi je me casse d’ici, j’ai autre chose à faire que de supporter tes humeurs, dit Drago en appuyant sur le bouton d’ouverture des portes.
Mais, contre toute attente, les portes restèrent aussi closent que les coquilles d’une huître morte. Drago, refusant l’éventualité terrible qui s’offrait à lui, garda son calme et appuya de nouveau sur le bouton orné de deux flèches. La porte ne bougea pas. Sentant sa nervosité monter d’un cran, il commença à marteler tous les boutons de l’ascenseur. Il respira profondément et souffla tout l’air de ses poumons pour se forcer à ne pas paniquer.
Ensuite, Drago vit un énorme bouton rouge en bas du mur avec indiqué au dessus : « Ne pas appuyer sur ce bouton ». Ayant bien saisi le concept de faire le contraire de ce que le Ministère préconisait, Drago frappa le bouton rouge de son poing. Rien ne se produisit au prime abord. Mais, alors que Drago commençait à manquer d’air, une série de lumières multicolores illumina l’ascenseur et une voix retentit :
-Bonjour et bienvenue dans notre grand jeu « Comment rester coincé dans un ascenseur ? ». Aujourd’hui dans cette émission, nous accueillons Blondichou et le célèbre Cicatrisé qui concourent aujourd’hui pour une magnifique ouverture de portes ! Souhaitons la bienvenue à nos invités !
Au dessus de la porte de l’ascenseur, un écran qui était normalement noir clignota et laissa apparaître l’inscription « Applause ».
-Hein ? Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? Demanda Drago d’un air hautain.
-Chut, tais-toi Blondichou ! Ici c’est moi qui pose les questions, rétorqua la voix venue de nulle part.
-Mais bien sûr ! Bon, vous pouvez ouvrir ces portes ?
-Je n’ai pas entendu le mot magique…
-S’il vous plait, ajouta Harry d’une voix nasillarde.
-Loupé ! Etant donné que nous sommes tous sorciers, n’importe quel mot pourrait être considéré comme magique. Tu as perdu. Vous allez devoir passer à mes petits tests pour pouvoir sortir d’ici…
-Comment ? Quel genre de tests ?
-Des simples petites questions de formalité. Cela ne prendra qu’un jour ou deux… Si vous répondez bien. Les derniers concurrents n’ont jamais vu la fin de ce jeu. On a retrouvé leur corps décomposé quelques mois plus tard. Pauvres petits…
-Un jour… Ou deux ? Mais c’est impossible, s’emporta Drago, se forçant à respirer calmement.
-Bien sûr que si c’est possible. D’ailleurs, la preuve, c’est ce que nous allons faire ! Cela pose-t-il un problème ?
-Oui ! Je suis claustrophobe ! Et arrête de ricaner, le balafré !
-Et moi j’ai très envie de pisser, ajouta ce dernier. Et puis qui êtes-vous, au juste ?
-Moi ? Je suis le présentateur de cette émission mais vous pouvez m’appeler Phill. Pour les petits besoins de la vie courante, vous devrez attendre l’entracte. Nous avons un planning très chargé. Les besoins de la production, vous comprenez ?
-Et ma claustrophobie ? Demanda Drago, blanc comme un linge.
-Oh, ça… Et bien, vous allez devoir vous en accommoder.
-On commence, s’il vous plait ? Demanda Harry, assez pressé d’en finir.
-On commence quand ça me plait ! Et justement, c’est parti les amis ! Que le jeu commence !
Drago lança un regard désespéré à celui qui lui avait un jour ravi son cœur. Il avait la tête qui lui tournait et il détestait les endroits confinés. Il lui fallait de l’air au plus vite. Peut-être que s’il s’évanouissait, son preux chevalier lui ferait ce bouche à bouche tant espéré ? Que c’était beau de rêver ! Pourquoi fallait-il toujours que les moments où il était seul avec le survivant tournent au cauchemar ?
Voili voilou, c'est fini pour ce chapitre. J'espère que cela vous a plu. Pour me dire si je dois continuer ou ce que je dois modifier, vous connaissez la consigne. Surtout, n'appuyez pas sur la touche pour laisser une review (on ne sait jamais étant donné que quand on en demande, on en a pas, peut-être qu'en faisant comme ceci...)
Merci à tous d'avoir lu!